Toute l’industrie du disque n’est pas à mettre sur le même plan concernant leur vision du marché et des causes profondes de la chute des ventes. Jérôme Roger, directeur de l’Union des Producteurs Phonographiques Français Indépendants (UPFI), pense qu’au delà du piratage, c’est l’industrie même qui s’est mise dans la situation actuelle.

Dans une interview accordée à Grandlink, Jérôme Roger considère les causes de la récession de l’industrie du disque et fait preuve d’une certaine honnêteté que l’on ne peut que saluer :

« La crise qui frappe durement notre secteur est aussi celle du modèle économique imposé depuis les années 80 par les grands acteurs qui détiennent une position dominante collective sur notre marché. L’industrialisation des méthodes de production et de marketing ont littéralement formaté l’ensemble du secteur, des majors aux médias en passant par la distribution. A force de traiter le disque comme un produit, nous l’avons banalisé puis dévalorisé« .

Bien que souhaitant adopter une position « sans concession avec la piraterie« , l’UPFI montre qu’elle n’a pas l’intention de s’en prendre uniquement aux réseaux Peer-to-Peer et aux utilisateurs pour régler le problème du désintérêt croissant des consommateurs pour les CD en vente dans le commerce.

Reste à voir si les majors, rassemblées autour du SNEP (Syndicat National des Editeurs Phonographiques) suivront l’UPFI dans cette interprétation. Etant donné les problèmes de communication entre les deux mouvements et les positions exprimées régulièrement par Pascal Nègre (président du SNEP), on est malheureusement en droit d’en douter.

Lire l’interview :

Entretien avec Jérôme Roger, directeur de l’UPFI

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