L’engouement autour de ChatGPT à la fin de l’année 2022 a remis les IA génératrices de texte en avant. Les progrès bluffants des algorithmes peuvent donner l’impression que les intelligences artificielles seraient capables de remplacer les humains dans de nombreux domaines, sans qu’on s’en rende compte.
La réalité est un peu plus nuancée. Qu’en est-il dans le domaine juridique ? Une IA pourrait-elle tenir le rôle d’un avocat, sans que personne le réalise ?
« Le premier robot avocat du monde » créé avec ChatGPT ?
Une entreprise en est persuadée et veut tenter de le prouver. Pour la première fois, c’est donc dans le rôle d’un avocat que pourrait tenter de se glisser une IA, lors d’un véritable procès. L’information, d’abord rapportée par NewScientist le 4 janvier 2023, a été confirmée par Gizmodo le 7 janvier. C’est la société DoNotPay, qui se targue d’avoir inventé « le premier robot avocat du monde », qui a créé cette IA. À l’aide d’une oreillette, l’entreprise compte l’utiliser lors d’un procès pour souffler des arguments afin de défendre un prévenu. En l’occurrence, il s’agit d’une affaire liée à un excès de vitesse, qui devrait passer devant les tribunaux américains (on sait juste que ce ne sera pas en Californie) en février 2023. On ignore plus de détails, notamment sur l’identité du prévenu.
À l’origine, DoNotPay a été créé comme un chatbot en 2015, qui conseillait ses utilisateurs dans les sujets administratifs et juridiques. Selon nos confrères, depuis sa création, DoNotPay aurait aidé à résoudre 2 millions de cas en tout. Avec l’essor de ChatGPT en 2020, la société a décidé de s’orienter davantage vers l’IA et de faire évoluer son outil. Son « IA avocate » est désormais conçue en s’appuyant sur GPT-3.
On peut s’interroger sur la méthode que l’entreprise compte utiliser. Comme le soulève Gizmodo, DoNotPay a vraisemblablement bien conscience que cette manœuvre pourrait violer la loi aux États-Unis. Comme dans beaucoup d’autres pays du monde, les téléphones et autres appareils connectés à Internet ne sont généralement pas admis dans les tribunaux. C’est d’ailleurs pour tenter de contourner l’interdiction que DoNotPay compte s’appuyer sur des écouteurs. D’après les informations obtenues par nos confrères, le stratagème consistera à utiliser des normes d’accessibilité dans ce tribunal, pour faire accepter la présence des écouteurs. Mais, dans tous les cas, Joshua Browder ne se cache pas du fait que personne dans le tribunal ne sera informé de l’assistance apportée par l’IA pendant l’audience, à l’aide de cet objet.
1 million de $ offert à l’avocat qui répétera les phrases de l’IA à la Cour suprême
Non seulement DoNotPay souhaite que son IA fasse ses débuts en tant qu’avocate de cette manière, mais la startup vise déjà plus loin. Joshua Browder, le CEO de DoNotPay, a indiqué qu’il désirait que l’outil serve jusque dans la Cour suprême des États-Unis. « DoNotPay offrira à tout avocat ou personne 1 000 000 $ pour une affaire à venir devant la Cour suprême des États-Unis pour porter des AirPods et laisser notre robot avocat plaider l’affaire en répétant exactement ce qu’il dit », a détaillé sur Twitter Joshua Browder.
« Nous avons des affaires à venir devant le tribunal municipal (de la circulation) le mois prochain. Mais les haters diront que ‘le tribunal de la circulation est trop simple pour GPT‘ », poursuit le CEO. Cependant, comme de nombreuses juridictions, la Cour suprême interdit tout appareil électronique dans la salle d’audience, lorsqu’une audience est en cours (cela concerne les ordinateurs, les appareils photos, les téléphones ou smartphones, montre connectées, etc.). À nouveau, le CEO de DoNotPay compte s’appuyer sur des règles d’accessibilité pour que l’avocat utilise les écouteurs pendant l’audience.
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