Qu’est-ce qu’un data center ?
Un data center, ou centre de données, est un espace dans lequel sont concentrés les équipements permettant de faire tourner des systèmes d’information — routeurs, serveurs, baies de stockage, ordinateurs centraux, etc. Leur réunion permet de faciliter la gestion de ces équipements, qui sont le versant matériel, souvent invisibilisé par le marketing, de nos usages numériques. Concrètement, un data center sert à stocker, traiter et organiser de grandes sommes de données.
Comment ça fonctionne ?
Loin d’être de simples entrepôts numériques, les data centers répondent à des problématiques multiples. Comme les équipements chauffent et sont sensibles, ils doivent répondre à des enjeux de climatisation, de filtrage de l’air pour éviter la poussière, de répartition de l’énergie et de protection contre les incendies. Ce sont, aussi, des chambres fortes d’un genre particulier, puisqu’ils hébergent quantités d’informations sensibles. Les data centers sont donc généralement équipés de services de sécurité, d’une surveillance permanente des équipements, d’un contrôle des accès physiques…
Qui sont les principaux détenteurs de data center ?
Tous les géants numériques ont besoin de construire des data centers pour assurer le bon fonctionnement de leurs activités. Logiquement, vu le caractère précurseur du pays en informatique, les États-Unis sont le pays qui présente le plus de data centers au monde : 2 701 en 2022, contre 487 pour l’Allemagne, n° 2 du classement établi par Statista. Cela dit, ces chiffres ne renseignent pas sur la taille de chaque espace.
Ces dernières années, cela dit, plusieurs d’entre eux se sont mis à proposer des services de stockage dits « dans le cloud ». En réalité, opter pour ce genre de service consiste simplement à externaliser la gestion de ses équipements. Si la matérialité des usages numériques devient extrêmement faible aux yeux du client, elle reste réelle, mais gérée par des fournisseurs comme Amazon, Google, Oracle, Alibaba ou OVH.
L’avantage de ces services est d’éviter d’avoir à se soucier des problématiques techniques et, souvent, de gagner en sécurité des données. L’inconvénient est… que l’on ne se soucie plus des problématiques techniques. Lorsqu’un incendie frappe un data center, comme celui qui a touché ceux d’OVH en mars 2021, cela rappelle brutalement l’existence d’infrastructures tangibles derrière nos outils en ligne… Et, que des business complets peuvent rester hors ligne le temps des réparations.
Quels types de data centers existe-t-il ?
D’un point de vue technique, les data centers ne se différencient pas tant par leur taille que par leur fiabilité. Pour en attester, l’association de l’industrie des télécommunications et l’institut national des standards américains ont créé la norme ANSI/TIA 942. Elle classe les data centers selon quatre catégories — le tier 1 correspondant à l’usage de petites entreprises ou à une salle de serveurs un peu améliorée, le tier 4 à celui des multinationales les plus exigeantes.
Avec le développement de l’internet des objets et de l’intelligence artificielle, qui demandent d’énormes capacités de calcul, les centres de données Hyperscale se sont multipliés dans le courant des années 2010. Ceux-ci ont la particularité de contenir 250 000 serveurs au minimum, de profiter de systèmes de climatisation optimisés… et de consommer, dans certains cas, autant d’énergie que 50 000 foyers par heure. Leur nombre augmente avec les usages numériques.
Quel est l’impact des data centers sur l’environnement ?
En plus de leur nombre croissant, l’équipement et l’activité même des data centers soulèvent plusieurs problématiques environnementales. La première est d’ordre énergétique : en France, le numérique représente près de 10 % de la consommation d’énergie nationale, les seuls data centers 2 %. Or cet hiver 2022, si pénurie énergétique il y a, les centres de données pourraient bien avoir à passer du réseau électrique vers leurs propres groupes électrogènes… qui sont plus polluants.
Une autre question concerne le refroidissement des systèmes qui, lorsqu’ils tournent, ont une certaine propension à chauffer. Dans le cadre du plan de sobriété énergétique, la filière française des data centers s’est engagée à limiter son recours à la climatisation de 21 à 23° C, lorsque l’équipement le permet… Mais, rien n’est simple. À l’été 2021, pour rafraichir son matériel, Microsoft avait consommé quatre fois plus d’eau que prévu aux Pays-Bas. En 2022, il a fait si chaud qu’à Londres, des data centers de Google et Oracle sont tombés en panne.
La problématique écologique devenant préoccupante, des indicateurs spécifiques sont utilisés par la filière pour estimer le PUE (Power Usage Effectiveness) et le WUE (Water Usage Effectiveness). Facebook a rendu l’efficacité énergétique de ses data centers publique pour la première fois en 2013. Sur un autre mode, des entreprises travaillent à valoriser les « déchets » énergétiques des data centers, en particulier la chaleur qu’ils produisent, même si cette piste reste minoritaire. Dalkia et Trésorio fournissent ainsi de l’eau chaude à 48 logements de Montluçon grâce à des équipements informatiques, tandis qu’à Bailly-Romainvilliers, les quatre bassins de la piscine du Val d’Europe restent chauds grâce au data center de la banque Natixis.
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