Quand Google a annoncé la Pixel Watch, nous avions peur d’être déçus. Pour cause, certains choix techniques du constructeur californien suggéraient qu’il faisait fausse route. L’utilisation d’un processeur vieux de 4 ans, par exemple, ou la promesse d’une autonomie de « 24 heures », sans plus de précision, pouvaient mettre la puce à l’oreille.
Après presque une semaine avec la Pixel Watch, nous constatons que nos craintes étaient avérées. Pire, nous avons même découvert des défauts que nous ne suspections pas au premier abord. Notre envie de voir Google réussir sur le secteur des montres connectées est grande, mais cette première génération n’est clairement pas à la hauteur des attentes. Encore plus à 379 euros ou 429 euros (modèle 4G), puisque la Pixel Watch est une montre plutôt haut de gamme.
Points forts
- Très joli design
- Suivi de la santé complet (cœur, sommeil…)
Points faibles
- Trop de ralentissements
- Autonomie en-dessous de la journée
- Google et Fitbit cohabitent mal (apps en double, deux comptes…)
- On préfère souvent son smartphone
Des ralentissements étranges et une autonomie trop limite
Une montre lente
Et les mises à jour ?
Puisque la Pixel Watch utilise un vieux processeur, on peut s’inquiéter de sa durée de vie. Google nous a promis que sa montre recevrait au moins 3 années de mises à jour logicielles.
Les performances de la Pixel Watch ne sont pas catastrophiques. Pour un processeur âgé de 4 ans (l’Exynos 9110), la toquante s’en sort même convenablement. La navigation entre les différents menus de l’interface est fluide 99 % du temps, le reste correspond à de rares lags. Beaucoup de montres connectées sous Wear OS, même avec des puces plus récentes, s’en sortent moins bien.
Pourquoi parle-t-on de mauvaises performances ? Parce que c’est lorsqu’on l’utilise vraiment que l’on se rend compte des limites de sa puce. Son démarrage, quand on l’allume ou quand on la sort du mode coucher, met parfois plusieurs dizaines de secondes. L’ouverture de certaines applications, comme Fitbit Exercice, ECG Fitbit, Google Maps ou Google Play, est étrangement longue. Ne parlons même pas de Google Assistant qui met des secondes à réagir ou comprend mal ce qu’on lui dit, ou de la rédaction d’un message sur le petit clavier de la montre. Tous ces bugs motivent à sortir son smartphone.
L’expérience utilisateur sur la Pixel Watch est assez frustrante. Rien que dessiner un motif sur l’écran de verrouillage est bizarre. Le nôtre est un « N » et, généralement, la Pixel Watch ne le reconnaît qu’au bout de 4-5 essais. Pourquoi ? Sans doute parce que son écran tactile manque de précision et qu’elle n’est pas suffisamment dynamique pour suivre le mouvement du doigt. Autre reproche, le vibreur n’est pas digne d’une montre haut de gamme. On dirait celui d’un smartphone premier prix.
24 heures de batterie, à peu près
L’autonomie de la Pixel Watch est sans doute la conséquence du choix de son processeur. Même si elle est plutôt bien optimisée, la Pixel Watch peine à tenir la promesse des « 24 heures » de Google.
- Quand nous l’avons rechargée à 100 % aux alentours de 10h, elle est arrivée à 0 % vers 21h.
- Quand nous l’avons rechargée à 100 % vers 23h, avant de dormir avec, elle est tombée à 0 % vers 17h.
À titre indicatif, la montre perd environ 20 % d’autonomie en une nuit, quand son écran est éteint et qu’elle est en mode coucher (il faut le déclencher manuellement).
Pendant nos tests, nous avons seulement lancé deux sessions sportives par jour en moyenne (du vélo), ce qui n’est pas beaucoup pour une montre connectée. Malgré cela, nous avons été obligés de la recharger en plein milieu de la journée à chaque fois. Il est d’ailleurs regrettable que Google ait choisi un chargeur propriétaire plutôt que le standard Qi, qui aurait permis de recharger une Pixel Watch avec le dos de son smartphone. Ce défaut est quasiment éliminatoire : qui a envie d’une montre qu’il faut recharger deux fois par jour pour être tranquille ?
Des applications en double, des données pas utilisées… Google et Fitbit se perdent
La Pixel Watch est le fruit du rachat de Fitbit par Google. Sans surprise, on retrouve plusieurs logiciels estampillés « Fitbit » sur la montre.
