Après les domiciles, les caravanes, les navires et les avions, les smartphones seront sans doute la prochaine étape de Starlink. Des documents transmis fin juillet à la Commission fédérale des communications (FCC) révèlent en effet un intérêt manifeste de SpaceX pour un service élargi aux mobinautes. Mais il faudrait pour cela déployer de nouveaux satellites dans l’espace.
La constellation actuellement exploitée par l’entreprise américaine mobilise des antennes qui travaillent sur certaines bandes de fréquences particulières, assez « hautes » dans le spectre électromagnétique. Mais la liaison avec les smartphones requiert une autre plage nettement plus basse. En conséquence, des ajustements matériels sont nécessaires.
Ainsi, les paraboles de Starlink communiquent avec les satellites à travers la bande Ku, qui s’étend de 12 à 18 gigahertz (GHz), à la fois pour les liaisons montantes et descendantes. Dans le cas d’une liaison avec un smartphone, la communication se ferait sur une portion beaucoup plus basse, à la lisière des bandes L et S. On parle d’une fréquence de 2 GHz.
De nouvelles fréquences, et de nouveaux satellites
C’est à ce niveau que des fréquences sont utilisées couramment pour acheminer des communications mobiles, y compris en France. À titre d’exemple, les opérateurs tels Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free Mobile utilisent des fréquences à 1,8 et 2,1 GHz pour proposer de la 4G et de la 5G à leur clientèle. D’autres services, autres que la téléphonie mobile, utilisent aussi ces fréquences.
« Les Américains exigent de plus en plus de connectivité où qu’ils soient, quand ils le veulent, et quoi qu’ils fassent », a déclaré David Goldman, directeur principal de la politique en matière de satellites chez SpaceX. « En particulier, ils se sont habitués à pouvoir se connecter à l’aide de petits appareils portatifs qu’ils peuvent transporter avec eux ou apposer sur des plateformes mobiles. »
La demande formulée à l’organisme américain doit encore être approuvée. C’est à la FCC que revient la mission de veiller à l’exploitation des ondes électromagnétiques outre-Atlantique, en s’assurant entre autres que tel ou tel acteur ne perturbe pas les autres parties — et on en a eu un exemple avec l’arrivée de la 5G, qui a quelque peu alarmé le secteur aérien aux USA.
En 2021, SpaceX avait déjà commencé à préparer le terrain pour une extension de ses services à la téléphonie mobile. En effet, l’entreprise a fait l’acquisition de la société Swarm Technologies, qui entendait fournir une connectivité Internet à faible coût grâce à des nanosatellites en orbite. Entre autres, Swarm Tech voulait relier des objets connectés de toutes sortes.
Accéder à la téléphonie ou surfer sur Internet directement grâce aux satellites est une perspective que SpaceX n’est pas le seul à avoir en tête. D’autres entreprises, à l’image de Qualcomm, Thales et Ericsson, caressent une vision similaire. Ces trois groupes se sont d’ailleurs alliés pour un projet visant à permettre d’utiliser la 5G partout dans le monde grâce à une constellation satellitaire.
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