Couper le cordon entre Orange et Free Mobile s’avère manifestement moins évident que prévu. Alors que l’accord entre les deux opérateurs de téléphonie mobile est censé s’achever à la fin de l’année, après avoir existé pendant plus de dix ans, Free aimerait bien au contraire avoir le droit de le prolonger encore un peu, après 2022.
C’est ce que révèle le journal Les Échos dans son édition du 28 juillet 2022, en relatant les efforts du quatrième opérateur afin de bénéficier d’une nouvelle extension de ce partenariat. En somme, Orange porte le signal de Free Mobile ; il s’agissait d’aider l’entreprise, qui est arrivée tardivement sur le marché mobile, à avoir un service immédiatement opérationnel, et donc compétitif.
Un accord nécessaire, mais de moins en moins performant
Ce marché a été mis en place en 2011, en amont du lancement commercial des offres de Free Mobile, afin de laisser aux deux partenaires le temps de se préparer. Cette itinérance doit s’arrêter à un moment, lorsque le réseau de Free Mobile, qui est en cours de déploiement, sera assez robuste et étendu pour être autonome. Plus celui-ci croît, plus l’aide d’Orange diminue.
Aux dernières nouvelles, ce deal entre les deux opérateurs doit prendre fin au 31 décembre 2022, après une extension de deux ans — initialement, l’accord ne devait durer que six ans, mais il a été prolongé à deux reprises pour tenir compte de l’état réel du déploiement de Free Mobile par rapport aux prévisions — le tout, sous l’égide du régulateur des télécoms.
Si ce partenariat tend à agacer les rivaux d’Orange et Free Mobile, il est néanmoins de plus en plus restrictif. D’une part, il ne concerne que les liaisons en 2G et 3G — la 4G étant exclue. D’autre part, Free Mobile doit payer Orange pour son service, ce qui équivaut à plusieurs milliards d’euros chaque année. Un montant en recul, à mesure que Free peut compter sur son propre réseau.
En outre, les données circulant sur le réseau Orange ont été plafonnées petit à petit, avec des limites toujours plus contraignantes. Depuis 2020, les débits maximums montants et descendants sont fixés à 384 kbits (c’est le débit maximum théorique en 2G / Edge). Cela doit aussi inciter Free à acheminer lui-même les communications de ses clients, pour leur offrir du bon débit.
Il reste à voir quel accueil sera réservé à cette idée de prolongation de l’itinérance, chez la concurrence (on peut deviner que SFR et Bouygues Telecom auront un point de vue défavorable sur cette extension, même si les deux groupes ont aussi une association en cours), et le régulateur des télécoms ensuite. Du côté d’Orange, cette perspective est jugée favorablement.
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