« Mon temps chez Twitter est terminé », témoigne Arnaud Weber, ancien vice-président du département ingénierie au sein du réseau social. Comme tant d’autres, il est victime de la restructuration imposée par Elon Musk, désormais seul maître à bord. Comme c’était attendu, approximativement 50 % des employés ont été mis à pied, ce qui représente quand même des milliers de personnes. Avant l’acquisition du milliardaire, Twitter s’appuyait sur un effectif de 7 500 personnes.
Les quelques témoignages d’ex-salariés sont parfaitement résumés par Tony Haile, lui-aussi remercié. Il explique : « C’est un jour étrange, les gens, peu importe de quel côté des 50 % ils sont, ne savent pas s’ils doivent être écœurés ou reconnaissants. Je sais que je suis honoré d’avoir passé du temps avec des personnes incroyables, qui ont montré beaucoup de bienveillance les unes envers les autres. » Shannon Raj Singh, qui travaillait aux Ressources Humaines, partage la même fierté, quand Michele Austin se dit « dévastée » et « dans le déni ».
« Ça va être la m**** »
Elon Musk n’a pas pris beaucoup de pincettes avec ce grand chambardement, et certains ex-employés ont pris conscience de leur sort bien avant de recevoir le mail fatidique (le vendredi matin). Comme l’indique Business Insider, ils ont soudainement perdu l’accès à leur compte professionnel. « On dirait que je ne suis plus employé. Je viens d’être éjecté de la session de mon ordinateur et d’être retiré de Slack », s’étonnait Simon Balmain dans un tweet publié le 4 novembre (le 3 novembre selon le fuseau horaire américain).
Elon Musk a bien évidemment justifié cette restructuration en brandissant l’argument financier. Dans un tweet publié le 5 novembre, il affirme : « Concernant la réduction d’effectif de Twitter, malheureusement, il n’y a pas le choix quand une entreprise perd 4 millions de dollars par jour. » Bon prince, il rappelle que toutes les personnes licenciées repartiront avec trois mois d’indemnités — « soit 50 % plus que ce que la loi prévoit ».
Selon les informations de The Verge publiées le 4 novembre, certains secteurs de l’entreprise sont plus touchés que d’autres : modération, communication, curation des tweets, IA, analyse des données, recherche, machine learning, innovation sociale, accessibilité et certaines équipes purement techniques. Les rescapés, amputés de plusieurs collègues d’un coup, s’attendent à vivre des jours sombres et craignent le pire pour le maintien des infrastructures. « Ça va être la m**** », souffle l’un d’entre eux, sous couvert d’anonymat. Sur la question de la modération et d’une potentielle augmentation de messages insuffisamment censurés, Elon Musk rassure : « Pour être tout à fait transparent, l’engagement de Twitter sur la modération du contenu demeure inchangé ». Il s’appuie sur des propos de Yoel Roth, à la tête du département Trust & Safety : « Bien que nous ayons dit au-revoir à des collègues et amis talentueux, notre capacité de modération reste intacte. »
Dans le mail reçu par celles et ceux qui restent, on peut lire que Elon Musk partagera très bien tôt « sa vision pour l’entreprise ». En attendant, il leur est rappelé de ne pas partager d’informations confidentielles sur les réseaux sociaux ou dans la presse.
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