Un peu plus de cinq ans après la Freebox Delta, Free a annoncé une nouvelle box haut de gamme début 2024. La Freebox Ultra, qui remplace la Freebox Delta dans son catalogue, est l’offre ultime de Free. L’opérateur mise sur cette nouvelle proposition pour vous convaincre de dépenser plus, tout en intégrant un nombre record de services.
D’une certaine manière, la Freebox Ultra est dans la continuité de sa prédécesseure, qui intégrait déjà plusieurs services dans une seule offre. À l’inverse, elle est aussi une invalidation de sa précédente stratégie, puisqu’elle abandonne plusieurs paris initiés avec l’ancienne génération. Peut-on la considérer comme la meilleure Freebox de l’histoire ? La réponse dans ce test.
Points forts
- Du vrai 8 Gb/s symétrique
- Le Wi-Fi 7 va plus vite que l’Ethernet
- Des ports Ethernet 2,5G et un adapteur Ethernet 10G
- Plein de services inclus dans l’offre à 60 euros
- Un design réussi
Points faibles
- Moins complète que la Freebox Delta
- Des défauts de conception (des interférences en USB, notamment)
- Rien de vraiment neuf, à part les débits
- 60 euros, c’est cher
Les différences entre la Freebox Delta et la Freebox Ultra
Avec la Freebox Ultra, Free simplifie drastiquement son offre haut de gamme.
Après une Freebox Delta triangulaire avec plusieurs modules interchangeables, des fonctionnalités domotiques intégrées (alarme, caméra, capteur et contrôle des lumières et volets), quatre emplacements disques durs pour créer un NAS, un lecteur NFC, une box télé avec deux télécommandes et un chargeur sans-fil, place à une Freebox Ultra dédiée à… Internet. La nouvelle box n’est même pas accompagnée d’un nouveau Player, une première dans l’histoire de Free.
Le pari de Free avec la Freebox Ultra est de retourner à l’essentiel, quitte à décevoir les plus technophiles, qui constituent pourtant une grande partie de son public.
Plus petite avec son design inspiré de la Freebox Pop, la Freebox Ultra est assez décevante à la première configuration, puisque l’on fait vite le tour des nouveautés. Tout le côté gadget de la Freebox Delta a disparu, tandis que l’absence de nouveau décodeur télé rend l’exploration impossible.
Le Wi-Fi 7 et les 8 Gbit/s symétriques sauvent l’honneur
La principale nouveauté de la Freebox Ultra, pour ne pas dire l’unique nouveauté, concerne la rapidité d’Internet.
Première Freebox réservée exclusivement aux abonnés fibrés, la nouvelle box de Free propose un débit descendant de 8 Gb/s, comme l’ancien modèle, et un débit montant de 8 Gb/s, en nette augmentation par rapport aux 700 Mb/s de la Delta (0,7 Gb/s). Le tout avec quatre ports Ethernet 2,5 Gb/s, un port SFP+ compatible avec un adaptateur Ethernet 10G (ce n’était pas le cas de la Delta, qui n’avait pas assez de puissance) et, pour la première fois en France, du Wi-Fi 7 compatible 2,4 GHz, 5 GHz et 6 GHz. Aucune box en France ne fait aussi complet.
À l’utilisation, difficile de ne pas être impressionné. Avec un Galaxy S24 Ultra (un des rares smartphones compatibles Wi-Fi 7 aujourd’hui, en attendant sa généralisation dans les 2-3 ans), on dépasse facilement les 3 Gb/s en mesures réelles, soit la possibilité de télécharger 400 mégaoctets par seconde. Délirant. En débit montant, là où la Freebox Delta plafonnait dans tous les cas à 700 Mb/s, la Freebox Ultra permet de toucher les 2 Go/s en Wi-Fi, de quoi rendre un WeTransfer plus rapide que jamais sans avoir besoin d’Ethernet. À vrai dire, avec de tels débits, même l’Ethernet 2,5G est plus lent que le Wi-Fi.
Avec un appareil non Wi-Fi 7, comme un MacBook, la vitesse en téléchargement n’évolue quasiment pas. En revanche, en upload, tout le monde y gagne. La Freebox Ultra va généralement trois fois plus vite que ce qui se fait de mieux chez les concurrents, avec plus d’1 Gb/s montant.
Enfin, la dernière nouveauté bienvenue est l’introduction d’un port SFP+ suffisamment puissant pour accepter les branchements Ethernet 10G (à condition d’avoir un ordinateur compatible). On aurait préféré un port Ethernet 10G directement intégré, mais Free fournit l’adaptateur gratuitement sur demande. Avec lui, on peut dépasser les 7 Gb/s en valeurs réelles, en descendant et en montant. Le grand public s’approche progressivement des téléchargements de fichiers au-delà du gigaoctet par seconde, mais en a-t-il besoin ?
Des erreurs de conception étonnantes, qui prouvent que Free s’intéresse moins aux gadgets
Comme à chaque lancement de Freebox, Free rencontre de nombreux bugs.
