Qu’arrive-t-il aux constructeurs de smartphones ? Alors qu’Apple vient de lancer un iPhone 14 quasiment identique à l’iPhone 13 et que les derniers smartphones pliants de Samsung reprennent quasiment tout de leurs prédécesseurs, c’est au tour de Google de manquer d’idées. Le Pixel 7, commercialisé au même prix de 649 euros que le Pixel 6, ne nous a pas vraiment impressionnés durant notre semaine de test. Difficile de se défaire de l’impression d’utiliser le même téléphone que l’année dernière, avec seulement quelques petites améliorations majoritairement esthétiques. Heureusement pour Google, le Pixel 7 est aussi excellent que le Pixel 6.
Points forts
- Le prix n’augmente pas
- Le design du Pixel 7 est vraiment bon (bordures fines, dos moins salissant…)
- L’appareil photo, toujours magique
Points faibles
- Il y a peu de nouveautés par rapport au Pixel 6
Le prix du Pixel 7 sauve Google
Si nous avons beaucoup de mal à recommander l’iPhone 14, ce n’est pas du tout le cas du Pixel 7. Il faut dire qu’en augmentant son prix de 110 euros, Apple a joué un mauvais coup à son smartphone.
Google, en maintenant le prix d’entrée à 649 euros, s’évite toute critique sur le rapport qualité-prix de son produit. Tout augmente aujourd’hui (merci l’inflation, la guerre et l’équivalence euro/dollar…), mais pas les Google Pixel. C’est un vrai avantage pour le constructeur californien qui est plus que jamais recommandable sur le marché du smartphone. Difficile de se plaindre du petit nombre de nouveautés dans ces conditions, puisque le Pixel 7 fait mieux que le Pixel 6, au même prix.
Seule interrogation, le Pixel 7 vaut-il les 649 euros d’investissement quand Google propose le Pixel 6a à 459 euros (voire 400 euros en promotion) ? Le Pixel 7 est plus joli, peut faire plus de choses en photo et supporte la recharge sans-fil, mais le reste est identique entre ces deux produits. Au jeu du meilleur rapport qualité-prix, le Pixel 6a gagne facilement.
Le design du Pixel 7 est sa plus belle progression
L’an passé, Google avait sorti deux smartphones. Le Pixel 6 Pro, au design très réussi, et le Pixel 6, au design un peu trop brouillon. Avec ses bordures très épaisses, ce smartphone donnait l’impression d’appartenir à la catégorie de l’entrée de gamme, alors que le reste le plaçait plutôt dans la catégorie haut de gamme. On lui reprochait aussi son dos en verre très salissant, qui ne pouvait que donner envie de le cacher derrière une coque.
En 2022, il y a encore un Pixel 7 Pro (notre autre test est disponible sur Numerama). Mais ce dernier n’évolue que très peu esthétiquement, alors que le Pixel 7 sans superlatif est enfin chouchouté par Google. Oubliez les grosses bordures, l’écran est beaucoup plus en valeur cette année.
De très bonne qualité et doté d’un contraste infini grâce à la technologie OLED, l’écran de 6,3 pouces n’a pour seuls défauts que son taux de rafraîchissement limité à 90 Hz (120 Hz sur le Pixel 7 Pro) et sa luminosité un peu limite lors d’une utilisation en plein soleil (sur le support GPS d’un vélo par exemple). À part ça, il offre une qualité d’affichage vraiment très satisfaisante, mais sera sans doute un peu trop grand pour certains (heureusement, le Pixel 6a est plus petit avec son écran de 6,1 pouces).
Quid du dos ? Google a bien travaillé la texture de son smartphone pour la rendre moins adhérente aux traces de doigts. C’est beaucoup plus joli cette année ! Autre changement, le module caméra est maintenant recouvert d’aluminium, ce qui lui donne un look beaucoup plus premium. Bref, on aime vraiment le design du Pixel 7.
Toujours trop fort en logiciel, mais attention à ne pas s’endormir
Depuis leur première commercialisation en 2015, les Google Pixel sont régulièrement salués pour leur excellence logicielle. Un temps récompensés pour leur simplicité, les Pixel ont peu à peu divagué vers une autre philosophie en devenant les vitrines de Google, avec des fonctions exclusives qui, généralement, mettent plusieurs années à arriver sur les autres smartphones Android. Les amateurs de simplicité ont sans doute perdu au change, mais ce changement de doctrine apporte plus d’avantages que d’inconvénients.
Généralement, Google profite du lancement de ses nouveaux Pixel pour lancer plein de nouvelles fonctions inédites. Cette année, force est de reconnaître que l’on s’ennuie un peu, comme avec Android 13.
