C’est l’un des langages de programmation les plus populaires au monde, avec Python et Java. C’est aussi l’un des plus atypiques vu son nom : juste une lettre, C, là où d’autres en comptent au moins quelques-unes, voire sont formés de deux ou plusieurs mots (comme Visual Basic). Cette dénomination n’est pas due au hasard : elle reflète l’évolution de la programmation.
CPL, BCPL, B, C
Pour le comprendre, il faut remonter dans les années 70. Alors employé dans les laboratoires Bell aux États-Unis, l’informaticien Dennis Ritchie constate les limites d’un autre langage, appelé… B. Celui-ci était une évolution du BCPL (Basic Combined Programming Language) et précédemment du CPL (Combined Programming Language), tous deux apparus dans les années 60.
De son côté, Kenneth Thompson, autre informaticien clé dans le développement de C, a jugé au même moment qu’Unix avait besoin d’un langage de programmation système. Unix est un type de système d’exploitation lui aussi né dans les labs Bell à la fin des années 60 — et déjà, on retrouvait Dennis Ritchie, Kenneth Thompson et un troisième larron, Brian Kernighan, aux commandes.
À l’époque, Kenneth Thompson développe B. Le site des laboratoires Bell suggère l’origine incertaine de ce nom. Il pourrait s’agir soit d’une contraction de BCPL, soit d’une référence à un autre langage de programmation, Bon. Il aurait été nommé ainsi d’après sa femme (Bonnie) ou « d’après une religion dont les rituels impliquent le murmure de formules magiques ».
Les informations proviennent des souvenirs de Dennis Ritchie, dans un article sur le développement du langage C. Il a expliqué avoir repris les bases du B, en ajoutant essentiellement les « types ». En programmation, ils servent à définir la nature d’une donnée — un nombre entier, un booléen (vrai/faux), etc –, ce qui renseigne sur les opérations que l’on peut lui appliquer.
Ainsi, « Ken Thompson a créé le langage B en 1969-70 ; il était directement dérivé du BCPL de Martin Richards. Dennis Ritchie a transformé le B en C en 1971-73, en conservant la plupart de la syntaxe du B tout en ajoutant des types et de nombreux autres changements, et en écrivant le premier compilateur ». Par la suite, d’autres apports ont été notables de 1972 à 1977.
C’est dans ce contexte que C a été baptisé ainsi, en optant pour la lettre qui suit. À défaut d’être poétique, c’est un nom pragmatique. Bien que décrit ironiquement comme « excentrique » et « imparfait » par Dennis Ritchie, celui-ci a aussi admis sa popularité, permise par « les accidents de l’histoire » et par un équilibre entre efficacité et abstraction.
Après le C, le C++ et le C#
Le langage C a produit lui aussi une descendance notable. On pense en particulier au langage C++ dans les années 80. Mis au point par Bjarne Stroustrup, également informaticien pour les laboratoires Bell, ce langage ajoute essentiellement les « classes » (une catégorie d’objets, c’est-à-dire des éléments manipulés par un programme informatique).
Le langage C++ a aussi un nom particulier. Au lieu de choisir D, Bjarne Stroustrup joue sur la symbolique du « ++ », un opérateur indiquant une incrémentation. En clair, cela veut dire que l’on ajoute une valeur d’une unité à une variable. Il s’agit en somme de faire comprendre que C++ est un cran au-dessus de C. C’est le langage C +1, autrement dit.
C’est la même logique que l’on retrouve dans le C# (C Sharp). Le symbole à côté du C est associé au dièse dans la musique — sa fonction est d’indiquer sur une partition que la hauteur naturelle de la note associée à ce dièse doit être élevée d’un demi-ton chromatique, dit Wikipédia. En somme, il s’agit de suggérer que le C# est encore au-dessus. C’est plus recherché qu’un simple langage E.
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