L’avenir de Meta dans le Métaverse se fera sans John Carmack, qui occupait le poste de consultant CTO (chef développeur) chez Meta, et travaillait sur les casques de réalité virtuelle depuis 2013.

« C’est la fin de ma décennie passée dans la réalité virtuelle. » Dans une longue publication Facebook, l’incontournable John Carmack a expliqué, le 17 décembre 2022, les raisons de son départ de Meta, la maison-mère de Facebook, Instagram et Oculus.

C’est néanmoins sur Twitter qu’il s’est montré le plus direct : « Comme certains le savent, j’ai toujours été assez frustré de la manière dont les choses se passent à Meta/Facebook. Tout ce dont on aurait besoin pour avoir un succès phénoménal est là, mais ça n’est pas assemblé de la manière la plus efficace. »

Il souligne ensuite que selon lui, la valeur du produit livré final n’est pas assez élevée pour équilibrer les dépenses et l’énergie engagée dans le projet. « Il y a un décalage notable entre la manière dont Mark Zuckerberg et moi envisageons les problèmes stratégiques, je sais donc qu’il aurait été très frustrant de continuer à essayer de pousser ma vision en interne. »

John Carmack annonce qu’il va se consacrer à plein temps à sa startup Keen Technologies, qui a pour but de développer une « Artificial General Intelligence » (AGI), soit une intelligence artificielle capable de s’adapter à toutes les situations, et non pas un algorithme spécifique pour un cas précis.

John Carmack, Meta, le Métaverse et le reste

Dans son communiqué, Carmack raconte être empli de « sentiments mitigés » sur son expérience chez Meta : « [Le casque] Quest 2 est presque exactement ce que je voulais voir depuis le début – un produit mobile, suivi de l’intérieur et l’extérieur, streaming PC en option, écran 4k (ish), rentable. Malgré toutes les critiques que je pourrais formuler à l’encontre de notre logiciel, des millions de personnes en tirent toujours un profit (…) Le problème est notre efficacité », assène-t-il.

La sangle Elite de l'Oculus Quest 2. // Source : Louise Audry pour Numerama
La sangle Elite de l’Oculus Quest 2. // Source : Louise Audry pour Numerama

« Nous avons une quantité ridicule de personnes et de ressources, mais on s’auto-sabote constamment et on gaspille nos efforts. Il n’y a aucun moyen d’enrober ; je pense que notre organisation fonctionne à la moitié de l’efficacité qui me rendrait heureux. Certains peuvent se moquer et prétendre que nous nous en sortons très bien, mais d’autres riront et diront : ‘La moitié ? Ha! Je suis au quart d’efficacité !’ »

Carmack, connu pour être l’une des têtes penseuses de plusieurs jeux vidéo cultes comme Doom ou Quake, a rejoint Meta en 2013 pour travailler sur les prototypes des casques Oculus Rift — qui ne s’appellent plus comme ça aujourd’hui.

« Ça a été un combat pour moi », conclu l’ex-CTO. « J’ai une voix au plus haut niveau ici, donc j’ai l’impression que je devrais pouvoir faire bouger les choses, mais je ne suis évidemment pas assez persuasif. Une bonne partie des choses dont je me plains finissent par me donner raison après un an ou deux, et les preuves s’accumulent, mais je n’ai jamais été capable de tuer des choses stupides avant qu’elles ne causent des dégâts, ou de définir une direction et qu’une équipe s’y tienne. Je pense que mon influence à la marge a été positive, mais elle n’a jamais été un élément moteur.»

L’impact immédiat du départ de Camarck sur le projet de Métaverse de Mark Zuckerberg n’est pas quantifiable, mais le signal envoyé est rude, alors que Meta peine à convaincre les investisseurs de la viabilité de son projet de monde virtuel.

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