Voilà, une page se tourne. Internet Explorer appartient désormais à l’histoire et on se souviendra plus de ce navigateur pour les mèmes dont il a fait l’objet que pour ses mérites en matière d’expérience de navigation. Vous connaissez sans doute la blague disant que le seul intérêt d’IE en tant que navigateur web est de servir à télécharger un autre navigateur.
Mais justement, quel autre navigateur choisir, maintenant qu’Internet Explorer est six pieds sous terre ? Cette question ne concerne évidemment pas grand monde. Vous avez certainement déjà opté pour un navigateur depuis belle lurette. Cette question ne se poserait que pour une infime minorité — 0,64 % des internautes, selon les mesures de Statcounter.
Les navigateurs web se ressemblent de plus en plus
Cette question pourrait revenir à trancher celle visant à déterminer le meilleur navigateur, mais ce n’est peut-être pas l’interrogation la plus pertinente à poser. Car après tout, les écarts entre les grands navigateurs web du marché (Chrome, Firefox, Edge, Safari, Opera, Brave, Vivaldi) ne sont aujourd’hui peut-être plus aussi prononcés que par le passé.
L’une des raisons tient au fait que la majorité des solutions disponibles partage en fait le même socle technique, avec Chromium. Il s’agit d’un navigateur web libre sur lequel ont été bâtis Google Chrome, Opera, Vivaldi, Brave, Edge, mais aussi une ribambelle de projets plus modestes. Ils utilisent le même moteur de rendu pour les pages HTML (Blink) et le même moteur JavaScript (V8).
L’autre est que dans l’ensemble, les navigateurs proposent tous des fonctionnalités similaires.
Ils sont capables de gérer vos mots de passe. Ils sont disponibles sur les principaux systèmes d’exploitation. On les trouve aussi sur mobile. Ils gèrent la navigation privée comme la synchronisation du profil. Ils proposent des onglets, des favoris et des extensions. On peut préremplir des formulaires, vérifier son orthographe ou bien changer de moteur de recherche.
Tous sont d’ailleurs gratuits et promettent une expérience de navigation rapide et sécurisée. Ils supportent tous les règles du HTML5, qui est la version la plus récente du langage permettant d’interpréter les pages web. Ils gèrent les liaisons sécurisées HTTPS avec les sites web. Et tous s’efforcent d’afficher aussi vite que possible les pages quand elles sont demandées.
Choisir le meilleur navigateur ou choisir le navigateur qui vous correspond ?
Il serait excessif, bien entendu, d’affirmer qu’il n’existe plus aucune différence entre les navigateurs web aujourd’hui.
L’un peut sans doute charger avec quelques millisecondes d’avance une page web par rapport à un concurrent — avant que celui-ci ne repasse devant quelques mois plus tard à la faveur d’une mise à jour. Un autre a peut-être une option particulière qui n’existe pas ailleurs. Enfin, l’un présentera éventuellement une compatibilité un peu plus avancée dans un domaine, là où un autre brillera ailleurs.
Les vrais écarts entre les navigateurs se nichent en fait essentiellement dans des thèmes qui ne sont pas vraiment ceux qui sautent aux yeux du grand public — où dont ils se servent pour faire leur choix. Les tests et les comparatifs techniques ne semblent pas non plus être des critères si déterminants. En somme, c’est peut-être sur les attentes individuelles qu’il vaut mieux raisonner.
Qu’est-ce qui est préférable ? Un navigateur plus rapide, mais qui n’a pas un outil de capture d’écran intégré, ou bien son concurrent un poil plus lent, mais qui inclut cet utilitaire par défaut ? Est-ce qu’il faut privilégier les performances pures au détriment du reste ? Qu’en est-il de la convivialité, de l’ergonomie, de l’expérience web ? La réponse variera d’une personne à l’autre.
Plutôt qu’établir un classement des meilleurs navigateurs, on vous propose de choisir selon les attentes que vous pourriez avoir. Car établir un top est un exercice un peu vain et compliqué. Quels critères prendre ? La vitesse d’affichage des pages ? Le respect de la vie privée ? Le degré de personnalisation ? Il y en a tant que chaque navigateur peut certainement obtenir la médaille d’or à un moment ou à un autre.
Si vous venez d’Internet Explorer
Edge. C’est peut-être vers le successeur naturel d’Internet Explorer que vous pourriez vous tourner. Microsoft, conscient que son navigateur d’alors trainait une dette technique trop lourde, a préféré repartir sur des bases saines avec une toute nouvelle proposition : Edge. Le navigateur a fait ses premiers pas en 2015. Il a évolué en 2018 pour adopter la même base que Chrome.
