Il n’y a pas eu que des succès en 2022. Comme très souvent dans le secteur des nouvelles technologies, on a assisté à des ratés plus ou moins massifs. Voici un récapitulatif des échecs de l’année dans le merveilleux monde du numérique et de l’innovation technologique.

Dans la tech, on tente beaucoup, mais on échoue tout autant. Par sa nature, le secteur du numérique et des nouvelles technologies connaît plus d’échecs que de réussites. À vrai dire, il est plus facile de lister les accidents industriels de l’année que de trouver des innovations qui ont fait l’unanimité. C’est aussi ce qui fait le charme de cette discipline si importante, capable de changer des milliards de vies ou de ne convaincre personne.

En 2022, la liste des échecs a été longue. Dans cet article, Numerama a sélectionné les 5 dont on risque de se rappeler à l’avenir. Si ce sont les réussites qui vous intéressent, Numerama propose aussi son top 5 annuel.

1. Le métavers, pouvait-on moins bien commencer ?

Fin 2021, le monde a quitté Facebook sur sa décision de se renommer Meta. Le groupe de Mark Zuckerberg, empêtré dans de nombreux scandales (la routine, quoi), a décidé de changer de stratégie. Selon lui, le monde s’apprêtait à basculer dans un environnement virtuel appelé le métavers. À l’aide d’un casque VR, nous étions censés tous nous retrouver dans un environnement 3D, dans lequel nous pourrions réaliser les mêmes activités que dans le monde réel, mais à distance.

Horizon Worlds, le métavers de Meta. // Source : Capture Numerama
Horizon Worlds, le métavers de Meta. // Source : Capture Numerama

Certains y ont cru, d’autres non. Un an plus tard, le métavers semble extrêmement mal parti. Les employés de Meta ne l’utiliseraient pas eux-mêmes, tandis que l’entreprise a été régulièrement moquée, notamment quand Mark Zuckerberg a publié un selfie de son avatar devant la tour Eiffel. Les marques, qui parlaient toutes du métavers début 2022 (comme Carrefour), l’ont soudainement oublié.

Malgré une baisse historique de son chiffre d’affaires, Meta persiste et croit toujours en son métavers. L’avenir lui donnera-t-il raison ? Quoi qu’il en soit, son dernier casque, le Quest Pro, est bon. Dommage que Meta insiste autant sur son concept de monde virtuel en 3D qui, pour l’instant, ne convainc pas.

2. Google ferme Stadia

Quand Stadia a été lancé en 2019, tout le monde se moquait de ce service destiné à être tué par Google, puisque le géant du web a l’habitude d’enterrer vite ses nouveautés.

Malheureusement, les détracteurs de Stadia ont eu raison. Après avoir démenti des dizaines de fois la mort de son service de cloud gaming, Google a annoncé en septembre que Stadia disparaîtrait début 2023. Une mort frustrante, puisque Stadia fonctionnait bien. Le service a surtout souffert du manque d’investissement de Google. Celui-ci n’a jamais rien fait pour l’aider à se développer ou pour attirer les joueurs (malgré une pandémie qui aurait pourtant dû motiver Google à faire de Stadia une de ses forces).

Google Stadia // Source : Louise Audry pour Numerama
Google Stadia. // Source : Louise Audry pour Numerama

Stadia meurt alors que le cloud gaming se développe, avec le Xbox Game Pass de Microsoft en tête (et le français Shadow). L’histoire d’un service mort-né, qui avait pourtant un grand potentiel.

3. La guerre du streaming

Début 2022, on a eu peur pour Netflix. Pendant plusieurs mois consécutifs, le service de streaming a perdu des abonnés. Une première dans son histoire. Cela l’a incité à lancer une version moins chère, avec de la publicité, même s’il a renoué avec la croissance entre-temps.

Si Netflix s’en sort finalement bien, d’autres n’ont pas eu cette chance. Lionsgate+, quelques jours après son arrivée en France (il s’appelait Starzplay avant), a fermé. Aux États-Unis, le mastodonte HBO Max est lui aussi sur le point de disparaître, sur décision de Warner Bros. Discovery, son groupe, qui croit de moins en moins au streaming premium. Enfin, Salto et OCS, deux services français, sont menacés. Paradoxalement, de petits nouveaux comme Paramount+ viennent de se lancer.

Applications de streaming sur Xbox // Source : Microsoft
Les applications de streaming disponibles sur Xbox. // Source : Microsoft

Que faut-il conclure de cette année 2022 ? Probablement que les consommateurs ne vont pas s’abonner à 15 services, contrairement à ce qu’espéraient les studios. L’année prochaine, la concentration risque d’être essentielle si tous ces acteurs veulent survivre. Il n’y a pas assez de place pour tous… d’autant plus que les prix risquent d’augmenter.

4. Les crypto-monnaies s’effondrent

En janvier 2022, un Bitcoin valait plus de 40 000 euros. Douze mois plus tard, il s’approche des 15 000 euros. Le scénario redouté par beaucoup d’économistes est arrivé : les crypto-monnaies se sont effondrées.

La Société Générale se lance dans les cryptos // Source : Montage Numerama
Le logo du Bitcoin. // Source : Montage Numerama

Les crypto-monnaies sont-elles mortes ? Il faudrait être loufoque pour se lancer sur un tel pronostic. Quoi qu’il en soit, elles traversent leur première grosse crise, avec en fin d’année l’effondrement de FTX, l’une des plus grandes plateformes de trading, qui a fait faillite. Les NFT, en vogue début 2022, intéressent aussi beaucoup moins.

5. L’économie mondiale inquiète

Enfin, plus largement, 2022 a aussi vu beaucoup d’entreprises tech paniquer. Meta, Amazon, Microsoft, Twitter, Snap… Tous ont annoncé des plans de licenciement pour anticiper la future crise économique, tandis qu’Apple a ralenti ses embauches.

Meta la maison mère de Facebook // Source : Canva
Meta, la maison mère de Facebook. // Source : Canva

L’exemple de Meta est le plus parlant. L’entreprise, qui compte licencier 11 000 salariés, a connu une année horrible. Chute de sa crypto-monnaie Diem, casque de réalité mixte Quest Pro taillé par la presse (même si nous l’avions apprécié chez Numerama), fermeture de sa division Portal, baisse des revenus et des utilisateurs… Meta s’inquiète et prévient que 2023 sera pire.

Chez Twitter aussi, ça va mal. Le rachat de l’entreprise par Elon Musk a provoqué le départ d’une majorité des employés, alors que l’ambiance se tend. Pour la première fois, la Silicon Valley connaît aussi la crise.

Source : Montage Numerama

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