Vladimir Poutine ne peut pas le cacher, la Russie doit gérer des problèmes « colossaux » dans l’industrie high-tech. Le chef d’État russe a tenu un discours ce 18 juillet 2022, lors d’une réunion du conseil présidentiel où il a évoqué les conséquences des sanctions internationales. « C’est un immense défi pour notre pays » a déclaré l’autocrate, accusant les pays occidentaux de bloquer délibérément l’accès de la Russie aux produits de haute technologie.
« Réalisant la quantité colossale de difficultés auxquelles nous sommes confrontés, nous sommes à la recherche de nouvelles solutions. Il est clair que nous ne pouvons pas nous développer en étant isolés du monde entier, mais ce ne sera pas le cas – il est impossible d’ériger d’énormes barrières dans le monde moderne », a ajouté le président russe.
L’Union européenne, les États-Unis ainsi que le Japon ont imposé de sévères sanctions économiques et diplomatiques à la Russie à la suite de son invasion de l’Ukraine le 24 février dernier. L’occident a pour but d’entraver le secteur militaro-industriel en limitant l’accès aux technologies de pointe et aux composants indispensables, tels que les microprocesseurs. Des géants de la tech ont également accompagné le mouvement, à l’instar d’Apple, Microsoft, Intel, Samsung et Qualcomm qui ont chacun suspendu leurs activités en Russie, voire quitté le pays, laissant les entreprises locales sans aucune alternative nationale.
Une fuite des cerveaux
Le Kremlin compte sur la Chine pour s’approvisionner en produits technologiques, mais Beijing doit d’abord gérer une crise d’approvisionnement mondiale en puces électroniques. Ainsi, les groupes de télécoms et les entreprises du cloud sont les premières victimes des sanctions contre la Russie, rappelle le média britannique le Financial Times. L’Union européenne représente collectivement plus de la moitié des importations russes de biens de haute technologie, essentiellement dans le secteur de l’aérospatial et des biotechnologies, qui souffrent également selon le Think Tank Bruegel.
Autre souci pour Vladimir Poutine, la fuite des cerveaux. Entre 50 000 et 70 000 professionnels russes de l’informatique ont quitté le pays dès le mois de mars, selon l’Association russe des communications électroniques. Le directeur de l’association, Sergey Plugotarenko, explique que cet exode est dû au fait que les travailleurs de la tech russe ont perdu l’accès aux plateformes sur lesquelles ils gagnent leur vie. 100 000 techniciens supplémentaires pourraient quitter le pays, ajoute-t-il.
Le Kremlin mise sur le chantage alimentaire et énergétique pour sortir de ces sanctions, en bloquant les ports ukrainiens destinés à livrer du blé ou ralentissant l’envoi de gaz aux pays européens les plus dépendants.
L’Institut de la finance internationale a déclaré, le mois dernier, que l’économie russe allait se contracter de 15 % cette année sous le coup des sanctions occidentales, effaçant ainsi 15 années de gains économiques.
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