Largement dominé par la firme OD2 montée par Peter Gabriel, le marché européen de la musique en ligne se porte très bien. Plus de trois millions de morceaux ont été achetés en 2003. Avec le boom annoncé du marché pour 2004 et les signes d’affaiblissement du piratage aux Etats-Unis, l’industrie retrouve peu à peu le sourire. Mais est-ce vraiment au bénéfice des européens ?

Le lancement hier de MyCokeMusic.com par Coca-Cola a encore permis à la société britannique OD2 de renforcer sa position dominante en Europe. A un tel point que l’on peut aujourd’hui s’inquiéter des conséquences d’une telle absence de concurrence sur le vieux continent.


La domination d’OD2 en Europe

Aux Etats-Unis l’arrivée massive de nouveaux acteurs sur le marché de la musique en ligne impose aux professionnels de baisser leurs prix et de séduire le consommateur avec des droits plus souples sur les morceaux téléchargés et des catalogues plus étendus. En Europe, l’omniprésence d’OD2 induit une liberté très réduite du consommateur. Côté technique, en dehors du WMA de Microsoft, point de salut. Adieu donc par exemple l’utilisation de l’iPod d’Apple qui ne gère que l’AAC et le MP3. Quand bien même auriez-vous un lecteur compatible WMA, il est fréquent de ne pas avoir les droits pour y transférer le morceau acheté, et le nombre de gravures sur CD est limité à une maigre poignée. Côté catalogue, le dernier MyMusicCoke.com ne propose que 250.000 titres là où de l’autre côté de l’Atlantique, Napster offre le double, à un prix moindre, et avec une liberté supérieure du consommateur vis à vis des œuvres qu’il achète.

Des alternatives aux plateformes existantes

Signalons tout de même en marge de ces mastodontes marketing quelques labels qui osent la différence :

Magnatune, avec qui nous collaborons pour vous offrir bientôt de nouveaux services, a pris la position la plus extrême. Il propose ainsi l’ensemble de son catalogue… gratuitement ! Si vous aimez un album, il est possible de l’acheter au prix que vous choisissez, et de télécharger ainsi une version non compressée pour la copier en qualité CD. 50% des recettes vont directement dans les poches de l’artiste (ce qui est énorme comparé à une moyenne de 7-10% dans les maisons de disques traditionnelles).

Weed propose d’impliquer le consommateur dans la vente de leurs disques en les rétribuant. Avec son réseau Peer-to-Peer propre, à chaque fois qu’un utilisateur achète un morceau, celui qui l’a uploadé reçoit 20% de commission. Là aussi, 50% du montant de la vente va aux artistes.

Bleep.com a lui l’apparence d’une plateforme musicale traditionnelle, mais que l’on ne s’y trompe pas. Le label européen Warp Records y propose depuis peu l’ensemble de son catalogue en téléchargement payant, au format MP3 205kbps VBR. Un pied de nez aux systèmes DRM qu’imposent d’habitude l’industrie du disque.

Nous n’attendons plus que des initiatives similaires de la part de labels français…

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