« Il y avait beaucoup de suspicion, de frustration à propos du FTT en particulier, et de FTX en tant que compagnie. » Lors d’une conférence à Abu Dhabi le 17 novembre, Changpeng Zhao, le populaire fondateur de la plateforme d’échange crypto Binance, est revenu sur l’impressionnant effondrement de FTX, et il n’a pas mâché ses mots.
FTX, qui était encore la 2e plateforme la plus importante au monde la semaine dernière et qui était considérée comme l’une des plus sûres, a déposé le bilan le 11 novembre. FTX entraîne dans sa chute de nombreuses entreprises, qui avaient placé leur trésorerie dans ses coffres, et de très nombreux clients qui ont vu leur argent s’envoler. Mais si Changpeng Zhao, surnommé CZ, a eu des mots aussi durs envers FTX, c’est parce qu’il a été accusé d’avoir été à l’origine de sa faillite.
Binance a-t-elle poussé la faillite de FTX ?
C’est Sam Bankman-Fried, le fondateur de la plateforme déchue, qui impute à Binance et à CZ la chute de FTX. Afin de mieux comprendre l’origine de la controverse, il faut revenir sur les circonstances de la faillite et les quelques jours qui l’ont précédé.
Les problèmes de FTX ont commencé le 2 novembre, avec la publication d’un article sur Coindesk mettant en doute les fonds de la plateforme. Les problèmes concernent principalement le FTT, les tokens natifs de FTX qui permettent de s’acquitter de frais de transactions : ils représenteraient une grande partie des fonds d’une entreprise sœur. Remettant donc en question tout le montage financier et les fonds de FTX.
Quelques jours après la publication de l’article, CZ tweete qu’il va vendre les FTT de Binance suite aux « révélations » sur ces derniers. Le message de CZ pousse de très nombreux clients à en faire de même, tant et si bien que FTX a du mal à suivre : les demandes de retrait atteignent l’équivalent de 6 milliards de dollars en 3 jours. La plateforme a un gros problème de liquidité.
Le 8 novembre, deux jours après son premier message, CZ indique sur Twitter que Binance a l’intention de racheter FTX, car elle aurait « appelé à l’aide ». L’acquisition permettrait à FTX de régler son problème de liquidité.
Le 9 novembre, quelques heures après l’annonce de CZ, retournement de situation : Binance renonce à acheter FTX. Elle motive l’abandon du projet par des « rapports concernant la mauvaise gestion des fonds des clients », et indique qu’une « enquête de la part d’une agence américaine » serait en cours. FTX ne se relève pas de ce message, et déclare faillite quelques jours plus tard, le 11 novembre.
CZ estime qu’il n’est pas responsable de la faillite de FTX
Sam Bankman-Fried, dont la gestion est complètement désavouée par les messages de CZ et Binance, lance dès le 10 novembre sur Twitter un message à celui qu’il appelle son « adversaire » : « bravo, tu as gagné ». Beaucoup d’observateurs de la scène crypto ont vu dans ce message un reproche à peine voilé.
À Abu Dhabi, une semaine après les accusations initiales de Sam Bankman-Fried, CZ a nié avoir été à l’origine des problèmes de FTX. « Seul un psychopathe peut écrire un tel tweet », a-t-il indiqué, selon l’AFP. « Si je dis quelque chose de négatif sur le Bitcoin, le prix ne va probablement pas beaucoup bouger (…) le fait que les gens aient réagi n’était pas de notre fait », s’est défendu Changpeng Zhao.
Dans les faits, FTX s’est bien retrouvé en faillite à cause d’une mauvaise gestion de la part de ses dirigeants. John Ray, le nouveau patron de la plateforme d’échange depuis le 11 novembre et chargé de la procédure de faillite, a d’ailleurs fortement critiqué son management. « Jamais, au cours de ma carrière, je n’ai vu un échec aussi complet des contrôles d’entreprise et une absence aussi totale d’informations financières fiables », a-t-il déclaré dans des documents à destination du juge chargé des faillites.
Au final, CZ n’est certainement pas le seul responsable de la faillite de FTX, mais Binance pourrait bien lui avoir porté le coup de grâce avec ces actions.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Vous voulez tout savoir sur la mobilité de demain, des voitures électriques aux VAE ? Abonnez-vous dès maintenant à notre newsletter Watt Else !