Une heure de TikTok par jour. Voilà le nouveau régime auquel les mineurs vont devoir se soumettre dans les prochaines semaines. L’application mobile prépare l’arrivée d’une nouvelle restriction en fonction de l’âge de ses membres : toutes les personnes ayant moins de 18 ans seront soumises à un temps d’écran limité à l’avenir.
TikTok a dévoilé sa nouvelle politique dans un communiqué paru le 1er mars 2023 sur son site web. L’entreprise avance comme justification principale le bien-être des adolescents, qui peuvent parfois passer beaucoup trop de temps à faire défiler les vidéos les unes après les autres. Le déploiement de cette limite de temps doit avoir lieu dans « quelques semaines », via une mise à jour de l’app.
La mesure a été partiellement saluée par Charlotte Caubel, secrétaire d’État chargée de l’enfance, qui a assorti son commentaire de quelques observations : « Cette décision va dans le bon sens, mais ne répond pas à l’ensemble de nos inquiétudes, notamment concernant la protection des données des utilisateurs et la teneur des contenus accessibles », écrit-elle sur Twitter.
TikTok limite, mais pas trop quand même
La limite des 60 minutes d’utilisation quotidienne s’avère elle-même… limitée. Dans le descriptif de la mesure, TikTok admet que la barrière horaire peut être franchie en retapant son mot de passe. D’après le réseau social, cette contrariété a néanmoins une vertu : elle ferait prendre conscience à l’ado qu’une heure est déjà passée et qu’il est peut-être temps de faire autre chose.
Et, si l’ado entre son mot de passe et continue de scroller quand même ? Une autre alerte sera déclenchée 40 minutes plus tard, dans laquelle il verra une proposition l’invitant à fixer une limite de temps quotidienne dans l’application. Mais, ici aussi, TikTok ménage aussi ses intérêts : pas question de bloquer radicalement qui que ce soit d’office après 60 ou 100 minutes.
Les réseaux sociaux font face à des enjeux contradictoires : leur activité repose sur l’économie de l’attention, qui consiste à accaparer le temps des internautes, et donc à les inciter à rester. Mais, il leur faut aussi répondre aux demandes de la société en faveur d’un usage du numérique raisonnable et raisonné, notamment quand il s’agit des plus jeunes, davantage exposés.
C’est sur cet entre-deux qu’évolue ici TikTok, alors que son service fait l’objet de reproches croissants en France et ailleurs dans le monde — aux États-Unis, une enquête sur les effets néfastes de l’app a été lancée. Parmi les critiques courantes figurent l’émergence de jeux dangereux, l’hypersexualisation, la désinformation, le cyberharcèlement, les troubles alimentaires et la santé.
D’ailleurs, le communiqué de TikTok signale que la limite de temps de 60 minutes imposée par défaut peut être désactivée. Néanmoins, le réseau social indique qu’il y aura quand même une alerte envoyée à l’adolescent s’il dépasse le cap des 100 minutes par jour. D’après TikTok, les mineurs répondent favorablement à ces alertes en définissant ensuite un temps d’usage.
Aujourd’hui, TikTok se fonde sur l’âge renseigné au moment de l’inscription sur le site pour déterminer qui est majeur et qui ne l’est pas. Cet indicateur n’est pas entièrement fiable — on peut donner une fausse date. Il existe une procédure pour demander un changement d’âge, mais elle est inutilisable, car des pièces d’identité peuvent être sollicitées pour vérifier.
TikTok utilise également des méthodes automatisées pour détecter des comptes dont l’âge renseigné n’est pas cohérent — et ponctuellement, des profils sont ainsi supprimés, parfois massivement. Des équipes de modération peuvent aussi être mobilisées. La détection automatique est une approche que l’on retrouve aussi sur Instagram.
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