Il avait été acheté 2,9 millions de dollars en 2021. Le NFT du tout premier tweet a été remis en vente en avril 2022, sans grand succès. Quelques mois après le début des enchères, l’offre la plus haute affiche un prix dérisoire.

Vous vous souvenez de l’histoire du tweet de Jack Dorsey, le créateur de Twitter, que l’entrepreneur avait mis en vente sous forme de NFT en mars 2021 ? Si oui, vous vous rappelez certainement le fait qu’il avait été vendu pour 2,9 millions de dollars à Sina Estavi, un entrepreneur dans les crypto-monnaies.

En avril 2022, à peine un an après son achat, ce dernier avait remis en vente le tweet, cette fois pour 48 millions de dollars (mais en promettant tout de même que la moitié des gains serait reversée à une association caritative). Seulement, voilà : la vente n’avait pas vraiment fonctionné et l’offre la plus haute que Sina Estavi avait reçue s’élevait à 3 000 dollars.

L’entrepreneur a-t-il refusé les offres ? Ont-elles expiré ? Numerama est allé refaire un tour du côté de la page Open Sea du tweet, ce 20 juin 2022. Et le résultat est encore plus déprimant qu’auparavant : l’offre actuellement la plus haute est de 0,02 ETH, soit… 22,58 dollars.

Dur, vraiment // Source : Capture d'écran Numerama / OpenSea
Dur, vraiment // Source : Capture d’écran Numerama / OpenSea

Une histoire importante pour les NFT

Le destin de ce tweet pourrait sembler anecdotique, mais il a son importance dans l’histoire des NFT. Sa mise en vente avait généré une grande curiosité pour les non fungible tokens. C’est d’ailleurs à cette occasion que Numerama avait écrit son tout premier article sur le sujet. Le titre, « que sont les NFT, et pourquoi acheter un tweet 2,5 millions de dollars ? », était univoque.

Depuis, la rédaction de Numerama a écrit des dizaines d’articles sur les NFT, devenus des véritables phénomènes de société. Les pièces de certaines collections, comme celles des Bored Apes Yacht Club ou des Cryptopunks, s’arrachent à plusieurs centaines de milliers de dollars et une œuvre de l’artiste Beeple a même été vendue à 69 millions de dollars. Des salons entiers dédiés aux NFT ont été organisés, et tous les jours ou presque de nouveaux projets les concernant se montent.

Des NFT de Bored Ape Yacht Club // Source : Bored Ape Yacht Club
Des NFT de Bored Ape Yacht Club // Source : Bored Ape Yacht Club

Mais clairement, pour Sina Estavi, la situation n’est pas du tout aussi bonne. L’entrepreneur, qui avait déclaré à l’époque de la vente qu’il considérait que le tweet était « une pièce de l’histoire de l’humanité, sous forme numérique », est aujourd’hui assuré de perdre la totalité de sa mise. Il l’avait comparé le tweet à une Mona Lisa numérique et avait expliqué qu’il était sûr de son investissement. « Qui sait combien ce tweet vaudra dans 50 ans ? », s’était-il interrogé face à la BBC.

Aujourd’hui, l’ironie de la situation est palpable, et elle prête à sourire — le NFT que Numerama avait réalisé en 2021 s’est d’ailleurs vendu plus cher que ce qui est aujourd’hui proposé pour le tweet de Jack Dorsey : il était parti pour 0,021 ETH, soit 23,74 dollars.

Le vent serait-il en train de tourner pour les NFT ? Même s’il est encore tôt pour les enterrer, certaines voix très audibles commencent à s’élever. Le dernier en date à s’être exprimé est loin d’être un inconnu : Bill Gates a déclaré, le 16 juin dernier, que les NFT étaient selon lui une « classe d’actifs qui existe sur le principe de la théorie du plus grand imbécile », c’est-à-dire que « quelqu’un va payer plus d’argent [pour cet actif] que j’en ai dépensé » pour l’acquérir. « Je n’ai rien à voir avec ça », avait-il conclu.

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