En 2017, Molly Russel, une Britannique de 17 ans, se suicidait. Le 1er octobre 2022, un tribunal a reconnu responsable Meta, Pinterest et d’autres plateformes d’avoir poussé l’adolescente au suicide. L’histoire, rapportée par Mashable, a marqué profondément l’Angleterre.
Malgré leur « responsabilité », les plateformes n’auront pas d’amende à payer. C’est une enquête émanant d’un coroner, une sorte d’enquêteur rattaché à un tribunal britannique, qui a conclu à la responsabilité des plateformes dans la mort de Molly Russel, mais il n’y a pas de poursuite judiciaire engagée pour le moment. C’est néanmoins la première fois que Meta et Pinterest sont reconnus pénalement responsable du décès d’une utilisatrice — et la décision pourrait ouvrir la voie à de futurs procès.
Des milliers de contenus poussant au suicide
La famille de Molly Russel s’est rendu compte de l’implication des réseaux sociaux quelques semaines après sa mort, explique Mashable. Son père aurait remarqué à ce moment-là que Pinterest avait envoyé à Molly un mail, intitulé « des publications sur la dépression que vous pourriez aimer ». Il aurait ainsi découvert que sa fille avait enregistré des images et des publications incitant au suicide.
Instagram est également cité dans la décision du tribunal. Le réseau social avait accepté de fournir à la famille des images issues du compte de Molly ainsi que plus de 16 000 pages qu’elle aurait consultées. Plus de 2 100 d’entre elles étaient liées au suicide, à la dépression et à l’automutilation, rapporte Mashable, et la majorité de ces publications utilisaient des hashtags encourageants à cacher ses problèmes de santé mentale. Ces posts sont la preuve qu’« Instagram a donné des idées à Molly », selon l’avocat de la famille.
Depuis 2018 et suite à l’affaire, Pinterest a largement augmenté ses moyens pour lutter contre les publications dangereuses pour ses utilisateurs, et propose de l’aide aux personnes cherchant des termes liés au suicide. Instagram n’a pas spécifiquement annoncé prendre des mesures de ce genre après le suicide de Molly Russel, mais il existe des boutons et des systèmes de prévention sur le réseau social.
C’est la première fois que les deux réseaux sociaux sont reconnus comme coupables de la mort de l’un de leurs utilisateurs — mais ce n’est pas la première fois qu’ils sont accusés. En janvier 2022, une mère a porté plainte contre Meta et Snap après le suicide de sa fille de 11 ans, et fin septembre 2022, Amnesty Internal estimait dans un rapport que Facebook avait joué un rôle important dans le génocide des Rohingyas. La condamnation en Angleterre pourrait bien ouvrir la voie à d’autres procès, et influencer les sentences des juges.
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