2022 n’a pas été une bonne année pour les crypto-monnaies, et tout particulièrement pour le bitcoin. À cause d’un bear market mondial qui a vu les cours baisser très fortement, le bitcoin est passé en début d’année 2022 d’une valeur de près de 47 300 dollars à 16 500 dollars le 31 décembre 2022. Une baisse de près de 65 % du prix de la devise, qui a eu de nombreuses conséquences et a mis à mal toute l’industrie des crypto-monnaies.
Il n’y a pas que les entreprises du secteur qui aient été touchées par cette baisse. Le Salvador, le premier pays au monde à avoir fait du bitcoin une monnaie officielle au côté du dollar américain, a été scruté de près par de nombreux observateurs internationaux. Selon eux, le « pari sur le bitcoin » du pays n’allait pas pouvoir tenir le coup plus longtemps, entre la baisse de la valeur de la monnaie numérique et la hauteur de la dette du pays. Pourtant, comme l’a annoncé Nayib Bukele, le président du Salvador, le 24 janvier 2023, le pays n’a pas fait défaut.
Une dette de 800 millions de dollars remboursée
Dans un long thread sur Twitter, le président, passablement agacé, a expliqué que, en 2022, « presque toute la presse internationale a dit que, à cause de notre ‘pari sur le bitcoin‘, Le Salvador allait être défaillant à l’égard de sa dette ». Le pays avait, en effet, une dette à payer de 800 millions de dollars, plus les intérêts. « Ils [les journaux] ont dit que si nous ne passions pas un nouvel accord avec le FMI, nous ne serions pas capables de repayer nos obligations à cause de nos pertes bitcoin », continue-t-il.
Il en veut pour preuve le grand nombre d’articles à ce sujet parus dans des journaux comme le New York Times, le Washington Post, et dans de nombreux titres hispanophones. Le journal new-yorkais indiquait que le « pays pauvre » se rapprochait de plus en plus du défaut de paiement à cause de la crypto-monnaie.
Numerama, un mois avant l’article du New York Times cité par Nayib Bukele, s’était également fait l’écho des problèmes du pays à cause du cours du bitcoin. Nous expliquions ainsi que le Salvador, qui avait « puisé dans ses réserves afin d’acheter des bitcoins, aujourd’hui envolés », aurait « moins de fonds à sa disposition », ce qui aurait pu l’amener à faire défaut. D’autres médias, comme El Pais, ont pris moins de baguettes, et avaient simplement titré qu’il était « attendu que Le Salvador fasse défaut ».
Aujourd’hui, indique Nayib Bukele par Twitter, le pays a pu payer complètement sa dette de 800 millions de dollars, intérêts compris — et c’est une nouvelle rassurante pour le pays. Si les médias ont eu raison d’être sceptiques et d’évoquer l’hypothèse d’une faillite, force aujourd’hui est de reconnaître que le Salvador s’en est sorti, sans avoir besoin d’aide. Il est cependant important de préciser que, selon Bloomberg, « la nation d’Amérique centrale va réussir à payer ses dettes grâce à un prêt de dernière minute, et après avoir entrepris le rachat de deux obligations ».
Qu’est-ce que cela va changer ? Dans l’immédiat, absolument rien. La vie politique et économique du pays va rester la même, et cela ne devrait pas avoir d’incidence sur le prix du bitcoin. Mais l’expérience du Salvador, qui se passe pour l’instant raisonnablement bien, malgré un taux d’adoption du bitcoin encore assez bas, va peut-être motiver d’autres pays à en faire de même. Après le Salvador et la Centrafrique, peut-être que 2023 verra de nouvelles nations faire du bitcoin leur monnaie officielle.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Marre des réseaux sociaux ? Rejoignez-nous sur WhatsApp !