Depuis sa création, le bitcoin a fait un long chemin. Considérée aujourd’hui comme la reine des cryptomonnaies, la devise numérique est à l’origine d’un écosystème tout entier basé sur sa technologie. Création, fonctionnement, utilisation, sécurité : on fait le tour de vos questions.

En cette fin d’année 2024, le bitcoin a récemment atteint un nouveau record de prix historique et semble continuer son envolée vers de nouveaux sommets en raison de la réélection de Donald Trump aux États-Unis. Comme en 2020, le prix du BTC est généralement le facteur qui a tendance à créer une euphorie collective, faisant de Bitcoin le sujet du moment alors que la cryptomonnaie a récemment traversé un désert médiatique à la suite du crash du marché en 2022.

Bien qu’il soit plus que jamais dans la lumière, le domaine des crypto-monnaies et du bitcoin reste néanmoins très compliqué. Entre des notions mathématiques qui peuvent sembler complexes, un jargon en anglais et de nombreuses notions à retenir, il n’est pas facile de se faire une bonne idée de ce qu’il en retourne réellement. Fonctionnement, utilité, impact : on répond à toutes vos questions.

Le bitcoin, la plus connue des crypto-monnaies // Source : Canva
Le bitcoin, la plus connue des crypto-monnaies // Source : Canva

Le bitcoin, c’est quoi ?

Il faut tout d’abord commencer par la base : qu’est-ce que le bitcoin ? Il s’agit d’une crypto-monnaie, c’est-à-dire une devise (BTC) qui n’est pas créée par une entité centralisée. Concrètement, aucun gouvernement ou banque centrale ne supervise la création du bitcoin, contrairement à ce qu’il se passe avec les monnaies fiduciaires classiques. L’euro est contrôlé par la Banque centrale européenne, le dollar est émis par la Réserve fédérale américaine, etc.

Il est important de noter dès le début de cet article qu’il est très facile de confondre les définitions de bitcoin et de crypto-monnaie. Il s’agit bien de deux notions séparées : le bitcoin est une crypto-monnaie, mais les autres crypto-monnaies ne sont pas du bitcoin.

Pour donner une définition de base, le bitcoin est une devise numérique autonome, qui est créée à intervalles réguliers par un algorithme, et basée sur un système connu sous le nom de blockchain, ou chaîne de bloc en français. Il n’y a pas de billet ou de pièce bitcoin : tout se fait par internet.

Les termes précédents sont compliqués de prime abord, mais nous allons tous les expliquer au cours de cet article — et afin de mieux comprendre le fonctionnement et l’idée derrière la création du bitcoin, il vaut mieux revenir en arrière, à ce qui a motivé sa genèse.

Qui a créé le bitcoin ?

Le créateur du bitcoin a agi sous le pseudonyme Satoshi Nakamoto. Un grand mystère plane au-dessus de cette personne, dont la véritable identité n’a jamais été confirmée, et qui n’a pas donné de signe de vie depuis la mise en ligne de la blockchain du bitcoin, en janvier 2009.

Satoshi Nakamoto souhaitait créer une monnaie qui ne répondrait qu’aucune instance gouvernementale ni d’aucune institution bancaire. Il voulait arriver à la mise en œuvre d’une devise parfaitement indépendante en répons à la crise financière des subprimes de 2008.

Mais comment atteindre cet objectif sans une tierce personne pour fixer la valeur de la monnaie ? Comment faire en sorte qu’elle ne soit pas détournée à mauvais escient ? Il fallait mettre en place un filet de sécurité. La solution qu’a trouvée Satoshi Nakamoto est la mise en place d’une nouvelle technologie s’appuyant sur la force d’internet : la blockchain.

C’est quoi, une blockchain ?

Vous vous demandez peut-être ce que la définition de la blockchain vient faire dans un papier censé définir le bitcoin : vous avez tout à fait raison. Il est cependant nécessaire de comprendre comment fonctionne une blockchain avant de passer à la partie explicative sur le bitcoin : la blockchain est en effet un élément central de son développement — et du développement de toutes les crypto-monnaies.

Les blockchains sont des registres virtuels. Il s’agit, en quelque sorte, de la machine sur laquelle les devises numériques existent, et dont elles sont indissociables. Pour prendre un exemple, la blockchain est au bitcoin ce qu’une console est aux jeux vidéos.

