« La quasi-totalité de la population mondiale (99 %) respire un air qui dépasse les limites de qualité de l’air fixées par l’OMS et menace sa santé », avertissaient les Nations unies dans un rapport publié le 4 avril 2022. La pollution aux particules fines est un problème environnemental, mais aussi un enjeu de santé publique : nous pouvons les inhaler.
Dans l’édition de juillet 2022 de Science of the Total Environment, des chercheurs révèlent avoir identifié, au sein de nos tissus pulmonaires, des microplastiques — c’est-à-dire des particules fines issues de la dégradation d’objets plastiques. Bien que ce ne soit pas la première fois, les résidus ont, cette fois-ci, été identifiés dans les régions les plus profondes des poumons.
Ces travaux montrent la présence de 39 résidus de microplastiques dans 11 des 13 échantillons étudiés — et prélevés chez des personnes vivantes au cours d’opérations chirurgicales de routine. C’est une proportion relativement importante.
« C’est surprenant »
La particularité de cette étude est d’avoir identifié des microplastiques dans les parties inférieures du poumon. D’après l’autrice principale, Laura Sadofsky, il est très étonnant de retrouver des particules de plastique si loin : « C’est surprenant, car les voies respiratoires sont plus petites dans les parties inférieures des poumons, et nous nous serions attendus à ce que les particules de cette taille soient filtrées ou piégées avant de pénétrer aussi profondément dans les poumons. »
Cette découverte permet également de caractériser les types de microplastiques qui se sont frayé un chemin dans les tissus pulmonaires, ce qui fait avancer les recherches l’exposition aux particules fines et les impacts potentiels sur la santé. Laura Sadofsky et son équipe ont identifié 12 types de microplastiques parmi les particules relevées. Parmi eux, les plus notables sont :
- Le polyéthylène, provenant des emballages ou des sacs, mais également des bouteilles ;
- Le nylon, provenant des vêtements ;
- Les résines, provenant de routes, de marquages de peinture, de caoutchoucs ;
- Et d’autres types des matériaux utilisés par exemple lors de certains processus de fabrication.
« Ces données constituent une avancée importante dans le domaine de la pollution atmosphérique, des microplastiques et de la santé humaine », estime Laura Sadofsky.
Ce sont des travaux qui interviennent quelques semaines à peine après que des microplastiques aient été détectés pour la première fois dans le sang humain — un taux de 1,6 microgramme de matière plastique pour chaque millilitre de sang dans les échantillons testés. Les particules identifiées provenaient du polyéthylène téréphtalate (PET), issu des vêtements et des bouteilles ; ou encore les polymères de styrène, issus des pièces de véhicules, des tapis, des récipients alimentaires.
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