Alors que les premiers téléphones à base du système Android de Google doivent arriver en France dans les prochains mois, certains imaginent déjà la commercialisation d’ordinateurs équipés d’un OS Android. La guerre des OS aura-t-elle lieu ?

Après vingt ans de domination à peine troublée par un Linux incapable de conquérir le grand public sans la force commerciale d’un Microsoft, Windows est-il sur le point de trouver un véritable concurrent à sa hauteur ? Déjà battue par Google sur les applications en ligne, la société fondée par Bill Gates pourrait voir son rival envahir le marché des systèmes d’exploitation sur ordinateur.

Même si elle commence par y faire ses armes depuis la sortie du HTC Dream, la firme de Mountain View ne devrait pas se contenter longtemps des smartphones. Une équipe d’ingénieurs du magazine VentureBeat a en effet réussi à installer le système Android de Google sur un netbook Eee PC d’Asus en seulement quatre heures, preuve que le système a été pensé pour s’adapter rapidement sur les ordinateurs. Elle estime que la plateforme Android pourrait équiper des ordinateurs grand public dès 2010.

Si l’adaptatation a été aussi rapide, c’est que le système est basé sur un noyau Linux, qui assure la compatibilité de l’ensemble avec le matériel informatique du marché, grâce aux nombreux drivers déjà développés par les constructeurs ou la communauté. Les principales difficultés qui nécessiteront plusieurs mois de développement avant une commercialisation grand public viennent du moteur graphique qui n’exploite pas le serveur d’affichage X11 de Linux, et s’avère trop lent pour des applications modernes sur ordinateur. Or, en plus, une grande partie des applications développées sous Linux utilisent aujourd’hui le serveur X, et ne pourront pas être portées facilement sur Android.

Reste à voir si Google souhaite, en cas de portage d’Android sur ordinateurs, bénéficier des milliers de logiciels open-source déjà développés pour Linux. Avec son Android Market inspiré de l’App Store d’Apple, le moteur de recherche a une solution de distribution centralisée des applications qu’il n’est peut-être pas prêt à abandonner. Ce qui fait craindre le retour d’un modèle façon minitel. Et surtout, Google mise davantage sur les applications en ligne pour remplacer à l’avenir les applications de bureau installées en local sur les ordinateurs de chacun.

Dans cette optique, Google a commencé à déployer un ensemble cohérent d’outils, avec la plateforme Android, le navigateur Chrome, le protocole Gears (qui permet d’utiliser des applications en ligne en étant déconnecté) ou encore NativeClient, qui permettra de faire tourner des applications très gourmandes en processeur sur un navigateur internet.

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