Après une très longue attente, la capsule Starliner va enfin retenter sa chance en ralliant la Station spatiale internationale. Sauf nouveau coup de théâtre, c’est le 19 mai 2022 que l’essai « Orbital Flight Test-2 » aura lieu aux États-Unis, à 18h54 heure locale. En France métropolitaine, on sera déjà le 20 mai — il sera alors 00h54. Il faudra veiller tard pour suivre le tir.
La question centrale est évidemment la suivante : y a-t-il une incertitude pour que quelque chose se passe mal le 19 mai ? Sur le plan technique, Boeing a pris presque deux ans et cinq mois après sa première tentative ( « Orbital Flight Test-1 », qui date du 20 décembre 2019) pour faire tous les ajustements nécessaires, sous la supervision de la Nasa. Il est temps de voir si cela a payé.
C’est peut-être tout simplement la météo qui pourrait venir jouer les trouble-fêtes. Un point d’étape de la Nasa le 16 mai indiquait une météo favorable à 70 % pour le tir. Ce n’est pas catastrophique, mais on a connu des décollages qui se sont produits dans de meilleures conditions. Le vol partira de Floride, depuis le pas de tir 41 au sein de la base de lancement de Cap Canaveral.
Une troisième capsule capable d’atteindre l’ISS
Pour ce décollage, la capsule Starliner sera inhabitée. Il est prévu qu’à terme, elle puisse accueillir un équipage de quelques personnes afin d’assurer la liaison entre la Terre et l’ISS — exactement comme SpaceX avec sa capsule Crew Dragon ou, dans un autre genre, comme Roscosmos, l’agence spatiale russe, qui exploite le Soyouz.
Avant de passer aux liaisons opérationnelles, Boeing doit donc réussir la mission « Orbital Flight Test-2 » puis en refaire une autre avec cette fois un équipage à bord — SpaceX avait suivi la même procédure : un vol inhabité d’abord, puis un vol avec des astronautes. Ces astronautes séjourneront quelques jours dans l’ISS avant de rentrer avec la capsule par laquelle ils sont venus.
Alors que SpaceX propulse ses capsules Crew Dragon avec une fusée Falcon 9, la capsule Starliner est transportée par une fusée Atlas V. Celle-ci est construite par l’United Launch Alliance, une coentreprise entre Boeing et Lockheed Martin. C’est aussi Boeing qui s’est occupé de la fabrication de la capsule Starliner. D’ici les dix années à venir, Atlas V doit être remplacé par Vulcan.
Ce vol prévu le 19 mai est l’un des grands évènements de l’actualité aérospatiale en 2022. Il côtoie des grands rendez-vous spatiaux, comme le départ de la mission Artemis 1 autour de la Lune, le vol de la fusée lourde européenne Ariane 6 ou la récupération des premières données scientifiques du télescope James Webb, qui se trouve très loin dans l’espace.
Quant au vol de qualification avec un équipage, il pourrait survenir d’ici la fin de l’année. S’il n’y a pas de nouveau pépin, alors Boeing pourra mener sa première mission opérationnelle (Starliner-1) pour le compte de la Nasa. Ce sera pour 2023 et il s’agira d’emmener un équipage d’astronautes pour un séjour de six mois à bord de l’ISS.
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