Les essais du Space Launch System (SLS), la fusée XXL de la Nasa qui doit permettre aux missions Artemis de ramener des astronautes sur la Lune, ne se passent pas exactement comme prévu. Les tests, qui avaient déjà une fois été repoussés à cause de problèmes techniques, se sont déroulés le 12 et le 14 avril 2022. Les équipes de la Nasa devaient tester une étape cruciale : l’arrivée de carburant liquide dans la fusée, une étape appelée « Wet Dress Rehearsal ».
Mais de nouveaux problèmes ont empêché la Nasa de compléter cette étape, et l’agence spatiale américaine a annoncé le 17 avril qu’elle avait pris la décision de ramener le SLS dans son bâtiment. Une longue opération qui pourrait retarder la mission.
Des problèmes lors des tests
« De nombreuses améliorations doivent être apportées en dehors de la base de lancement, et la Nasa va profiter de cette opportunité pour ramener SLS et [la capsule] Orion dans le Vehicle Assembly Building [son bâtiment d’assemblage] », a annoncé l’agence spatiale américaine le 17 avril sur son site. La Nasa a également précisé qu’elle allait remplacer une valve défectueuse au niveau du deuxième étage du SLS. Elle va également réparer une fuite au niveau des caissons de ravitaillement au pied de la fusée, et la Nasa a indiqué qu’elle allait « revoir le planning » des opérations de test de chargement de gaz propulseur.
La décision a été prise alors que les trois dernières opérations de wet dress rehearsal ont été perturbées par des problèmes techniques. Le magazine Ars Technica explique que les complications ont eu lieu au niveau de la tour de lancement mobile, des équipements au sol chargé de fournir des gaz propulseurs, et de la fusée elle-même. « Lors des derniers tests, qui ont eu lieu le 14 avril, la Nasa a réussi à charger à 49 % le réservoir d’oxygène liquide et de 5% le réservoir d’hydrogène liquide », précise le journal.
Prendre la décision de ramener le SLS dans son bâtiment d’assemblage n’est pas anodine. Le SLS est en effet immense : la fusée fait 98 mètres de haut sans la capsule Orion, et près de plus 2 500 tonnes. Déplacer un tel mastodonte représente donc un défi et peut prendre du temps : Ars Technica estime qu’il faudrait une semaine pour préparer le SLS et le faire rouler jusqu’au bâtiment d’assemblage. Une fois arrivée, la fusée pourrait rester « au garage » pendant tout le mois de mai.
Le SLS va servir à la mission Artemis
Pour l’instant, la Nasa n’a cependant pas donné plus de détail sur l’impact qu’auraient ces réparations sur le planning de lancement de la mission. Le SLS doit faire son vol inaugural en 2022. Pour l’instant, ce dernier n’a pas été décalé officiellement, mais si les problèmes techniques de la Nasa continuent, le SLS pourrait ne pas être lancé au mois de mai, comme il était prévu.
Le vol du SLS se fait dans le cadre de la mission Artemis : c’est cette mission qui doit permettre aux astronautes de retourner sur la Lune — le lanceur a donc une importance capitale. Le retour des hommes sur le satellite naturel de la Terre n’est cependant pas prévu pour tout de suite : la première mission du SLS sera un vol inhabité.
Le SLS doit décoller avec une capsule Orion à son sommet et doit le tour de la Lune pour s’assurer que tout fonctionne bien. La mission d’après, Artémis 2, est prévue pour 2024, et doit suivre la même trajectoire, mais avec cette fois un équipage à bord. Artémis 3, qui est attendue en 2025 devra, elle, déposer les astronautes sur la Lune.
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