Le pari de MetaMachine aura échoué. Le créateur d’eDonkey souhaitait imposer à la communauté son nouveau logiciel Overnet, basé sur le réseau décentralisé Kademlia. C’était sans compter sur la concurrence féroce du logiciel open-source eMule, qui a considérablement freiné la migration des utilisateurs, au point que Overnet connaît en ce moment ses dernières heures.

« Dans toute version future, nous ne sortirons que eDonkey« , prévient ainsi le site officiel d’Overnet. Apparu à l’origine en tant que Flock en juin 2002, le projet de décentralisation totale d’eDonkey aura tenu deux ans, sans jamais parvenir à marquer une nette séparation entre les deux logiciels.

Fini donc le duo eDonkey/Overnet qui semait le trouble dans l’esprit des utilisateurs. Il n’y aura plus qu’eDonkey, dans une mouture désormais classique qui marie un réseau eDonkey appuyé sur des serveurs et un réseau Kademlia décentralisé (à l’instar d’eMule).

Il faut dire que techniquement, Overnet n’a jamais véritablement réussi à se passer des serveurs. Lugdunum, programmeur des nouvelles générations de serveurs eDonkey, dénonçait ainsi chez nos confrères Open-Files un problème de communication avec les utilisateurs en LowID (cf : LowID sur WikiP2P) qui oblige Overnet à passer par un serveur comme Razorback pour fonctionner correctement.

« Overnet a besoin des serveurs edonkey, car la proportion de LOWID dans le réseau ne fait qu’augmenter. Ce n’est pas par hasard que le nom Overnet est abandonné par Métamachine pour revenir à celui de eDonkey« , résume ainsi Lugdunum.

L’avenir de MetaMachine

L’écart creusé entre la communauté eDonkey et son créateur était flagrant pour les observateurs depuis plus de deux ans, et il ne fait que grandir au fil des semaines et des mois. Victime d’un déficit d’image, MetaMachine communique difficilement avec les utilisateurs et surtout avec ceux qui sont les principaux acteurs de cette communauté. La crise qui a provoqué récemment l’exclusion des logiciels eDonkey du serveur Razorback a été très mal gérée par MetaMachine qui a corrigé le problème dans la version 0.53.21, mais sans l’annoncer officiellement, et donc sans montrer au grand jour sa réactivité.

Il faudra que la société new-yorkaise revienne vers plus d’ouverture envers les utilisateurs si elle souhaite rétablir la force qui fut la sienne en Europe il y a trois ans, au moment où les eDonkeyBot ou autres NPDonkey animaient avec force (et parfois avec polémiques pour le premier) une communauté désormais largement dissolue.

Cette force pourrait venir avec le projet sous-terrain de MetaMachine, Kdrive, un logiciel de partage de fichiers et de messagerie instantanée sécurisé, qui veut assurer l’anonymat de ses utilisateurs au sein de plus petites communautés. Mais là encore le créateur d’eDonkey communique extrêmement peu sur le sujet et ne fait naître pour l’instant aucune ferveur auprès d’un projet pourtant bienvenue en ces temps de poursuites judiciaires partout dans le monde.

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Kdrive, l’avenir de MetaMachine ?

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