C’est un indicateur de la place croissante que TikTok occupe en France. Dans son tout dernier rapport sur l’état d’Internet dans l’Hexagone, publié le 30 juin, le régulateur des télécoms a renseigné la liste des principales sources de trafic. Et pour la première fois, on trouve la fameuse application de chant en playback (et de bien d’autres choses) dans le top.
C’est en fait sa maison mère, ByteDance, qui est mentionnée dans le rapport, à la seizième place sur dix-huit, entre LimeLight (un fournisseur de contenus sur Internet qui vend des prestations pour mettre en cache des données pour le compte d’autres entreprises, afin de les rendre plus rapidement accessibles) et Valve, le studio de jeu vidéo derrière la plateforme Steam.
L’apparition de ByteDance pour la première fois dans les rapports annuels de l’Autorité régulatrice des télécommunications (son nom n’apparaît pas dans les éditions 2019, 2020 et 2021, notamment) illustre le succès très fort dont jouit l’application en France. C’est d’autant plus remarquable que TikTok est une appli très jeune, dont les débuts à l’international datent de 2017.
La charge qu’occasionne TikTok sur les réseaux s’explique par la nature du service, qui consiste à diffuser des vidéos — toutes les autres fonctionnalités, qui sont d’ailleurs accessoires, ne visent qu’à servir ce but premier. On ne fait presque que cela : partager des clips et en consommer, massivement — TikTok essaie néanmoins d’inciter sa communauté à se modérer.
Les internautes français passent de plus en plus de temps sur TikTok
Mais s’il est exact que la vidéo est sans aucun doute l’activité qui requiert le plus de données, cette caractéristique n’explique pas tout. Il faut aussi qu’il y ait des millions d’internautes qui consomment ces vidéos pour générer du trafic. Des internautes, il y en a : Selon les observations de Médiamétrie, citées par L’ADN en février, il y a 7 millions d’utilisateurs chaque jour.
L’application est désormais la dixième la plus populaire en France et son nombre d’utilisateurs quotidiens a quadruplé depuis 2019. Et ce n’est pas tout : les Français et les Françaises consomment de plus en plus de vidéos sur TikTok : selon We Are Social, le public passe en moyenne 21 heures par mois sur TikTok (+22 % de hausse par rapport à l’an passé).
C’est considérable et, surtout, c’est bien plus que YouTube, Facebook et Instagram, qui sont presque tous en recul (12 heures par mois sur YouTube, 13 heures par mois sur Facebook, 8 heures et demie sur Instagram) depuis un an. Seul Instagram s’en tire mieux, en stagnant au même niveau. C’est révélateur d’un changement dans les usages, surtout chez les jeunes.
D’ailleurs, les états-majors de YouTube et Instagram ne l’ignorent pas : ils voient bien l’érosion de leur fréquentation et les efforts qu’ils déploient pour essayer de copier le succès de TikTok pour contrer son ascension témoignent de leur panique. Mais force est de constater que les stratagèmes déployés jusqu’à présent n’ont pas été d’une immense réussite.
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