Cependant, les choix de Google sont très étranges. On a l’impression que la Pixel Watch est un produit perdu entre deux écosystèmes, plutôt qu’une seule montre censée marquer l’union de ces deux acteurs. Nous avons été très étonnés en découvrant que quasiment toutes les applications préinstallées sur la montre le sont en double (Exercice Fit et Fitbit Exercice, Fit Respiration et Fitbit Today…). Pire, la Pixel Watch vous oblige à télécharger trois applications sur votre smartphone :
- Pixel Watch, pour les réglages de la montre.
- Google Fit, pour les données des applications Google (il faut le configurer séparément).
- Fitbit, pour les données des applications Fitbit (il faut créer un compte Fitbit).
Encore plus étonnant, certaines de ces données ne sont pas « mélangées ». Le suivi du sommeil de la Pixel Watch atterrit dans l’application Fitbit (il faut donc créer un compte obligatoirement) et ne prend pas en compte les données de sommeil (toux, ronflements…) collectées par les smartphones Pixel.
En voulant être deux produits à la fois, la Pixel Watch s’égare. Elle est difficile à utiliser et perd ses utilisateurs. Tout ceci est d’autant plus insupportable que tout doit se configurer manuellement. Impossible de lancer un exercice sportif avec Google Assistant par exemple, puisque l’assistant vocal ne peut pas deviner laquelle des deux applications vous souhaitez utiliser. D’ailleurs, aucune n’est immédiatement disponible, il faut d’abord configurer ses comptes sur son smartphone. Autres choses déplaisantes : l’application Fitbit n’utilise pas le design Material You de Google et la montre ne détecte pas automatiquement le début d’une session sportive, il faut tout lui dire à chaque fois.
D’autres choses sont surprenantes avec la Pixel Watch. Le suivi du lavage des mains est manuel, ce qui veut dire que vous devez le lancer avant chaque lavage de mains. Pas très pratique. Autre chose énervante, l’application ECG vous demande de cocher plein de choses avant de réaliser une mesure… L’expérience sur l’Apple Watch est bien plus simple. On aurait aimé que la montre de Google soit plus intelligente et détecte d’elle-même le début d’une séance de sport ou le sommeil. Aujourd’hui, vous devez tout lui dire.
Heureusement, la Pixel Watch est jolie
N’y a-t-il que du négatif avec la Pixel Watch ? Si vous cherchez une montre connectée pour les notifications, le suivi de la santé et un joli design, alors la montre de Google n’est pas un mauvais produit. Il s’agit d’une montre connectée fonctionnelle, même si elle ne tient pas toutes les promesses de Google. Il n’y a pas vraiment de bonne montre connectée dans l’univers Android, la Pixel Watch ne réussit juste pas à faire mieux que les autres. C’est ce qu’on lui reproche, surtout face à une Apple Watch vraiment bonne.
Pourquoi acheter une Pixel Watch aujourd’hui ? Sans doute pour son design. Toute ronde, la montre de Google est vraiment jolie. Elle n’a pas l’air d’une montre connectée, ce qui est un vrai avantage sur la concurrence. Le choix de bracelets proposé par Google est aussi généreux et fait de la Pixel Watch un produit cool à porter. Dommage que le reste soit aussi bancal.
Le verdict
Google Pixel Watch
Voir la ficheOn a aimé
- Très joli design
- Suivi de la santé complet (cœur, sommeil…)
On a moins aimé
- Trop de ralentissements
- Autonomie en-dessous de la journée
- Google et Fitbit cohabitent mal (apps en double, deux comptes…)
- On préfère souvent son smartphone
Les premiers essais ratés, ça arrive à tout le monde…. Très attendue par les propriétaires de smartphones Android, la Pixel Watch est une montre connectée décevante. Ses performances ne sont pas à la hauteur, son autonomie n’est pas suffisante pour tenir une journée entière et son fonctionnement, à la surprise générale, est très confus. Pourquoi Google superpose son écosystème à celui de Fitbit sans jamais synchroniser les données entre elles ? Une super-app « Pixel Watch », qui combinerait toutes les données recueillies par la montre, aurait été idéale. À la place, on doit installer trois applications et créer deux comptes différents. C’est incohérent.
Faut-il pour autant enterrer les efforts de Google sur le secteur des montres connectées ? Au contraire, la Pixel Watch première du nom doit servir de leçon à Google. Son design et ses capteurs de santé sont bons, son GPS fonctionne bien… Il n’y a pas de raison que la marque n’y arrive pas sur le reste. Une meilleure intégration logicielle et une puce plus récente auraient sans doute permis à la Pixel Watch d’être bien meilleure. Google sait désormais ce qu’on attend de lui pour la seconde génération.
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