Le bitcoin s'appuie sur une blockchain // Source : Canva
Le bitcoin s’appuie sur une blockchain // Source : Canva

Plus concrètement, une blockchain est une base de données qui contient un historique de toutes les transactions qui s’y sont déroulées. La blockchain du bitcoin conserve donc, depuis 2009, une trace de tous les échanges qui s’y sont déroulés. Mais à la différence d’un registre sous forme physique comme un cahier, personne ne peut gommer des informations ou des transactions du réseau bitcoin. Et pour cause, la chaîne n’a pas de propriétaire : elle est partagée simultanément avec tous ses utilisateurs, qui en sont tous les détenteurs, ce qui fait aussi qu’elle n’a pas qu’un seul lieu de stockage, ni d’autorité centrale. Les utilisateurs hébergeant la blockchain sur leur ordinateur (ce qu’on appelle des nodes bitcoin, ou des nœuds bitcoin) sont ceux qui permettent la décentralisation de la blockchain.

Le réseau bitcoin est transparent, c’est-à-dire que la chaine est consultable par tout le monde, elle est sécurisée, infalsifiable et décentralisée, ce qui fait qu’elle est en quelque sorte autogérée grâce aux utilisateurs de cette chaîne. Cela est rendu possible par son architecture : les informations concernant les transactions sont stockées dans des blocs de données, qui sont rajoutés à la chaîne au fur et à mesure (d’où son nom).

Pour qu’un nouveau bloc soit rajouté, il doit tout d’abord être validé par les utilisateurs grâce à un protocole précis, nommé protocole de consensus, qui utilise la technologie de la cryptographie pour en assurer l’inviolabilité. C’est une étape très importante, qu’on appelle le minage. Une fois qu’un nouveau bloc est ajouté à la chaîne, il est visible sur tous les nœuds du réseau bitcoins — ce qui permet d’en assurer l’intégrité.

Comment un bitcoin est-il produit, ou miné ?

Le minage, parlons-en. Le terme désigne le fait de créer un nouveau bloc, et par conséquent, de nouvelles unités de crypto-monnaies — dans notre cas, du bitcoin. Sans activité de minage, il n’y a pas de bitcoin. Cette notion fait d’ailleurs référence au même processus que celui de l’extraction de l’or.

Il s’agit du procédé de validation des transactions faites sur une blockchain. On ne valide pas chaque transaction individuellement, mais par bloc, comme on vient de le voir. Pour valider un nouveau bloc, des internautes sont mis en compétition les uns avec les autres : le premier qui réussira à répondre à une équation cryptographique (donc, extrêmement complexe) gagnera le droit d’approuver le nouveau bloc de transactions. Ce sont en général les utilisateurs avec la meilleure puissance de calcul qui gagne le droit de miner le bloc. Ce processus est désigné par le terme « protocole de consensus », et il permet de s’assurer que tous les nodes de bitcoin ont la même version.

Le minage de bitcoins demande une grande puissance de calcul // Source : Canva
Le minage de bitcoins demande une grande puissance de calcul // Source : Canva

Une fois que le nouveau bloc est ajouté, le mineur qui l’a validé est récompensé pour son travail : il obtient de nouvelles unités de bitcoin. C’est ce qui permet de s’assurer que n’importe qui ne peut pas créer de bitcoin comme il le faut, ce qui dénaturerait son utilité de monnaie.

Grâce au protocole de fonctionnement de la blockchain, on a donc une base de données qui permet de tenir les comptes, d’assurer les transactions, et qui récompense les personnes qui l’entretiennent en leur donnant de l’argent. C’est un système autonome et décentralisé, et ces deux qualités ont grandement participé au succès du bitcoin au fil des années.

C’est quoi le fonctionnement du bitcoin et comment l’utiliser ?

Comment le bitcoin fonctionne-t-il ?

Pour récapituler : le bitcoin fonctionne sur une blockchain, comme toutes les autres crypto-monnaies, et il est produit grâce à une opération qui s’appelle le minage. Ce sont les principes de base qu’il faut connaître du bitcoin. Une fois qu’un bitcoin est produit, il fonctionne de la même manière que les autres monnaies : on peut s’en servir pour payer un bien ou un service.

