Les crypto-monnaies sont des devises numériques utilisables partout dans le monde, de plus en plus populaires. Elles fonctionnent de manière décentralisée grâce à la technologique de la blockchain et à des mécanismes particuliers, qui peuvent paraître complexes de prime abord.

Aujourd’hui, qui n’a pas entendu parler des crypto-monnaies ? Que cela vienne d’un oncle éloigné lors des fêtes de fin d’année, d’une vieille amie sur Instagram, ou lors d’une promotion par un influenceur, le mot crypto-monnaie est sur toutes les lèvres.

Pourtant, il n’est pas toujours évident de comprendre de quoi on parle réellement, tant le sujet est vaste. Le terme crypto-monnaie est souvent confondu avec le nom bitcoin, et des termes techniques tels que minage et Ethereum viennent encore compliquer la tâche. Enfin, les nombreux débats sur l’impact environnemental des crypto-monnaies ont de quoi faire tourner la tête. Fonctionnement, création, légalité, polémiques, moyen de paiement : on vous explique tout ce qu’il y a à savoir sur les crypto-monnaies.

La Russie pourrait-elle éviter le pire des sanctions grâce aux crypto-monnaies ?  // Source : Art Rachen / Unsplash
Que sont les crypto-monnaies ? // Source : Art Rachen / Unsplash

C’est quoi exactement la cryptomonnaie ? La définition

Commençons par le commencement : que sont les crypto-monnaies ? Elles sont basées sur des blockchains, des sortes de grands cahiers de comptes publics et transparents qui gardent une trace de toutes les transactions effectuées sur un réseau. Les blockchains opèrent de manière décentralisée, car il n’existe pas qu’une seule copie des informations : elles sont partagées à travers le réseau, dans des nodes.

Toutes les informations de transactions sont contenues dans des blocs, qui sont, au fur et à mesure, rajoutés à la chaîne préexistante — d’où le nom de blockchain, ou chaîne de bloc en français. Pour être sûr que le nouveau bloc comporte les bonnes informations, des protocoles spéciaux ont été mis en place, que l’on appelle protocoles de consensus. Les blockchains assurent le bon fonctionnement des monnaies numériques, en vérifiant, par exemple, qu’une unité de monnaie n’est pas dépensée deux fois, ou que des escrocs ne remplissent artificiellement leur compte.

Une crypto-monnaie se sert de sa blockchain pour exister : il n’y a pas de version papier de ces devises ou pièces de monnaie (comme la monnaie fiduciaire, en somme). Elles n’existent que dans leur version numérique, sur les chaînes de bloc auxquelles elles sont adossées. Il faut donc absolument avoir un accès à Internet pour s’en servir.

Quel est le but des crypto-monnaies ?

Au tout départ, la première crypto-monnaie avait un rôle bien précis. Le Bitcoin a été pensé comme une alternative au système bancaire par son créateur Satoshi Nakamoto. En somme, l’objectif était d’en faire une monnaie légale alternative et un moyen de paiement reconnu. Du moins, c’est ainsi que le principal intéressé l’a présenté anonymement au monde, un peu moins d’un an après la crise financière de 2008.

Les crypto-monnaies ont pour principal objectif d’être des outils de transfert de valeur décentralisé et anonyme, plus que de véritables monnaies légales. En d’autres termes, cette innovation a surtout permis aux personnes d’échanger de l’argent sans passer par un tiers de confiance ou une autorité bancaire. C’est notamment grâce à son architecture tournant autour d’un réseau blockchain que le Bitcoin a mis à profit la puissance de calcul des machines pour remplacer les traditionnelles institutions de confiance, et se présenter en moyen de paiement à part entière.

Cependant, depuis ce temps-là, l’univers des crypto-monnaies a fortement évolué et aujourd’hui, il est bien différent. Bien que la plupart des crypto-monnaies partagent un socle commun avec le Bitcoin, les cryptoactifs proposent toutes sortes d’usages relatifs au transfert de valeur entre des individus ou des entités.

Comment sont créées les crypto-monnaies ?

