C’est par un message publié le 11 janvier 2023 que Susan Swartz a marqué le triste anniversaire de la disparition d’Aaron, son fils. Dix ans auparavant, presque jour pour jour, ce jeune Américain se suicidait dans son appartement. Un mois plus tard, il aurait dû faire face à un procès lui faisant risquer une peine d’emprisonnement de 50 ans. Il aurait 36 ans aujourd’hui.
« The Internet’s Own Boy »
Aaron Swartz est depuis considéré comme un « martyr du web », car c’est son activisme en faveur d’un libre accès aux connaissances qui a fini par l’exposer à des poursuites. Son tort ? Avoir récupéré des articles scientifiques en puisant dans une base de données depuis le MIT. Son action avait mis en lumière les enjeux du libre accès en matière scientifique face au verrouillage du copyright.
Mais Aaron Swartz était bien plus qu’un talentueux informaticien capable d’aspirer des millions documents de la bibliothèque numérique JSTOR (Journal Storage). Sa contribution au web est particulièrement vaste. C’est pour cela que l’autre manière de présenter Aaron Swartz est de le décrire comme le rejeton d’Internet. C’est le titre d’ailleurs d’un documentaire qui lui est consacré.
The Internet’s Own Boy: The Story of Aaron Swartz est un documentaire sorti en 2014, quelques mois après la disparition de ce pionnier de la lutte pour un libre accès à l’information et au savoir. Il a été réalisé par Brian Knappenberger, qui s’était déjà intéressé aux hacktivistes avec We Are Legion: The Story of the Hacktivists — un documentaire centré sur Anonymous.
Ce documentaire, outre qu’il montre une personnalité attachante et touchante, mais également engagée dans des combats pour libérer le savoir afin que tout le monde puisse y avoir accès, a une double particularité. D’abord, il est diffusé sans aucune restriction, grâce à l’emploi d’une licence libre Creative Commons — structure qu’il a justement aidé à mettre en place, dès 2002, à l’âge de 14 ans.
« Nous avons décidé, dans un esprit de libre accès, de partager le film numériquement […]. Aaron a donné beaucoup de son temps et de son énergie pour les Creative Commons », expliquait en 2013 Brian Knappenberger. Le contraire aurait été vue une insulte à sa mémoire. C’est pour cela qu’il circule librement sur YouTube, en P2P via le protocole BitTorrent et ailleurs.
La seconde singularité est que ce documentaire a eu droit à un financement participatif. Ce n’est certes pas le premier à avoir reçu le soutien du public ni celui qui a amassé le plus d’argent (93 724 dollars via 1 531 dons). Il y a quelque chose de poignant néanmoins à l’idée que des internautes ont honoré son combat en finançant un projet en libre accès pour célébrer son action dans ce domaine.
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