C’est l’illustration que les menaces contre une entreprise ne viennent pas que de l’extérieur. Parfois, c’est de l’intérieur que le péril arrive. C’est exactement ce qui s’est passé pour Twitter ces dernières années. Le réseau social américain a été victime de la trahison de deux anciens employés, dont l’un vient d’être reconnu coupable outre-Atlantique.
Un espionnage survenu entre 2014 et 2015
Le verdict est tombé le 9 août 2022 et a été rapporté par la presse américaine, à l’image de la journaliste du New York Times Kalley Huang. Le salarié mis en cause, qui ne travaille plus pour le site communautaire depuis 2015, a œuvré pour le compte de l’Arabie saoudite, en récupérant pour le compte de la famille royale des données personnelles d’opposants politiques.
Lors de cet espionnage interne, l’employé corrompu a touché des centaines de milliers de dollars de la part de représentants saoudiens agissant pour le compte de Riyad. Au total, l’intéressé a été reconnu coupable de six chefs d’accusation par le jury d’un tribunal de San Francisco. Sa peine sera fixée à une date ultérieure : il risque quelques dizaines d’années d’emprisonnement.
La position des deux individus mis en cause (l’autre suspect, un Saoudien, avait pu sortir des États-Unis, échappant à tout procès) en interne permettait d’accéder à des données hors de portée depuis l’extérieur — sauf en cas de compromission réussie des systèmes du site avec un piratage distant. Des données incluant le mail, le numéro de téléphone et le dernier horaire de connexion.
Celui qui s’est fait arrêter en novembre 2019, un Américain, n’aurait, d’après le procureur pour le nord de la Californie, visé que 3 profils, tandis que son ex-collègue saoudien en aurait ciblé plus de 6 000. Les deux suspects n’ont pas travaillé très longtemps chez Twitter : le Saoudien, d’août 2013 à décembre 2015 ; l’Américain, de novembre 2013 à fin 2015.
L’infiltration de Twitter par des agents agissant pour le compte d’une puissance étrangère, qui a été révélée en novembre 2019, a eu un retentissement particulier à l’époque. Un an avant survenait l’assassinat de Jamal Khashoggi, journaliste et opposant, tué sur ordre du pouvoir saoudien dans le consulat d’Arabie saoudite en 2018. Le meurtre avait eu un écho très important en Occident.
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