Les trois changements majeurs sont :
- La reconnaissance faciale, proposée en alternative au capteur d’empreintes sous l’écran.
- La possibilité de convertir un message vocal en message texte… mais elle ne fonctionne que dans l’application Android Messages, qui est beaucoup moins utilisée que Messenger ou WhatsApp.
- Un compteur de toux et de ronflements la nuit, qui a pour défaut de ne pas envoyer de rapport de sommeil le matin et qui doit être activé manuellement. On lui reproche aussi de se cacher loin dans les réglages (Réglages, Bien-être numérique et contrôle parental, Mode Coucher, Weekly Summary, Infos sur toux et ronflements, Afficher le résumé quotidien). Une application Sommeil, qui aurait pu par la même occasion récupérer les données de la Pixel Watch, aurait été beaucoup plus souhaitable. Là, on perd rapidement l’envie de l’utiliser.
Quid des autres nouveautés ? Il y en a notamment pour le téléphone, mais seulement aux États-Unis. Le reste concerne l’appareil photo, avec de nombreuses améliorations algorithmiques. Mais ce ne sont pas de vraies nouveautés à proprement parler.
Bien sûr, le Pixel 7 dispose de toutes les fonctions exclusives des autres Pixel. Possibilité de demander à un assistant vocal de répondre au téléphone à sa place, dictaphone qui convertit tout en texte, sous-titrage automatique d’une vidéo ou d’un appel avec traduction, mode gomme pour éliminer quelqu’un d’une photo… Le Pixel 7 reste un smartphone sans équivalent. Mais on s’étonne tout de même de ce petit nombre de changements, alors que la génération Pixel 6 était beaucoup plus impressionnante.
En photo, le Pixel 7 fait de la magie
Le Pixel 7 doit son excellente qualité photo à deux choses :
- Son double module caméra, avec un capteur principal de 50 Mpix (f/1.85) et un ultra grand-angle relié à un capteur de 12 Mpix (f/2.2)
- Sa puce Google Tensor G2, conçue en interne, avec énormément d’optimisations pour l’appareil photo et la sécurité.
Parce que oui, la force historique de Google sur la photo est son savoir-faire algorithmique. À première vue, l’appareil photo du Pixel 7 prend des photos fades, sans âme (on le voit juste après la capture, puisqu’il y a un temps de traitement). Mais grâce à de nombreux correctifs logiciels, Google transforme complètement les photos prises par son smartphone. L’algorithme du Pixel 7 sublime les couleurs, crée des effets impossibles à faire sur un smartphone et peut transformer une photo de nuit en une photo de jour. À cela s’ajoute une multitude d’outils, comme un mode anti-flou (qui transforme une photo floue en une photo nette), le mode gomme ou un nouveau mode cinéma pour ajouter du flou à l’arrière-plan des vidéos.
La plupart des photos prises par le Pixel 7 sont époustouflantes, bien que non naturelles.
La seule chose que l’on peut reprocher au petit Pixel 7 est l’absence d’un vrai zoom optique, alors que le Pixel 7 Pro a le droit à un module périscopique avec zoom optique x5 et à un zoom numérique x30. On doit ici se contenter d’un zoom numérique x8, généralement un peu flou. Mais est-ce vraiment pour la polyvalence que l’on achète un Pixel 7 ?
Le smartphone de Google est un magicien de la photo et, un peu à la manière de générateur d’images grâce à l’intelligence artificielle, a le don de créer du beau à partir de situations banales. Il n’existe sans doute pas mieux sur le marché pour garder de beaux souvenirs, même si les puristes de l’image détestent l’approche de Google. De notre côté, on a assez hâte de l’emmener en vacances.
Et l’autonomie et les performances ?
Comme l’année dernière, Google utilise une puce développée en interne. La Tensor G2, basée sur l’architecture ARM, est une puce « custom » conçue selon les exigences de Google. Elle est loin d’être la plus puissante du marché, mais elle est largement suffisante au quotidien. On ne peut que lui reprocher de mettre 5-6 secondes pour traiter une photo, ce qui est frustrant quand on veut vite voir le résultat.
En ce qui concerne l’autonomie, Google utilise une batterie de 4 355 mAh dans son Pixel 7. C’est assez pour tenir une journée entière, mais pas deux. On recommande donc de charger son Pixel 7 tous les soirs pour ne pas paniquer le lendemain.
Le verdict
Google Pixel 7
Voir la ficheOn a aimé
- Le prix n’augmente pas
- Le design du Pixel 7 est vraiment bon (bordures fines, dos moins salissant…)
- L’appareil photo, toujours magique
On a moins aimé
- Il y a peu de nouveautés par rapport au Pixel 6
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