Sauf à être totalement coupé de l’actualité, vous n’êtes pas sans savoir que la voiture autonome est actuellement l’un des sujets les plus en vogue. Depuis que Google a dévoilé ses intentions il y a cinq ans, l’industrie automobile s’est elle aussi lancée dans l’aventure. Aujourd’hui, plus une semaine ne s’écoule sans qu’un constructeur ne présente ses projets dans ce domaine, entre deux démonstrations sur route.
Mais toutes les entreprises n’ont pas le même appétit pour la voiture autonome. Certaines affichent même un relatif scepticisme pour ce type de technologie. C’est le cas de Cadillac, et plus particulièrement de son PDG, Johan De Nysschen. Lors d’un évènement survenu lundi aux États-Unis, le chef d’entreprise a expliqué qu’il ne souhaitait pas voir émerger un monde dans lequel les conducteurs appartiendraient au passé.
Il ne s’agit pas d’empêcher les voitures autonomes de voir le jour. Il s’agit de faire en sorte que celles-ci puissent partager la même route des conducteurs qui souhaitent encore manœuvrer eux-mêmes leur véhicule. « La conduite autonome et la passion de la conduite doivent coexister », a-t-il lâché, dans des propos rapportés par Mashable. Si ce n’est pas le cas, ce serait, de son point de vue, un « scénario cauchemardesque ».
La conduite autonome et la passion de la conduite doivent coexister
La position de Johan De Nysschen s’explique par le segment qu’occupe Cadillac dans le secteur de l’automobile : la société vend des voitures de luxe, qui jouissent d’une aura particulière auprès des passionnés (lorsqu’ils qui ont les moyens de se les offrir). Celles-ci ne sont pas vues que comme un simple moyen de transport. Elles sont aussi un vecteur de plaisir personnel et de prestige social.
Pour le PDG de Cadillac, il est donc important qu’une place soit laissée à ceux qui aiment la conduite. Pour autant, Johan De Nysschen n’a pas non plus dit que son entreprise ne proposera jamais le moindre modèle autonome. Il est évident que si cette technologie s’avère être une vraie lame de fond auprès du grand public, Cadillac sautera le pas pour s’aligner sur sur ses concurrents.
Il reste toutefois une éventualité que Johan De Nysschen n’a manifestement pas pris en compte : le législateur : s’il s’avère que les voitures autonomes sont nettement plus sûres que les conducteurs, il n’est pas improbable de penser que la conduite humaine sera petit à petit marginalisée avant d’être interdite. Car en effet, qu’est-ce que pèse le plaisir de la conduite face à la sécurité routière ?
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