Les blockchains sont sécurisées grâce à une méthode, qui s’appelle protocole de consensus. Ces protocoles assurent la sécurité du réseau informatique en faisant en sorte que les informations rentrées dans les blocs sont les bonnes, et qu’elles sont infalsifiables. Il existe plusieurs méthodes, mais nous ne parlerons ici que des deux principales : la proof of work — ou preuve de travail — et la proof of stake — preuve d’enjeu.

Toutefois, la plupart sont créées par des entreprises qui font en quelque sorte office d’autorité centrale, ce qui nuit inévitablement à la décentralisation de celles-ci.

Quel est le principe de la proof of work ?

La proof of work (aussi abrégée POW, preuve de travail) est la méthode la plus connue, car c’est celle employée par le réseau blockchain de bitcoin. Pour qu’un nouveau bloc soit validé, le protocole POW demande à des utilisateurs du réseau, que l’on appelle les mineurs, de résoudre des opérations et des calculs mathématiques très complexes, qui requièrent des ordinateurs très puissants. Le premier à trouver la réponse à ces calculs « gagne » le droit de miner le prochain bloc, et reçoit en retour une récompense sous forme de cryptoactif. C’est donc une espèce de course à la puissance qui se joue, et qui permet par la même occasion de créer de nouvelles unités de bitcoin — et donc de la richesse. C’est ce processus que l’on appelle le minage qui sert aussi à la validation des transactions.

La bockchain est une technologie de plus en plus utilisée // Source : Canva
La bockchain est une technologie de plus en plus utilisée. // Source : Canva

Ce processus, de par son côté énergivore, est constamment remis en question malgré les efforts des mineurs ces dernières années pour se diriger vers une transition plus verte avec un recyclage des énergies fossiles, par exemple. C’est dans ce contexte qu’est né le proof of stake.

Qu’est-ce que la proof of stake ?

L’autre méthode la plus répandue est celle de la proof of stake (POS ou Preuve d’enjeu), et elle est notamment utilisée par la crypto-monnaie Ethereum. Pour créer un nouveau bloc avec une POS, pas besoin de résoudre des calculs : il faut à la place mettre en jeu une partie de ses possessions en crypto-monnaie. On ne parle donc pas de minage, mais de validation. Sur la blockchain de l’Ethereum, il faut mettre en jeu 32 ETH (d’où le terme preuve d’enjeu) afin de pouvoir « participer » et tenter de devenir validateur. Les validateurs sont choisis au hasard, et les sommes retenues servent à s’assurer de leur bon comportement : si un validateur se déconnecte ou qu’il a une activité suspecte, il peut perdre son argent.

Bitcoin (BTC) est-il la meilleure crypto-monnaie en 2024 ?

Il n’existe pas de meilleure cryptomonnaie à proprement parler. Mais, si l’on doit n’en citer qu’une, alors le Bitcoin est, de loin, la cryptomonnaie la plus connue au monde. C’est la toute première, celle qui a ensuite initié la création de milliers d’autres et de tout un écosystème.

Aujourd’hui, il en existe cependant beaucoup d’autres, tellement qu’il serait impossible de toutes les lister ici. Certains actifs numériques ont un but précis, d’autres ont des mécanismes de fonctionnement particuliers qui les distinguent, d’autres encore sont indexées sur le cours de monnaies classiques.

Parmi les cryptoactifs les plus connues, on peut cependant citer l’Ethereum, qui est la 2e plus grosse crypto-monnaie au monde derrière le bitcoin ; le Doge Coin, une crypto-monnaie blague qui ne sert à rien, mais qui est adorée par Elon Musk ; le BNB, développée par la plateforme d’échange de crypto Binance ; ou encore l‘USDT, une crypto-monnaie indexée sur le taux du dollar (ce qu’on appelle stablecoin).

