La fin d’Internet Explorer n’est pas une surprise. Le navigateur, créé par Microsoft en 1995, cessera de fonctionner ce 15 juin 2022 après de nombreuses années de loyaux (mais relativement médiocres) services. La firme américaine Redmond l’avait déjà indiqué il y a plus d’un an. Internet Explorer n’était plus mis à jour depuis quelques années et Microsoft conseillait à ses utilisateurs de privilégier son nouveau navigateur lancé en 2015, à savoir Edge. Les derniers utilisateurs d’Internet Explorer vont à présent y être automatiquement redirigés. Qu’en pensent les développeurs ? Sont-ils affectés par la fin d’Internet Explorer ?
« Internet Explorer ne représentait pas une grande part au marché. Seules les grosses boites ou d’anciens services conçus pour ce navigateur (avec des proxys) auraient, peut-être, pu être impactées. Mais, cela ne sera pas le cas, car ça fait un moment qu’ils ont été prévenus », nous explique Mathieu Menut, le CTO chez Humanoid, l’éditeur de Numerama.
Des adieux, mais sans conséquences pour les développeurs
Si l’on regarde les chiffres partagés par le site Statcounter, en mai 2022 seules 0,64 % des entrées sur le web se faisaient à partir d’Internet Explorer contre 64,95 % pour Chrome, le navigateur de Google.
« J’ai eu l’occasion, et ce pendant près de 10 ans, de travailler avec Internet Explorer, et ce n’était clairement pas la joie », nous décrit William Bastard, directeur technique Web chez Étienne Services. Selon lui, il y avait « tant à gérer au niveau du CSS que du JavaScript, que maintenir un navigateur comme Internet Explorer aurait été trop difficile. Et puis, ça pesait lourd en ressources humaines. »
La décente aux enfers d’Internet Explorer s’explique d’abord par « la médiocrité du développement logiciel d’Internet Explorer », nous explique Mathieu Menut. La montée en puissance de Firefox et Google Chrome a aussi eu raison de lui, réputé pour sa lenteur.
Mais pour William Bastard, le problème d’Internet Explorer s’explique aussi par la stratégie de Microsoft, qui a imposé coûte que coûte ce logiciel aux utilisateurs, sans forcément s’adapter aux normes actuelles. « Le web a besoin d’uniformité, de normes, de standards et de bonnes pratiques. Les standards et les normes ont changé. Si on nous impose un navigateur, il faut résoudre ses problèmes grâce à des mises à jour. Par exemple, il y a 10 ans, si votre site fonctionnait, c’était déjà très bien. Aujourd’hui, il faut de l’optimisation et des ressources, aussi bien du côté du client, que du côté du serveur. »
Un échec cuisant pour Microsoft
Internet Explorer est sans doute le plus gros échec de Microsoft dans la catégorie logiciels grand public. « Aujourd’hui, les principaux navigateurs se basent sur un moteur de rendu Gecko ou WebKit, ce qui n’était pas le cas d’Internet Explorer », poursuit William Bastard.
Sa version 11 n’a jamais été un navigateur populaire. Après le lancement de Microsoft Edge, ses défauts ont été mis en lumière, par contraste (beaucoup lui reprochant des performances médiocres contrairement à Chrome, Firefox).
Au fil des ans, la lenteur d’Internet Explorer était même devenue un « mème » sur les réseaux sociaux. Sur Twitter, le navigateur de Microsoft a même le droit à son compte parodique en français, suivi par plus de 178 000 utilisateurs. Moquant la lenteur du logiciel, le compte publie des actualités avec des mois, voire des années de retard. Et cela risque de durer encore après la « mort » du navigateur.
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