Il pourrait enfin devenir aussi facile et rapide bientôt de payer sur internet que de payer dans une boutique physique. A la demande de l’industrie bancaire et des marchands, le W3C qui fixe les standards du web a lancé ce mercredi un Groupe de travail sur les paiements en ligne, dont l’objectif est de fluidifier au maximum le processus qui permet aux internautes de régler des achats en ligne.
Plus le processus sera facile, plus les obstacles à la consommation en ligne sauteront, ce qui sera bénéfique à l’ensemble du secteur et de l’économie. Il faut donc que payer sur Internet devienne aussi naturel et spontané que de sortir un billet de son portefeuille pour le donner au marchand.
Une demande forte dans l’industrie
« La demande s’est faite très forte dans l’industrie depuis environ deux ans », nous raconte Bertrand Gidon, Lead Business Developper du W3C dans la zone Europe-Asie-Moyen Orient. « Nous avions donc organisé une première réunion les 24 et 25 mars 2014 au Palais Brongniard à Paris, en clin d’oeil à l’Histoire (avant de devenir un palais d’exposition, le lieu a abrité la Bourse de Paris pendant près d’un siècle et demi, ndlr). D’autres réunions ont suivi aux Etats-Unis et en Europe, qui ont d’abord permis la création d’un groupe d’intérêts fin 2014, lequel a servi d’incubateur d’idées et de collecteur d’informations, avant la création du Working Group aujourd’hui ».
Comme le veut le fonctionnement habituel du W3C, celui-ci évoluera sur la base du consensus pour établir d’ici un à deux ans un standard accepté par tous. Il n’est toutefois pas exclu que certains acteurs (peut-être pour imposer leurs visions des choses et créer des standards de fait) anticipent l’implémentation dans les navigateurs et les sites marchands, comme ça s’est vu notamment pour le HTML 5 dont la standardisation officielle est intervenue bien après sa mise en œuvre concrète.
Vos Bitcoins dans Google chrome
L’idée du W3C, dont le groupe d’intérêt avait déjà réuni plus de 120 experts, est d’aboutir à un ensemble d’API standardisées, qui permettront aux internautes de stocker leurs différents moyens de moyens directement au sein du navigateur, de manière sécurisée. Lors de la phase de paiement chez un marchand, devant laquelle renonceraient 68 % des consommateurs, le client n’aurait plus qu’à choisir le compte à débiter et à confirmer la commande. Le reste se passerait de façon totalement transparente pour l’utilisateur, entre le navigateur et le site ou l’application du e-commerçant.
« C’est aujourd’hui un véritable défi pour les sites marchands de proposer de nouvelles options de paiement à l’utilisateur en raison des nombreuses solutions propriétaires et de la multitude d’API différentes », constate le docteur Jeff Jaffe, PDG du W3C. « Les standards du W3C permettront l’interopérabilité des différentes solutions par la standardisation d’interfaces de programmation. Ainsi, lorsque vous achetez quelque chose, vous devriez avoir un moyen standard de faire correspondre les moyens de paiement dont vous disposez avec ceux acceptés par le site marchand, et qui s’intègre parfaitement à la séquence d’achat du site marchand ».
Le système serait ainsi fortement simplifié pour l’internaute, qui non seulement n’aura plus à saisir ses numéros de carte ou ses coordonnées à chaque transaction, mais se verrait proposer uniquement les moyens de paiement qui sont compatibles avec le marchand. Si un vendeur accepte PayPal mais que le client n’a pas de compte PayPal enregistré dans son porte-feuille, l’option ne sera pas affichée.
Le standard sera ouvert à toutes les méthodes de paiement, y compris « les cartes de crédit et de débit, le paiement mobile, le service de tiers de confiance (PayPal, dépôt fiduciaire, etc.), les bitcoins et autres technologies et solutions de sécurisation des données ».
Bertrand Gidon assure que le système ne sera pas perçue comme un concurrent à Apple Pay, Samsung Pay ou Google Wallet, mais que ces derniers qui cherchent eux aussi à simplifier le paiement en ligne ont vocation à intégrer l’API pour offrir un moyen de paiement parmi d’autres stockés dans le navigateur.
Pour le moment aucune indication n’est fournie sur le mode de sécurisation du portefeuille, qui sera bien évidemment un élément crucial (on se souvient des attaques de PayPal contre Apple Pay). On peut supposer cependant que la biométrie dont l’usage est appelé à se généraliser fera partie des solutions mises en avant pour s’assurer que la personne qui demande à accéder au « Wallet » y est bien autorisée. Le spécialiste de la sécurisation des cartes à puces, Gemalto, fait partie des membres du groupe de travail.
Parmi les autres membres du groupe figurent de nombreux acteurs financiers (Bloomberg, la Banque Fédérale, RaboBank, WorldPay, Ripple…), des opérateurs télécoms, mais aussi Google, Apple, Microsoft ou Mozilla. Une représentation large qui devrait faciliter l’adoption d’un standard.
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