Une mission de l’Agence spatiale européenne (ESA) partira bien intercepter une comète. L’ESA a confirmé ce 8 juin 2021 que sa mission baptisée Comet Interceptor a été « adoptée » formellement, autrement dit que la phase d’étude du projet est terminée. Les choses sérieuses pourront bientôt commencer, avec la sélection d’un fournisseur qui se chargera de construire l’engin. Et, bien sûr, le choix d’une comète à cibler.
L’objectif est de lancer cette mission dans l’espace en 2029, lors d’un vol partagé — c’est-à-dire lorsqu’une fusée transporte plusieurs charges utiles aux buts différents. Comet Interceptor devrait décoller à bord de la même fusée que la mission ARIEL (Étude systématique de l’atmosphère des exoplanètes par télédétection dans l’infrarouge), un télescope spatial. L’ESA reçoit le soutien de la Jaxa, l’agence spatiale japonaise, dans le projet Comet Interceptor.
Quelle différence avec les autres misions de l’ESA dirigées vers des comètes ?
L’ESA n’en est pas à sa première mission envoyée vers une comète. L’agence compte d’ailleurs s’appuyer sur les enseignements tirés de ses précédentes expériences pour réussir Comet Interceptor. Auparavant, les missions Rosetta et Giotto sont parvenues à visiter des comètes à courte période, qui parcourent leur orbite autour du Soleil en moins de 200 ans. « Bien que ces missions aient complètement transformé notre compréhension des comètes, leurs cibles avaient déjà tourné plusieurs fois autour du Soleil et avaient donc beaucoup changé depuis leur création », souligne l’ESA.
Concrètement, à quoi devrait ressembler la mission ? L’ESA prévoit un vaisseau principal, accompagné de deux sondes, qui serviront à observer la comète ainsi qu’à la cartographier en 3D. L’une des deux sondes sera sous la responsabilité de la Jaxa.
L’objet qui sera ciblé par Comet Interceptor doit être différent des comètes étudiées avec Rosetta ou Giotto : il faudra choisir une comète qui a passé très peu de temps dans le système solaire interne (c’est-à-dire la partie du système solaire plus proche de l’étoile, là où évoluent les planètes rocheuses comme la Terre), ou même une comète qui visite notre système pour la première fois. L’objectif est d’approcher un corps contenant des matériaux qui n’ont pas été modifiés depuis les débuts du système solaire. Une bonne piste serait de viser un objet venant du nuage de Oort, une zone sphérique hypothétique, très éloignée du Soleil et située bien au-delà des planètes, qui constituerait un grand réservoir de comètes.
L’autre possibilité envisagée est celle des objets interstellaires, comme Oumuamua ou Borisov, autrement dit des objets qui se sont formés à l’extérieur de notre système, mais qui y font un passage. Les scientifiques auraient ainsi l’opportunité d’en savoir davantage sur la formation des comètes et des petits corps dans d’autres systèmes stellaires. L’idée est alléchante, mais encore faudrait-il détecter ces visiteurs suffisamment tôt pour avoir le temps de concrétiser une mission d’une telle ampleur.
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