La vente de musique en ligne est un marché féroce, où pour concurrencer une forte » tradition » (c’est fou ce que les habitudes se prennent vite…) de téléchargements gratuits et illégaux sur les différents réseaux d’échange de fichiers, le modèle économique se base sur une marge infime ou quasi nulle. Lâché par HP – au profit d’Apple – pour un partenariat plate forme de vente/baladeur numérique, le matou doit lacher du lest à quelques semaines du lancement de sa plate forme en Europe. Cela ne met pas en cause la place importante qu’il peut jouer à l’avenir dans le marché, mais permet de tirer des conclusions quant au fonctionnement général de la branche musicale de la » NetEconomie « .
On s’aperçoit aussi que les professionnels de la vente en ligne, négligent, par peur ou par éthique, par défiance ou méconnaissance, la puissance de la technologie peer-to-peer, celle-ci pourrait en effet leur permettre de précieuses économies en bande passante, en publicité (notation des morceaux par les internautes, partage des idées au sein des canaux de discutions, etc…), il n’est pas lieu de prolonger la promotion de cette technologie sur un portail lui étant dédié, prêcher les convertis n’apporte rien. Le modèle se cherche, expérimente c’est un fait. On part toujours de ce que l’on connaît, et les diffuseurs de musique en ligne font de même : on veut, on paye. Mais la machine Internet bouleverse les acquis, les façons de procéder : le modèle économique éprouvé vient de trouver ses limites et le travail est en cours quant à la régularisation, l’harmonisation des technologies et moyens de diffusion. Des projets sont émis par la communauté, dans le souhait d’un modèle économique et viable, un modèle qui ne lèse personne (voir, au hasard, notre proposition de « Licence de Diffusion Culturelle »).
La musique, un cadeau Bonux ?
Nous n’en sommes pas là, les modèles apparaissent, mais de l’idée au projet, l’eau a le temps de couler sous les ponts. Napster connaît des difficultés, et certes, Apple domine outrageusement son terrain, mais tirer des conclusions serait hasardeux : la guerre n’est même pas ouverte ! Le continent européen, deuxième sur la liste de l’arrivée de la déferlante iTunes, Napster, etc… n’est pas encore sous les feux et la situation aux Etats-Unis n’est pas définitive. Et tous les protagonistes ne sont pas dans la danse : HP, Dell, Microsoft, Wall Mart, etc… Tout le monde est à la porte. Itunes marche bien? Mais sérieusement, quel est le vrai chiffre d’affaire généré par la musique en ligne? Qui cela touche-t-il ? Uniquement les USA, sur une poignée de plate-formes plus ou moins satisfaisante, et le marché réellement en action est minoritaire : des consommateurs relativement informés, possédant un PC,… Mais que ce passera-t-il lorsque la vente de musique en ligne sera promue à Carrefour entre le rayon laitage et céréales ? Quand les petits trouveront un bon pour télécharger le clip des Teletubies dans les oeufs Kinder ? Lorsque le modèle de la consommation online sera rentré dans les moeurs ?
On peut lire sur certains sites activistes » Ne haïssez pas les médias, faites-les « . Nous sommes les consommateurs, nous sommes les internautes, nous sommes le peuple. Lors de l’émission du premier projet de la LEN, le net s’est mobilisé. Mobilisons nous. Nous avons peurs des lois qui pourraient nous priver de nos droits : aidons les législateurs à trouver le modèle le plus juste pour chacune des parties.
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