John Halderman, étudiant à l’université de Princeton, a acheté un album d’Anthony Hamilton protégé avec la technologie MediaMax de chez Suncomm Technologies. Malgré les avertissements indiquant une protection anti-copie, il s’est aperçu que rien ne s’opposait à ce que ce CD soit copié sur sa machine. En effet, il suffit de faire ce que font bon nombre d’utilisateurs, à savoir désactiver la fonction Autorun qui permet à Windows de lancer automatiquement un programme contenu sur un CD. Le système anti-copie en cause étant un simple exécutable lancé à l’insertion du CD, il suffisait de presser la touche Shift lors de l’insertion du CD pour le libérer de toute protection.
Un tel système est en fait si simple à contourner que même un utilisateur débutant peut s’en aperçevoir seul, et le commentaire laconique de la maison de disque BMG montre leur embarras. Officiellement, ils auraient préféré privilégier la compatibilité avec un maximum d’appareils différents mais on peut penser que cette histoire leur laisse un goût amer après avoir dépensé des sommes faramineuses pour pouvoir utiliser ce système « de troisième génération » décrit comme quasi-inviolable.
Un temps nuageux pour SunComm
Le président de SunComm, Peter Jacobs, n’est pas resté indifférent à la publication de ce document, et on peut le comprendre : la valeur boursière de sa société a fondu de plus de 25 % soit environ 10 millions de dollars depuis l’annonce de la nouvelle. Il a déclaré que « les chercheurs n’ont pas le droit de publier un mode d’emploi expliquant comment on peut procéder à des activités illégales » et c’est là qu’intervient la dernière loi américaine sur le copyright répondant au doux nom de Digital Millennium Copyright Act (plus couramment appelée DMCA) qui interdit notamment de divulguer des informations permettant de contourner les systèmes anti-copie. Après quelques menaces, Suncomm s’est ravisée, abandonnant toute idée de poursuite et expliquant qu’elle ne voulait pas causer d’effets négatifs sur le monde de la recherche.
Pour les nombreux détracteurs du DMCA, cette machine arrière remet en cause l’applicabilité du texte, et nombreux sont ceux qui aimeraient revoir certains éléments de la loi afin d’éviter de nouveaux incidents de ce genre. En outre, cela décrédibilise encore un peu plus les système anti-copie qui, loin de nécessiter des connaissances pousséees en informatique, se sont révélés inefficaces une première fois face à un simple marqueur permanent, et cette fois grâce à une simple pression sur la touche Shift.
Liens :
Le document incriminé (en anglais)
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