Vous vous demandez quand aura lieu la prochaine sortie extravéhiculaire des astronautes ? Il faudra peut-être faire preuve de patience avant de revoir des Occidentaux déambuler tout autour de la Station spatiale internationale (ISS) : l’agence spatiale américaine est justement en train de lever le pied, après une préoccupation sur une combinaison.
Des traces d’eau anormales dans le casque
Cette temporisation avait déjà été éventée le 18 mai par le site SpaceNews, en s’appuyant sur les propos tenus lors d’une réunion du comité consultatif sur la sécurité aérospatiale de la Nasa le 12 mai. On y apprenait que la Nasa mettait provisoirement entre parenthèses ses sorties hors de l’ISS, parce que des traces d’eau avaient été découvertes au niveau d’un casque.
Elle vient d’être confirmée à Numerama par la Nasa. « Aucune sortie dans l’espace du segment américain n’est prévue dans un avenir proche dans le cadre des opérations normales de la station et un examen formel des conclusions de l’équipe sera effectué avant de reprendre les sorties dans l’espace prévues », a indiqué un représentant de l’agence.
Cette mesure ne concerne que les astronautes américains, c’est-à-dire Kjell N. Lindgren, Bob Hines et Jessica Watkins. C’est aussi le régime auquel doit se soumettre l’Italienne Samantha Cristoforetti, qui travaille en étroite liaison avec la Nasa, dans le cadre du partenariat avec l’Agence spatiale européenne. La dernière sortie (« EVA ») en date remonte au 23 mars.
L’instruction prise par les Occidentaux ne s’applique manifestement pas aux trois Russes actuellement présents dans l’ISS, puisqu’ils ne dépendent pas du segment américain. Sergueï Korsakov, Denis Matveïev et Oleg Artemiev ont donc toujours la possibilité, en tant que cosmonautes, de faire leurs propres sorties. Ils ont d’ailleurs conduit les deux dernières, les 18 et 28 avril.
Que s’est-il passé, pour que la Nasa mette un tel holà ? Le problème remonte au 23 mars, justement. À ce moment-là, une EVA est conduite par l’Américain Raja Chari et l’Allemand Matthias Maurer — tous les deux ont pu la mener à bien, après une sortie de presque sept heures — pour opérer diverses opérations de maintenance et d’optimisation sur l’ISS.
Or, après cette longue sortie, qualifiée de « succès » par la Nasa, « une fine couche d’eau a été découverte sur la surface interne du casque et sur un tampon d’absorption à l’intérieur du casque de l’astronaute Matthias Maurer », nous indique-t-on. Ces traces ont été repérées après la re-pressurisation du sas, à la fin de la mission.
« La quantité d’eau trouvée était supérieure à la normale », ajoute la Nasa. Elle a été une relative source d’inquiétude par ailleurs, puisque « l’équipage de la station spatiale a accéléré le retrait du casque de Maurer et a ensuite recueilli des données en coordination avec les équipes de soutien au sol ». Matthias Maurer est rentré sur Terre depuis, sans aucun problème ultérieur.
En attendant d’en savoir plus, la Nasa temporise donc — sauf s’il fallait évidemment procéder à une EVA critique pour le bon fonctionnement de l’ISS. L’équipage à bord de la station ayant des moyens limités pour examiner la combinaison, celle-ci doit être renvoyée sur Terre lors de la prochaine rotation de ravitaillement, prévue au début du mois de juin.
Si les incidents avec les combinaisons spatiales ne se déroulent heureusement pas à chaque sortie, ils surviennent de temps à autre.
En 2013, l’Italien Luca Parmitano avait expérimenté le même problème dans son casque. Idem en 2016 avec l’Américain Timothy Kopra. D’autres soucis peuvent survenir, comme en 2021 avec un pic de pression dans la combinaison de Shane Kimbrough, qui était de sortie avec Thomas Pesquet. Aucun incident grave n’a heureusement été constaté jusqu’à présent.
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