Depuis le mardi 22 novembre 2022, tous les mineurs de bitcoins ne sont plus les bienvenus dans l’État de New York : certaines entreprises de minage fonctionnant sur des énergies carbonées sont bannies. CNBC rapporte que pendant les deux prochaines années, seules les fermes de minage utilisant 100 % d’énergies renouvelables auront l’autorisation de s’agrandir et de renouveler leur permis.
Pour les nouveaux arrivants, c’est la même chose : seules les exploitations fonctionnant totalement sur des énergies renouvelables seront autorisées à s’installer dans l’État.
C’est la première fois qu’une telle loi est mise en application dans le pays, et elle va réduire radicalement les possibilités de développement pour les entreprises qui ne sont pas entièrement basées sur du renouvelable. Surtout, la loi va avoir des conséquences directes sur l’État, qui est l’un des plus importants du pays en termes de production de bitcoin.
Une loi qui change tout
La question de la consommation énergétique du bitcoin est toujours épineuse. Accusés par ses détracteurs de trop polluer, alors que les professionnels du secteur assurent qu’il s’agit d’un moindre coût, la crypto-monnaie reine fait toujours polémique. C’est exactement pour cela que l’État de New York a choisi d’encadrer sa consommation en énergie fossile.
Depuis que la Chine a interdit le minage sur son territoire, les États-Unis sont ce qu’on pourrait appeler les « premiers producteurs de bitcoin au monde ». Selon l’université de Cambridge, qui tient un atlas de la consommation d’énergie de la crypto-monnaie, les États-Unis occupent la première position mondiale en termes de hashrate, c’est-à-dire, de puissance de calcul. Ce sont eux qui fournissent 37,8 % de toute la puissance de calcul, loin devant la Chine (dont le réseau de mineurs clandestins continue de fournir 21,1 % du hashrate global) et le Kazakhstan (13,2 %). On peut donc dire que ce sont les Américains qui produisent le plus de bitcoins.
Et parmi tous les États américains, celui de New York a une importance toute particulière : il a le 4e hashrate le plus élevé du pays. La nouvelle loi va donc porter un coup fort à toute l’industrie du bitcoin de New York, et plus largement, celle du pays.
Pour l’instant, l’impact que la loi va avoir sur le secteur est difficile à cerner, même si CNBC explique que « des professionnels de l’industrie estiment que [la loi] pourrait avoir un effet domino sur tous les États-Unis ». Les mineurs de l’État de New York vont-ils en majorité préférer déménager vers une région moins tatillonne sur la consommation énergétique, telle que le Texas, ou bien vont-ils se mettre aux normes ?
Pour l’instant, il semblerait que la première option soit privilégiée. CNBC cite des données de Foundry, une entreprise spécialisée dans le minage de bitcoin, selon lesquelles la part de l’État de New York dans le hashrate américain aurait chuté, passant de 20 % à 10 % en quelques mois seulement. La raison ? Les mineurs de l’État auraient déménagé afin d’éviter l’application de la loi. Reste à voir dans quelques semaines si la baisse du hashrate continue, ou si ce dernier reste stable.
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