La disparition, aux États-Unis, de la protection du droit à l’avortement au niveau fédéral a déclenché une vive inquiétude concernant les données personnelles que récoltent et stockent les entreprises du numérique, mais aussi les opérateurs de télécommunications. Car celles-ci pourraient être réclamées par des autorités locales pour sanctionner les IVG.
C’est le cas des applications de suivi des règles, comme Clue ou Stardust, mais aussi des géants du net, tels Facebook et Google. Or justement, ce dernier semble prendre la mesure des enjeux, qui vont au-delà de la protection de la vie privée — il y a aussi des considérations judiciaires pour les femmes désirant procéder à une interruption volontaire de grossesse, et de santé publique.
Suppression automatique des lieux liés à la santé des femmes
Dans un message publié le 1er juillet, la firme de Mountain View annonce du changement dans l’historique de localisation. Pour les personnes qui ont activé ce paramètre — qui est par défaut désactivé sur un compte Google –, il y aura « dans les semaines à venir » une suppression automatique de certaines visites de lieux qui concernent la santé des femmes.
Cela inclut les centres de conseil, les refuges contre la violence domestique, les cliniques d’avortement, les centres de fertilité, les centres de traitement de la toxicomanie, les cliniques de perte de poids, les cliniques de chirurgie esthétique. Google suggère qu’il ne s’agit pas là d’une liste exhaustive. D’autres établissements pourraient être ajoutés ultérieurement.
Cette disposition est susceptible de bénéficier à beaucoup de femmes outre-Atlantique, compte tenu de la popularité des services de Google– comme Maps pour rechercher une adresse. Elle s’ajoute aux options déjà incluses dans Google, qui permettent d’effacer manuellement certaines entrées ou de demander leur suppression au bout d’un moment.
Mais cette protection supplémentaire, qui s’ajoute à deux autres rappels de Google (sur les protections des données des utilisateurs dans les applications et sur les exigences strictes de Google au sujet des demandes des autorités concernant les données des utilisateurs, afin d’écarter certaines requêtes jugées excessives ou trop larges), ne traite que les conséquences.
Les causes, elles, ne sont pas encore affrontées. Et celles-ci sont le socle sur lequel des entreprises comme Google et Facebook ont bâti leurs activités : la collecte, le traitement et le stockage des données personnelles. Or, l’arrêt de la Cour suprême illustre de manière critique à quel point cette masse d’informations est susceptible de se retourner contre les individus eux-mêmes.
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