Sonos va lancer deux nouvelles enceintes à la fin du mois de mars 2023. Le modèle Era 300 me fait déjà de l’œil pour améliorer mon installation home cinéma.

En 2021, j’ai troqué mon home cinéma classique, pour une installation avec des produits Sonos exclusivement. Trois ans après, je ne le regrette toujours pas : la simplicité d’utilisation, l’ergonomie, l’absence de câbles qui traînent partout, le rendu sonore largement à la hauteur… Autant d’arguments qui plaident en faveur de cette transition, même si la facture finale s’avère très salée. Il y a quand même un petit point qui peut chiffonner : l’écart de puissance entre la barre de son et les enceintes installées à l’arrière peut se ressentir à l’écoute. Mais, la future enceinte de Sonos pourrait palier ce défaut.

La marque a officialisé deux nouveaux produits : la Era 100 et la Era 300 — disponibles à compter du 28 mars 2023. La première est pensée pour remplacer la One, au catalogue depuis des années (je m’en sers de satellite dans ma configuration). La Era 300, de son côté, est un produit 100 % inédit. On penserait sûrement, face à son tarif élevé (499 €), qu’elle viendra se substituer à la Five — la plus chère des enceintes de Sonos (649 €). Mais, non : la Era 300 vient tirer profit d’une technologie particulièrement populaire ces derniers temps : l’audio spatial, avec le Dolby Atmos en tête d’affichage. J’imagine que cela pourrait tout changer dans une installation home cinéma haut de gamme moyennant, certes, un coût supplémentaire non négligeable (1 000 €, puisqu’il en faut deux).

Sonos Era 300 // Source : Sonos
La nouvelle configuration de rêve, selon Sonos. // Source : Sonos

L’enceinte Era 300 de Sonos fait énormément envie

Pas de DTS:X ?

Si la Era 300 est compatible avec le Dolby Atmos (y compris pour la musique), elle ne l’est pas avec le format concurrent, DTS:X. La raison est simple : il est beaucoup moins répandu et n’existe pas sur les plateformes de streaming.

Lors de mon test de la barre de son Arc, j’avais globalement été époustouflé par le rendu Dolby Atmos. J’avais néanmoins relevé un point qui empêchait l’expérience d’être totale : les effets 3D en hauteur s’arrêtent à mi-chemin et ne permettent pas de créer une sphère entière. Cette limitation s’explique par des contraintes physiques : dans l’idéal, les enceintes dédiées doivent être placées dans le plafond, au-dessus de la zone d’écoute. La barre de son Arc fait de son mieux avec deux haut-parleurs orientés vers le haut, en faisant rebondir le flux sonore pour qu’il arrive jusqu’à nos oreilles. Ce chemin, moins direct, entraîne une perte.

La Era 300 pourrait justement aider à remplir la sphère. Sa fiche technique le préfigure : on parle d’une enceinte pourvue de six haut-parleurs, dont un orienté vers le plafond. Avec une paire en complément d’une Arc, on passerait donc de deux enceintes orientées vers le plafond à quatre (deux pour l’Arc et deux pour les deux Era 300 installées à l’arrière). Rien que dans les chiffres, on y gagne forcément et l’on évoluerait alors vers une configuration 7.1.4 (le .4 renvoyant quatre haut-parleurs dédiés aux effets 3D en hauteur) — en ajoutant un caisson de basse.

Sonos Era 300 // Source : Sonos
Un design un peu plus audacieux pour la Era 300. // Source : Sonos

Au-delà de l’amélioration des prestations en Dolby Atmos (pour le cinéma ou les séries TV), un duo de Era 300 devrait assurer une bien meilleure présence sur la scène arrière qu’une paire de One. Là encore, c’est une question de fiche technique : plus vous multipliez les canaux, meilleure sera l’expérience — sachant que la Era 300 coûte plus du double. Deux One assurent le strict minimum en matière de spatialisation — on les entend, mais pas toujours suffisamment. Avec deux Era 300, on devrait gagner en puissance et, surtout, en précision. Pour qui adore être plongé au plus près d’un film d’action, l’expérience pourrait être sensationnelle.

Numerama a pu essayer la configuration la plus chère de Sonos (une barre de son Arc, deux Era 300 et deux Sub) avec deux films — Top Gun: Maverick et Sans un Bruit. Cet aperçu n’a duré que quelques minutes, mais les premières écoutes furent déjà convaincantes. Dans Top Gun: Maverick, la puissance permanente qui se dégage de la bande son est appuyée comme il se doit (merci les deux caissons de basse, même si c’est trop pour le coup). Dans Sans un bruit, qui se nourrit sans cesse de moments de silence, la clarté des bruitages est saisissante au point de glacer le sang. Bref, on a hâte de tester dans nos propres conditions, et avec une majorité de sources différentes.

Sonos Era 300 // Source : Sonos
Sonos Era 300. // Source : Sonos

La Era 300 comme simple enceinte ?

La Era 300 m’intéresse surtout pour le home cinéma, puisque j’ai toujours voulu remplacer les One — maillons faibles de l’installation. J’ai même envisagé les Five, voire naïvement cru que deux barres Ray pouvaient faire l’affaire (c’était une rumeur). Mais, la Era 300 reste avant tout une enceinte pleinement autonome, qui pourra être utilisée seule pour profiter convenablement des services de musique que l’on utilise.

Bon point : Sonos a décidé de changer son fusil d’épaule. Après avoir longtemps opté pour une philosophie basée sur la fermeture, l’entreprise prône désormais l’ouverture. En témoigne l’intégration du Bluetooth, autrefois un luxe réservé aux enceintes nomades (Move et Roam). En témoigne aussi la présence d’un port USB-C sur lequel on pourra relier une platine vinyle (via un adaptateur vendu séparément), sans inclure le diffuseur Sonos Port (à 449 €). Avec la Era 300 — et la Era 100 –, Sonos semble avoir tiré des enseignements pour offrir de la polyvalence à ses produits.

Il ne reste plus qu’à confirmer un point essentiel : les prestations acoustiques, qui devront être irréprochables vu le prix affiché (c’est plus cher qu’un HomePod, à titre de comparaison). On vous donne rendez-vous dans quelques semaines pour un avis complet.

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