Contrairement à Internet Explorer, Edge est un bon navigateur web. Celles et ceux qui viennent d’IE auront toutefois un temps d’adaptation à observer, car l’interface a bien changé. Le programme inclut même un mode enfant, afin d’éviter aux plus jeunes de tomber sur des sites qui ne sont pas de leur âge. Edge fait globalement jeu égal avec ses rivaux. Ça change d’IE.
Si vous voulez aller au plus simple
Chrome. C’est le navigateur mainstream. Il est le plus utilisé au monde et sans doute parmi vos proches. C’est le navigateur de Google. Pour ainsi dire, c’est le nouvel IE en termes de parts de marché (il est de plus en plus hégémonique), mais pas de compatibilité et de respect des standards du web — en la matière, l’outil de l’entreprise américaine.
Google Chrome est un navigateur qui évolue vite et bien, qui est performant et qui s’intègre forcément sans difficulté dans le reste de l’écosystème de la firme de Mountain View. C’est aussi un navigateur qui s’attire des critiques, compte tenu du modèle économique de son propriétaire. Google est ainsi accusé de manoeuvrer avec Chrome pour avoir de l’influence sur le web.
Si vous vous faites une certaine idée du web
Firefox. Firefox est un navigateur presque politique. C’est le seul aujourd’hui, en tout cas l’un des seuls, à ne pas utiliser le même socle technique que bon nombre de ses rivaux. Il utilise ainsi son propre moteur de rendu pour afficher les pages web. Il est un navigateur qui se bat pour une certaine idée du web, ce qui l’amène à être parfois en opposition face aux orientations de Google.
L’histoire de Firefox est profondément ancrée dans celle du logiciel libre — et des navigateurs en général. Il a été l’un des grands acteurs et l’un des grands challengers d’Internet Explorer au cours de la guerre des navigateurs. Firefox connait depuis quelques années une érosion de sa part de marché. Ce n’est guère réjouissant pour qui se soucie de la diversité du web.
Si vous désirez une personnalisation avancée
Vivaldi. Le navigateur a fait le choix depuis 2015 de mettre le paquet sur la personnalisation. Dernièrement, il a intégré tout le nécessaire pour piloter tous ses mails depuis une même interface, mais aussi un agenda et un lecteur de flux RSS. C’est le genre de navigateur à proposer deux rangées d’onglets si vous en ouvrez beaucoup trop.
Vivaldi est un navigateur encore relativement modeste par rapport aux ténors du secteur, mais son nom revient de plus en plus régulièrement dans les alternatives à Chrome. Si c’est l’interface et la personnalisation qui vous importent pour rendre la navigation la plus confortable possible, Vivaldi a tout un attirail à activer — jusqu’à l’excès, si vous le désirez.
Si vous êtes sensible à tout le ramdam autour du web3
Opera Crypto Browser. Tout le délire autour du web3, des NFT, de la blockchain et de la crypto vous parle ? Alors Opera a une proposition pour vous : plutôt que d’utiliser son navigateur web habituel, il a lancé en début d’année un navigateur un peu spécial, appelé Opera Crypto Browser. Celui-ci a pour ambition de donner accès aux services Web3 tout en intégrant un portefeuille en crypto-monnaie.
Le projet d’Opera Crypto Browser remonte à 2018. Depuis, il y a eu des annonces comme « Opera pour Android intègre la couche 2 d’Ethereum, donnant accès à DeFi », « Opera Crypto Browser intègre la chaîne BNB et ouvre l’accès à son écosystème de dApps » ou « Opera pour Android intègre le protocole FIO ». Si ce jargon vous parle, ce navigateur devrait vous combler.
Si vous ne jurez que par Apple
Safari. C’est le navigateur maison d’Apple. On suppose d’ailleurs que vous êtes déjà dessus si vous avez un produit de la marque américaine : en effet, Safari n’existe que dans l’écosystème Apple (iOS, macOS et iPadOS). Il n’existe aucune version pour Android et la mouture qui avait été développée dans le temps pour Windows a fini par être abandonnée.
Le succès de Safari doit beaucoup à l’iPhone, dont chaque génération séduit des millions d’individus dans le monde. Apple a imaginé quelques fonctionnalités assez surprenantes avec Safari, comme Private Relay, qui est une sorte de VPN « light » ou bien « Shared Tag Groups », qui permet de partager un même onglet avec d’autres personnes pour naviguer sur le web ensemble.
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