Comment la valeur du bitcoin est-elle fixée ?

Comme pour tout actif, la valeur du bitcoin repose sur trois facteurs principaux : sa rareté, son utilité et le coût des ressources, tant matérielles qu’énergétiques, nécessaires à son minage. À cela s’ajoute également une part de spéculation qui influence son prix.

Comme on l’a vu, tout le monde ne pas produire ses propres stocks de bitcoins, comme on ne peut pas nous-mêmes imprimer de nouveaux billets afin de s’enrichir. Cela assure une certaine stabilité au prix bitcoin (BTC). De plus, dès le départ, Satoshi Nakamoto avait prévu que la quantité maximale de bitcoins jamais produite serait de 21 millions d’unités. Cela rajoute au bitcoin une rareté qui en fait une denrée précieuse, comme l’or ou le pétrole : plus une chose est rare, plus elle est chère. En plus de la limite de 21 millions, un autre mécanisme vient renforcer la valeur du bitcoin : le halving.

Qu’est-ce que le halving du bitcoin et comment cela influence son prix ?

Il s’agit d’un évènement, qui a lieu tous les quatre ans, et lors duquel la somme récoltée par les mineurs est divisée par deux. Au tout début du bitcoin, les mineurs recevaient en effet 50 bitcoins pour chaque nouveau bloc, et lors du premier halving, en 2012, la récompense a été divisée par deux, passant à 25 bitcoins. En 2016, elle est passée à 12,5, et depuis 2020, les mineurs ne reçoivent « que » 6,25 bitcoins pour chaque nouveau bloc. En 2024, lors du dernier halving, la rémunération a encore baissé à 3,125 bitcoins.

Depuis le début d'année 2022, le prix du bitcoin a fortement chuté // Source : Canva
Depuis le début d’année 2022, le prix du bitcoin a fortement chuté // Source : Canva

Il faut rajouter en plus de cela son utilité : au départ, le bitcoin (BTC) ne servait pas à grand-chose en tant que monnaie. Peu de commerçants acceptaient d’être payés en crypto-monnaie, et il n’y avait pas un grand marché pour cela sur Internet. Avec le temps et avec la popularité croissante du bitcoin, de plus en plus de commerces et de plateformes d’échange ont commencé à accepter la crypto-monnaie comme moyen de paiement, augmentant ainsi mécaniquement son utilité et sa valeur.

Enfin, depuis quelques années, le bitcoin s’insère de plus en plus dans une logique boursière : tout un marché de trading s’est créé autour de la crypto-monnaie, ce qui contribue à faire varier les prix. Plus il y a de demandes pour des bitcoins, plus le cours augmente et ils valent cher. On parle alors de bull run.

L’inverse est aussi vrai : lorsque le prix baisse, tout le monde veut vendre avant que le produit ne perde entièrement sa valeur, entrainer la valeur dans sa chute — ce qui est connu sous le nom de bear market.

Par quel moyen peut-on acheter du bitcoin en France ?

Pour acheter du bitcoin en France, il faut se rendre sur des plateformes d’achats et d’échanges de crypto-monnaies. Numerama ne saurait vous recommander une plateforme plutôt qu’une autre : gardez en tête que tous les sites ont leurs inconvénients, et qu’acheter des crypto-monnaies comporte toujours une part importante de risque, même lorsque vous être sur une plateforme connue. Cela étant dit, il y a deux manières de procéder pour être un détenteur de bitcoin :

  • Acheter du bitcoin sur un exchange centralisé (CEX). Pour faire simple, ces plateformes fonctionnent comme des banques : il s’agit d’une entreprise centralisée qui sécurise vos fonds et facilite les échanges de Bitcoin contre des euros. Vous créez un compte, vérifiez votre identité, puis déposez de l’argent que la plateforme gère pour vous. Ces sites ou applications proposent généralement une interface simple pour les débutants. En contrepartie, comme une banque, le CEX détient vos fonds, ce qui peut poser des risques en cas de piratage ou de faillite — FTX en est le parfait exemple. Celle qui était considérée comme l’une des plateformes d’échange de crypto-monnaies les plus sûres au monde a fait faillite de manière spectaculaire.
  • Acheter du bitcoin sur un exchange décentralisé (DEX). Cette approche est davantage pour les « puristes crypto » qui tiennent à la nature décentralisée des monnaies virtuelles. À l’inverse, les DEX fonctionnent sans intermédiaire, tout comme Bitcoin. Il n’y a pas d’entreprise qui gère vos fonds, vous échangez directement avec d’autres utilisateurs via votre propre portefeuille, sans création de compte ni vérification d’identité. C’est plus sûr et anonyme, mais souvent plus complexe et nécessite un wallet. Sous forme physique ou logicielle, ces derniers vous donne l’accès à vos clés privées et publiques.

