En plus de faire grimper les prix, la crise énergétique a accéléré le calendrier du gouvernement sur certains aspects. Désormais, à chaque contrôle d’une chaudière, il faut prouver que l’on possède un thermostat. Une mesure de bon sens, puisque les thermostats permettent de ne pas laisser tourner sa chaudière en permanence. Mais c’est surtout une aubaine pour les professionnels du secteur, qui voient la demande exploser ces dernières semaines.
Comme tout bon adepte de la maison connectée, vous vous interrogez peut-être sur la pertinence d’installer un thermostat connecté plutôt qu’un simple thermostat mural, avec des consignes manuelles. Les économies sont-elles immédiates ? Quel gain ou perte de confort au quotidien ? Que peut-on faire de « smart » ? Nous avons testé le modèle de Netatmo (Legrand), commercialisé autour des 180 euros.
Points forts
- Le contrôle à distance
- Fonctionne sur piles
- Compatibilité Apple/Google/Amazon
Points faibles
- Application un peu confuse
- Des habitudes à revoir
Quel thermostat connecté choisir ?
Premièrement, comment débuter le test d’un produit connecté sans parler de Matter, le nouveau protocole pour la maison connectée en cours de déploiement. À notre connaissance, il n’existe aucun thermostat compatible Matter en mars 2023. Une bonne raison de repousser son achat ? Oui et non. Certains modèles, comme ceux de Netatmo, sont compatibles avec Apple HomeKit, Google Home et Amazon Alexa. Pour eux, Matter ne changerait presque rien. D’autres, comme ceux de Google, devraient recevoir une mise à jour Matter dans le futur. Le mieux est de choisir un modèle compatible avec les écosystèmes que l’on souhaite utiliser, plutôt que de forcément opter pour un modèle Matter.
Pourquoi choisir le modèle de Netatmo plutôt qu’un autre ? Ce qui nous a séduits, c’est sa compatibilité avec les trois écosystèmes (Apple, Google, Amazon), son design sur piles (pour l’accrocher au mur même si l’on ne possédait pas de thermostat avant) et le fait qu’il soit développé par une entreprise française. D’autres alternatives, comme chez Google Nest ou Tado, sont aussi intéressantes. Nos confrères de Frandroid proposent un comparatif des différentes solutions disponibles.
Une installation pas très simple
Officiellement, Netatmo assure que l’installation de son thermostat est facile. L’entreprise dit qu’un bricoleur devrait y arriver sans avoir besoin de l’aide de qui que ce soit. Nous l’avons cru, nous n’aurions pas dû.
Sur la chaudière utilisée pour notre test, les étapes étaient beaucoup plus nombreuses que sur le tutoriel disponible sur le site de l’entreprise. Malgré nos compétences en bricolage, nous avons préféré renoncer à une installation autonome pour faire appel à un professionnel, bien plus à l’aise avec le fait de dévisser une quinzaine de vis sur une chaudière, de retirer plusieurs composants électroniques et d’alimenter l’objet connecté avec une sortie de câble, faute d’espace disponible dans la chaudière.
Comme de nombreux thermostats connectés, le produit de Netatmo utilise un relais. On connecte avec des fils un petit module à la chaudière (phase, neutre et les deux câbles nécessaires au contrôle de la chaudière), puis on l’accroche au mur.
Le thermostat, que vous l’accrochiez au mur ou que vous le posiez sur un meuble (deux socles sont fournis), utilise des piles. Il envoie des commandes sans-fil au relais, qui donne l’instruction à la chaudière. Puisqu’il est intelligent, il peut prendre des initiatives de lui-même ou être piloté à distance.
La configuration du thermostat connecté de Netatmo est très simple
Une fois le relais branché et le thermostat allumé (ils se détecteront seuls), il faut les configurer dans une application pour déclencher l’aspect connecté. Étrangement, deux possibilités cohabitent. On peut utiliser :
- Netatmo Energy, l’application historique pour contrôler le thermostat.
- Legrand Home+Control, une application qui permet de contrôler beaucoup plus d’appareils, y compris ceux développés par d’autres entreprises.
Nous avons choisi la deuxième option, puisque nous sommes utilisateurs des prises Legrand Celiane connectées, qui utilisent aussi Home+Control. Une fois le thermostat détecté (en scannant le code Apple HomeKit avec un iPhone ou en détection automatique sur Android), l’application commence à poser des questions.
À quelle heure vous levez-vous en semaine ? À quelle heure partez-vous au travail ? À quelle heure rentrez-vous ? À quelle heure dormez-vous ? Que faites-vous le samedi ? Et le dimanche ? Toutes les questions de Netatmo ont un but : fabriquer un planning de température. Par exemple, le thermostat chauffe la maison à 22 degrés quand on est là, mais coupe complètement la chaudière en notre absence si la température de la maison est au-dessus de 16 degrés. Le chauffage s’allume avant notre retour le soir, pour que la température soit bonne à notre arrivée. C’est tout bête, mais cela permet de faire des économies d’énergie.
