Le temps où l’on rangeait ses cassettes VHS ou ses DVD dans un placard était tout de même plus sûr. Sony a ouvert son service de vidéo à la demande pour la Playstation 3 en juillet dernier, pour les Américains. La firme y propose des films ou séries TV des catalogues de son propre studio Sony Pictures, mais aussi de Disney, 20th Century Fox, MGM, Paramount ou Warner. Les vidéos, qui peuvent être regardées sur la Playstation et transférées sur la PSP, sont commercialisées sous deux formules. La location 24H à 3 ou 4 $ selon la définition (standard ou HD), ou la vente « définitive » à 10 ou 20 $. Mais dans ce deuxième cas, il faudra prendre bien soin de garder sa Playstation 3 en vie, sous peine de perdre tous ses films.

Car non seulement Sony encapsule le film vendu dans un DRM qui bloque toute possibilité de réaliser une copie de sauvegarde, mais en plus la firme japonaise n’autorise qu’un seul re-téléchargement du film. Les consommateurs peuvent acheter le film au prix du DVD, le télécharger une fois, et le transférer sur un maximum de trois consoles PSP, mais s’ils effacent le film du disque dur de la Playstation 3 pour faire de la place ou pour changer de disque dur pour un volume plus important, il n’est plus possible de le télécharger à nouveau. Tout au plus, Sony offre la possibilité de re-télécharger le film une seule fois, sur demande, si le service client accepte de faire une fleur après avoir entendu vos supplications.

« Si un client supprime un film acheté depuis sa PS3, il ne pourra plus le télécharger à nouveau sans l’assistance du service consommateur de Sony Computer Entertainement« , reconnaît simplement Lincoln Davis, en charge des relations publiques pour le Playstation Network. C’est effectivement noté en toutes lettres sur la page du support technique de Sony, qui a le mérite d’être explicite.

Même l’outil de sauvegarde de la PS3 qui permet de changer de disque dur ou de console sereinement ne prend pas en charge le transfert des droits d’une console à une autre. Le client dont la Playstation 3 est cassée et qui a téléchargé tous ses films sur le Playstation Store perdra donc, en plus de sa console, toute sa vidéothèque qu’il pensait pourtant avoir achetée, et non louée.

Sony n’explique pas pourquoi cette limitation drastique est imposée aux consommateurs alors-même que chaque possesseur d’une console PS3 doit créer son propre compte Playstation Network avant de pouvoir télécharger un contenu sur le Store. Il serait pourtant simple de vérifier si le client qui souhaite télécharger à nouveau un contenu en a déjà acquis les droits par le passé.

Il serait encore plus simple, bien sûr, de supprimer purement et simplement les DRM qui retirent tout son sens au mot « acheter », pourtant abusivement utilisé sur les services de VOD.

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