Comment utiliser la blockchain et payer avec des bitcoins ?

Étant donné qu’il s’agit d’une monnaie entièrement numérique, il n’est pas possible de payer exactement comme vous le feriez avec de l’argent traditionnel : il n’y a ni billets ni pièces physiques. Un paiement en bitcoin (BTC) nécessite donc obligatoirement un accès à Internet pour consulter le registre virtuel de la blockchain.

À noter que certaines plateformes proposent désormais des cartes de paiement afin de faciliter l’accessibilité et de démocratiser l’usage des cryptomonnaies. Fonctionnant sous les réseaux Mastercard ou Visa, ces cartes permettent d’effectuer des transactions en bitcoin comme avec une carte bancaire classique, mais elles ne sont pas encore idéales pour un usage quotidien. En effet, malgré ces avancées, un obstacle demeure : la gestion fiscale. En faisant diverses transactions, il devient compliqué de gérer la déclaration des profits et pertes.

Le processus de paiement le plus répandu reste celui avec porte-monnaie crypto (souvent appelé wallet dans le milieu). Il vous faudra enfin l’adresse vers laquelle vous voulez transférer vos bitcoins.

De plus en plus d’entreprises et de services proposent de payer en bitcoin (BTC). Lorsque c’est le cas, il faut généralement utiliser une app spéciale pour effectuer le paiement, un acte qui peut donc ressembler à une validation classique sur un téléphone. Le système de paiement repose alors sur un processus informatique sans tiers de confiance : l’ordre de paiement part, la transaction est inscrite dans la blockchain, et l’argent est transféré. Il n’y a pas d’intermédiaire, comme les terminaux de paiement Visa ou les banques.

Combien coute 1 bitcoin ? Cours du BTC en euro (EUR) et en dollar (USD)

À ce jour, le bitcoin dépasse les 86 000 $, soit 80 000 €. Cette valeur est sujette à des variations constantes en raison de sa monétisation sur les marchés financiers. D’ailleurs, on désigne souvent le BTC comme une valeur hautement spéculative (bien qu’il le soit de moins en moins). Cette réputation vient du fait qu’en quelques dizaines d’années, le cours du bitcoin (BTC) a explosé à la hausse, mais non sans turbulences, avec des chutes de prix tout aussi spectaculaires.

Ces mouvements s’expliquent en partie par le fait que le bitcoin peut être tradé n’importe où et surtout n’importe quand, à la différence des actions des marchés financiers traditionnels, qui sont soumises à un cadre bien précis.

Quel sera le prix du bitcoin en 2025 ?

Spoiler alert, impossible de le prévoir… Le bitcoin fonctionne par tendance de marché et oscille entre phases de hausse et phases de baisse selon le contexte économique, politique, et d’autres facteurs parfois imprévisibles.

Bitcoin et les autres crypto-monnaies : quelles différences ?

Maintenant que vous comprenez ce qu’est le Bitcoin (BTC), vous êtes mieux armé pour saisir la révolution technologique et idéologique qu’il incarne. En tant que crypto-monnaie pionnière, c’est Bitcoin qui a donné naissance à un écosystème complet de cryptomonnaies. Au fil des années, son modèle et l’usage de la technologie blockchain ont inspiré de nombreux acteurs, qu’ils soient entreprises ou développeurs indépendants, à lancer leurs propres crypto-monnaies. Aujourd’hui, des milliers de cryptomonnaies coexistent, mais un seul Bitcoin (BTC) demeure. Si certaines répondent à des besoins spécifiques, la valeur de la majorité reste essentiellement spéculative.

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