Depuis l’application, on peut effectuer des « Manual Boost » pour pousser une température en dehors du planning pendant plusieurs heures. Ces augmentations provisoires peuvent être faites à distance, si on rentre plus tôt à la maison par exemple. Un mode absent permet aussi de baisser encore plus la température pendant des vacances, tout en retrouvant un appartement chauffé au retour.
Quid de l’intégration à Apple, Google et Amazon ? Nous l’avons testée pour les deux premiers. C’est très simple chez Google (il suffit de se connecter avec son identifiant et son mot de passe), plus contraignant chez Apple, où il faut croiser les doigts pour que le code HomeKit fonctionne. Sinon, on est bon pour tout réinitialiser… Une fois configuré, on peut contrôler sa température avec Siri ou Google Assistant ou depuis les applications des deux géants. Qui ont l’avantage d’offrir des interfaces plus simples que celle de Legrand.
Qu’est-ce que ça change ?
Au quotidien, des avantages et des inconvénients
Installer un thermostat connecté dans un appartement qui n’avait pas de thermostat est plaisant, puisqu’il permet de contrôler précisément la température de son foyer. L’effet waouh sera sans doute plus limité si vous remplacez un thermostat « bête ».
Après deux semaines avec le thermostat Netatmo, nous sommes satisfaits par le fait d’avoir passé cette étape, de toute manière obligatoire, tout en ayant débloqué la possibilité d’allumer le chauffage à distance sans avoir à l’allumer toute la journée. Le fait de pouvoir créer des scénarios, chose qu’un thermostat classique ne permet pas de faire, est pratique. Pourquoi ne pas utiliser les automatisations d’Apple Home pour éteindre le chauffage dès que tout le monde est parti, par exemple ?
Cependant, nous avons aussi pu constater les limites d’une installation totalement automatisée. Par exemple, au moindre débordement du planning préétabli (on décide de télétravailler, par exemple), il n’est pas rare d’oublier de déclencher un « Manual Boost » et de s’en rendre compte lorsque l’appartement a perdu 3 degrés. Ce qui crée du coup une perte d’énergie évitable…
Autre problème : prenons l’exemple d’une salle de bain mal isolée. En mode absent (16 degrés au minimum partout), la salle de bain peut facilement tomber sous les 10 degrés pendant que les autres pièces restent au-dessus des 16 degrés indiqués, ce qui fait que la chaudière ne sort pas de veille. Le seul moyen de régler cet écart est de rajouter une tête thermostatique sur le radiateur de la salle de bain, pour qu’il déclenche le chauffage dans cette pièce et seulement elle, mais encore faut-il avoir un radiateur compatible… En l’état, il faut se résigner à vivre dans une salle de bain plus froide que d’habitude.
Enfin, l’application de Legrand est parfois confuse. Dès que l’on installe une tête thermostatique, on perd la possibilité de changer la température de toute la maison d’un seul coup. La multiplication des étapes incite à utiliser les applications de Google et Apple, plus ergonomiques pour déclencher des commandes à plusieurs endroits en une seule commande… mais sans planning.
Déjà des économies d’énergie
S’il est impossible de faire un vrai bilan en deux semaines, nous avons constaté une baisse de moitié de notre consommation de gaz depuis l’installation du thermostat connecté. C’est énorme, mais cela s’explique par notre mauvaise habitude à laisser le chauffage allumé la journée pour éviter de mourir de froid en rentrant à la maison. Avec le thermostat connecté de Netatmo, à condition de ne pas rentrer trop tôt, on devrait pouvoir avoir chaud sans dépenser de l’énergie inutilement.
Le verdict
Netatmo Netatmo Thermostat Connecté
Voir la ficheOn a aimé
- Le contrôle à distance
- Fonctionne sur piles
- Compatibilité Apple/Google/Amazon
On a moins aimé
- Application un peu confuse
- Des habitudes à revoir
Faut-il craquer pour un thermostat connecté ? Si on ne possède pas de thermostat, il nous semble préférable d’opter pour un modèle contrôlable à distance aujourd’hui, aussi bien pour réaliser des économies d’énergie que pour disposer d’un produit plus complet. Si on souhaite remplacer un thermostat existant, tout dépend de vos besoins. Le thermostat connecté aura un impact plus petit sur votre quotidien que chez des personnes qui n’ont jamais eu la possibilité de contrôler leur chaudière; mais le fait de pouvoir demander à Siri ou Alexa d’augmenter la température est plaisant, surtout à l’heure du tout connecté.
Quid du thermostat de Netatmo précisément ? Particulièrement adapté au marché français, il a l’avantage de fonctionner avec tous les écosystèmes et de disposer d’un design plutôt réussi et personnalisable, qui ne nécessite pas une alimentation en permanence pour fonctionner. Même si on peut reprocher au groupe Legrand son interface logicielle parfois confuse, il s’agit de notre premier choix sur le marché des thermostats intelligents aujourd’hui. Surtout si vous comptez l’utiliser avec les applications d’Apple, Google et Amazon et que vous créez des scénarios bien adaptés à vos habitudes.
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