Longtemps resté à la tête de tous les logiciels de Peer-to-Peer en terme de popularité, KaZaA fait finalement place à BitTorrent, au moins en ce qui concerne le volume de données échangées sur les réseaux P2P. Loin d’être anecdotique, cette statistique montre que le mode de diffusion des contenus sur Internet se déplace et appelle de nouvelles formules économiques.

Ces temps-ci, le Peer-to-Peer est observé sous toutes ses coutures. Tandis que l’industrie culturelle s’inquiète (ou prétend s’inquiéter) des effets négatifs du P2P sur ses ventes, les fournisseurs d’accès à Internet s’inquiètent eux de l’effet bien réel du Peer-to-Peer sur les coûts de bande passante. La société CacheLogic, spécialisée dans la gestion du traffic des réseaux Peer-to-Peer, a installé une série d’équipements permettant aux FAI de mesurer en temps réel la consommation due aux échanges de fichiers.

Ils ont ainsi découvert que BitTorrent est aujourd’hui le réseau responsable du plus gros volume de traffic, dépassant désormais le vieillissant Kazaa. Et si les FAI s’inquiètent, c’est que BitTorrent connaît de multiples applications bien légales impossibles à filtrer. Par exemple, Fedora, la distribution Linux bien connue des amateurs de Red Hat, est distribuée par BitTorrent. En Angleterre, la BBC se sert du réseau pour distribuer certains contenus gratuits, alors qu’en France le réseau créé par Bram Cohen est utilisé notamment par le site Jeuxvideo.com pour diffuser des versions jouables des derniers jeux en vogue. Nous même sur Ratiatum distribuons plus de 350 logiciels, et ce uniquement via les réseaux P2P.

Le coût de la bande passante, autrefois supporté par les hébergeurs, se retrouve aujourd’hui supporté de plus en plus par les fournisseurs d’accès, ce qui impliquera à l’avenir de nouveaux modèles économiques pour tous ces acteurs. Avec Streamsight 510, Cachelogic permet aux FAI de détecter en temps réel les paquets employés pour les réseaux P2P, y compris lorsqu’ils sont destinés aux ports HTTP ou SMTP traditionnellement utilisés pour masquer le type de traffic ou détourner les firewalls. A l’avenir, les fournisseurs d’accès pourraient donc proposer des options d’augmentation de la bande passante pour les abonnés utilisateurs de réseaux Peer-to-Peer.

Une manière peut-être également de concilier les intérêts des majors et celle des FAI dans la lutte contre la gratuité du P2P.

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