Quelle crypto va exploser en 2024 ? Spoiler alert : impossible de connaitre la plus rentable

On retrouve souvent ce type d’accroche sur les réseaux sociaux, sous des titres comme : « Cette crypto va faire x100 en 2024 ! » Bien que séduisants, ces formats sont complètement véreux : il est impossible de prédire avec certitude l’évolution du cours d’une cryptomonnaie ou de quelconque autre actif financier. Derrière ce type de message, se cachent souvent des intérêts peu avouables, visant davantage à générer du buzz ou à attirer des investisseurs naïfs qu’à partager des informations fiables.

D’ailleurs, personne ne vous révélera « la pépite » dans laquelle investir sans arrière-pensée. Il faut comprendre qu’au moment où une cryptomonnaie prometteuse est mise en avant de manière virale, les premiers investisseurs ont déjà pris position et profité des hausses éventuelles. Autrement dit, lorsque la majorité commence à en entendre parler, il est souvent trop tard pour en tirer un réel bénéfice. Idem, ce n’est pas en investissant sur des cryptomonnaies à faible intérêt ou en participant à des levées de fonds à bas prix qui vendent du rêve que vous allez faire fortune. Tout investissement, quel qu’il soit, exige une réflexion approfondie et surtout une compréhension de l’écosystème.

Évitez les « conseils » à sensation de certains youtubeurs ou influenceurs sur Twitter ; privilégiez plutôt des sources d’information sérieuses et éducatives sur le sujet avant d’engager le moindre euro. Il faut comprendre que le marché se paie sur les perdants, et ainsi il y en a bien plus que des gagnants.

Coins, tokens, crypto… : combien y a-t-il d’actifs numériques ?

Des tonnes… Le nombre de cryptoactifs a explosé ces dernières années avec les variations de prix du bitcoin. En 2023, la Banque de France recensait pas moins de 25 000 cryptoactifs en circulation. Alors, comment expliquer un tel chiffre ?

Il faut d’abord garder à l’esprit que, sur ce chiffre, environ 99 % des crypto-monnaies n’ont quasiment aucune valeur, si ce n’est spéculative. Globalement, si le nombre de cryptoactifs se multiplie de manière exponentielle, c’est surtout dû au fait qu’il est aujourd’hui plutôt simple de créer sa propre monnaie virtuelle. En effet, l’évolution de ce secteur a donné naissance à des tonnes d’outils et de ressources qui permettent aujourd’hui à n’importe qui de créer un cryptoactif – une réalité qui contraste avec l’époque où cela était réservé aux ingénieurs acharnés.

Et encore, ce chiffre est largement revu à la hausse si l’on compte le nombre de jetons qui exploitent des blockchains existantes. En effet, la création de cryptomonnaies est aujourd’hui très simple, et certains en profitent pour lancer toute une série de devises virtuelles sur Ethereum, Solana ou même Bitcoin. La plupart sont considérées comme des shitcoins par la communauté, mais cela n’empêche que certaines de ces cryptos s’envolent par spéculation en surfant sur un phénomène

Comment suivre le cours du Bitcoin et des autres crypto-monnaies ?

Il existe tout un tas de moyens de suivre les fluctuations de valeur des cryptoactifs. Il est possible de suivre le prix d’une cryptomonnaie directement sur les plateformes d’achat et de revente, mais aussi via des sites informatifs. CoinMarketCap répertorie la plupart des cryptoactifs avec bon nombre d’informations sur la cryptomonnaie en question, ainsi qu’un graphique pour suivre sa valeur en temps réel.

Où investir dans la crypto-monnaie ?

Avec le temps, le marché des crypto-monnaies s’est tellement démocratisé qu’il est aujourd’hui très simplifié et il est ainsi possible d’investir dans la cryptomonnaie sans forcément être un geek. À l’époque, détenir des cryptoactifs demandait nécessairement une sensibilité aux usages de la blockchain et un minimum de compétences pour paramétrer un wallet et sa clé privée afin de transférer ses cryptos.

Aujourd’hui, les plateformes cryptos ont largement épuré les processus d’investissement, ce qui n’est pas nécessairement une bonne chose pour les investisseurs particuliers. En effet, il devient de plus en plus facile de tomber dans des pièges liés au FOMO, d’investir dans des projets douteux et de perdre son argent.

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