Parmi eux, il y a l’étrange comportement du ventilateur de la box, qui semble s’activer d’un seul coup au-delà d’une certaine température, puis s’arrêter en laissant la Freebox chauffer pour rien, même lorsqu’elle est en veille. Le site dédié aux bugs chez Free est rempli de requêtes de clients, sur lesquels Numerama fermera les yeux pour l’instant. Il est facile d’imaginer que la plupart des bugs, comme l’impossibilité d’éteindre la LED de la box la nuit, seront corrigés.
Il y a au moins un problème qui semble bien parti pour rester : l’emplacement du port USB-A de la Freebox, seul survivant de cette génération (il y avait aussi un port USB-C avant, que Free supprime étrangement), est victime d’un problème de fréquence. Quand on connecte un appareil en USB 3, comme un disque dur, des interférences empêchent l’antenne 2,4 GHz de fonctionner. La seule solution semble d’éloigner ses périphériques de la box, en attendant que Free offre l’option de brider le port USB en USB 2. Mais, dans cette configuration, l’utilisation de la Freebox Ultra en tant que NAS deviendra compliquée.
Très enthousiaste à l’idée de recevoir la Freebox Ultra, Numerama s’est rapidement rendu compte que la nouvelle box de Free était souvent moins bien équipée. Même s’il est techniquement possible de remplacer les quatre disques durs SATA de la Delta par une barrette NVMe, le stockage total sera forcément moins grand (et l’investissement peut coûter cher)…
La partie maison connectée, bien que dispensable, manque aussi. Savoir que la Freebox hurlerait en cas d’intrusion était rassurant, il faut maintenant acheter un équipement supplémentaire, comme une alarme connectée. Le choix de Free est de se réorienter vers Internet, quitte à délaisser les fonctions annexes qui ont fait son succès ces dernières années. Mais Free ne devrait pas oublier que ce qui rend ses clients fidèles est aussi son côté rebelle, avec toujours des petites fonctions indisponibles ailleurs (NAS, torrent, VPN intégré, AirPlay, serveur Homebridge, machines virtuelles sous Linux, etc.).
Pas de box télé : bienvenue en 2024
Enfin, ce qui rend la Freebox Ultra moins sexy que les précédentes nouvelles Freebox est l’absence d’un nouveau décodeur télé.
Les abonnés ont le choix entre le Player Pop, sous Android TV, et leur propre équipement, comme une Apple TV ou une Smart TV (avec l’application Oqee). On comprend cette décision de Free, même si elle rend sa proposition moins alléchante au premier abord. Il n’y a pas la même envie de découverte (et de chasse aux bugs) qu’avant.
Malgré l’absence d’un nouveau décodeur, la télé a rarement été aussi mise à l’honneur. L’intégration de Netflix Standard avec pubs, Disney+ Standard avec pubs, Amazon Prime, Universal+, TV by CANAL et Canal+ en live (avec myCANAL en option à 7 euros) rend l’offre Ultra, à 59,99 euros par mois, beaucoup plus intéressante que ce que la concurrence offre au même prix. On peut imaginer que la plupart des personnes qui y souscriront ne le feront pas pour le Wi-Fi 7, mais pour l’économie réalisée avec son aspect all-in-one. Tant pis pour les geekeries, qui reviendront certainement avec une prochaine Freebox.
Le verdict
Free Freebox Ultra
On a aimé
- Du vrai 8 Gb/s symétrique
- Le Wi-Fi 7 va plus vite que l’Ethernet
- Des ports Ethernet 2,5G et un adapteur Ethernet 10G
- Plein de services inclus dans l’offre à 60 euros
- Un design réussi
On a moins aimé
- Moins complète que la Freebox Delta
- Des défauts de conception (des interférences en USB, notamment)
- Rien de vraiment neuf, à part les débits
- 60 euros, c’est cher
Le tableau des différences entre la Freebox Delta et la Freebox Ultra
Freebox Delta | Freebox Ultra | |
---|---|---|
Technologie Wi-Fi | Wi-Fi 6 ou 6E | Wi-Fi 7 |
Débit descendant | 8 Gb/s | 8 Gb/s |
Débit montant | 700 Mb/s | 8 Gb/s |
Meilleur speed-test en Wi-Fi | 1 602 / 676 Mbps | 3 221 / 1 758 Mbps |
Ports Ethernet | 4 x 1 Gb/s | 4 x 2,5 Gb/s |
Compatibilité Ethernet 10G | Avec un câble DAC et un convertisseur | Avec un module SFP+/Ethernet |
Fibre | ✅ | ✅ |
ADSL | ✅ | ❌ |
Ports USB | USB-A + USB-C | USB-A |
Stockage | 4 x SATA | 1 x NVMe |
Contrôle | LED en façade | Écran avec boutons de navigation |
Domotique | Alarme + capteurs + contrôle des accessoirs | ❌ |
Freeplug / CPL | Inclus dans l’alimentation | Non inclus |
Services inclus | Netflix Standard / Amazon Prime / TV by CANAL | Netflix Standard / Amazon Prime / Disney+ Standard / Universal+ / Canal+ Live / TV by CANAL |
Forfait mobile | 1 promo (Forfait à 0 € ou forfait à 15,99 €) | 4 promos (Forfait à 0 € ou forfait à 9,99 €) |
Prix | 49,99 euros par mois | 59,99 euros par mois |
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