La liste est longue de 116 pages, les noms écrits en tout petit, presque illisibles. Le document, qui rassemble toutes les entreprises auxquelles FTX doit de l’argent, a été rendu public le 25 janvier 2023, et montre l’étendue des pertes de la plateforme d’échange crypto.
En tout, FTX doit de l’argent à un million de créanciers. Un chiffre impressionnant, à la hauteur de la faillite de l’entreprise en novembre 2022, qui a emporté avec elle une partie du secteur des crypto-monnaies. Mais plus que le nombre de créanciers, qui était déjà connu, ce sont les noms de ces derniers que le nouveau document dévoile. La longue liste laisse voir que beaucoup d’entreprises de la tech sont concernées, et que FTX doit également de l’argent à des banques françaises.
Que contient la liste ?
Jusqu’en novembre, FTX était l’une des entreprises les plus respectées du secteur des crypto-monnaies et était la deuxième plus importante plateforme d’échange de devises numérique au monde, juste derrière Binance. Mais après la publication d’un article laissant planer le doute sur la gestion des fonds de l’entreprise, les déboires se sont enchaînés, et ont forcé l’entreprise, en une semaine à peine, à mettre la clé sous la porte.
Depuis, un procès est engagé contre les anciens dirigeants de FTX et les comptes de l’entreprise sont passés au peigne fin, afin de retrouver le plus de liquidité possible et de rembourser les nombreuses sociétés auxquelles FTX doit de l’argent. En tout, la plateforme serait endettée à hauteur de 8 milliards de dollars.
La liste des créanciers est donc très, très longue. Mais elle est également révélatrice des liens que FTX avait tissés tout autour du monde, et notamment de sa proximité avec les entreprises de la tech. Apple, Netflix, Amazon, Meta, Google, LinkedIn, Microsoft et Twitter font partie des créanciers, tous comme Le New York Times et le Wall Street Journal. Selon CoinTelegraph, on trouve même dans la liste le média spécialisé CoinDesk, celui-là même qui a publié l’article ayant mené à la chute de FTX.
Le monde des crypto-monnaies n’est, bien sûr, pas épargné. On savait déjà que la faillite de FTX avait mené à celle de Genesis, mais on découvre avec cette liste de nouveaux noms de créanciers. La plateforme d’échange Coinbase apparait, tout comme Yuga Labs, les fondateurs des NFT Bored Ape Yacht Club, Chainalysis, et même des filiales de Binance, la grande plateforme rivale de FTX.
Des entreprises françaises font aussi partie de cette liste, comme l’a repéré BFMTV, dont les banques « BNP Paribas, le Crédit Agricole (seule la filiale américaine à New-York est mentionnée), la Société Générale ou encore le Groupe BPCE, qui est l’organe central commun à la Banque populaire et à la Caisse d’épargne française ». L’information de BFMTV a cependant été démentie dans la soirée du vendredi 27 janvier par des représentants du groupe BPCE. « Le Groupe BPCE et ses entreprises entend préciser qu’il n’a aucune exposition crédit sur les 102 entreprises de FTX citées », a précisé l’entreprise.
Si on peut comprendre avec cette liste l’impact que la faillite de FTX a sur le monde, il manque cependant des informations cruciales : on ne sait pas combien FTX doit à chaque créancier. Impossible pour l’instant de dire à quel point Netflix et Meta sont touchés — et peut-être ne le saura-t-on jamais.
Mise à jour du 30 janvier : l’article a été modifié afin de rajouter le démenti du groupe BPCE.
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