Elle était parfois considérée comme la « sauveuse » des crypto-monnaies, en se portant au chevet de plateformes comme Voyager Digital et BlockFi. Pendant un temps, elle a envisagé le rachat de Robinhood. Mais, en fin compte, FTX n’a pas pu se sauver elle-même. Le 11 novembre 2022, la société a annoncé sa faillite — énième naufrage dans le monde des cryptos.
FTX, diminutif pour Futures Exchange
Née en 2018 sous l’impulsion de l’Américain Sam Bankman-Fried, FTX se présentait comme une plateforme d’échange et d’achat de crypto-monnaies. Elle rencontrait un succès notable : au mois de septembre, elle comptait 1,2 million d’utilisateurs et sa valorisation atteignait 32 milliards de dollars. Cela, alors que les produits et services proposés étaient relativement complexes et risqués.
Hélas, il s’est avéré que FTX gérait mal les fonds de ses clients, ce qui l’a conduit à sa perte. Le fonds d’investissement mis en place par Sam Bankman-Fried, censé être bien cloisonné des activités de FTX, possédait en réalité un nombre trop élevé de FTT, son jeton (token) maison. Après ces révélations, c’est la débandade : tout le monde ou presque cherche à vendre ses parts.
Cette issue tragique pour FTX — et encore plus pour toutes les personnes qui ont cru dans ce projet — donne évidemment une teinte étrange à une entreprise, dont le nom suggérait le futur des flux financiers. Le nom de FTX veut dire « Futures Exchange », rappelait le New York Times dans un article du 4 juin 2021.
En l’espèce, FTX offrait aux particuliers la possibilité d’acheter et de vendre des actions tokenisées et des dérivés de crypto-monnaies : tout cela prenait la forme, entre autres, de paris sur la valeur future de telle ou telle devise électronique (le Bitcoin, par exemple), mais également de paris sur d’autres perspectives politiques et financières futures, notait le journal américain.
Ce futur-là est maintenant compromis. Aujourd’hui, FTX doit avant tout restructurer ses activités et sa dette (Sam Bankman-Fried a démissionné, laissant la place à un spécialiste du redressement d’entreprise). Les sommes en jeu sont colossales : on parle de 8 milliards de dollars. Quant aux clients de la plateforme, rien n’indique qu’ils retrouveront intégralement leurs billes.
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