C’est reparti pour un tour. Comme en 2020, les États-Unis viennent de brandir une nouvelle fois la menace du bannissement général de TikTok sur leur territoire, si la maison mère de l’application mobile, ByteDance, ne la vend pas. Jusqu’à présent, les restrictions concernant la plateforme se limitent à l’armée américaine, ainsi qu’aux fonctionnaires des institutions fédérales.
Le bannissement général de TikTok plane encore aux USA
Bannir globalement TikTok serait franchir un pas considérable ; outre-Atlantique, le service jouit d’une popularité sans pareille, en particulier chez les jeunes générations, comme les adolescents. Il y a des dizaines de millions d’utilisateurs et beaucoup préfèrent y passer plus de temps que sur Facebook, Instagram, Twitter ou même YouTube.
Le Wall Street Journal rapporte dans son édition du 15 mars 2023 que le CFIUS (Comité pour l’investissement étranger aux États-Unis) est à l’origine de l’ultimatum contre TikTok et ByteDance. Le CFIUS est une mission interministérielle qui intervient sur ce genre de cas. En 2019, elle a incité l’appli Grindr à changer de propriétaire (il était chinois), au nom de la sécurité nationale.
Déjà trois ans auparavant, quand le gouvernement de Trump était au pouvoir, Washington avait fait pression pour obliger ByteDance, l’entreprise chinoise à l’origine de TikTok, à vendre l’application mobile à un repreneur américain. Plusieurs noms circulaient alors, comme Microsoft, Oracle et même Walmart, l’équivalent de Carrefour aux USA. Mais, aucune cession n’a eu lieu.
À l’époque, des échanges entre ByteDance et le CFIUS avaient déjà eu lieu. « Pendant un an, TikTok s’est engagée activement et de bonne foi avec le CFIUS pour répondre à ses préoccupations de sécurité nationale, même si nous ne sommes pas d’accord avec son évaluation », indiquait ByteDance en 2020, en assurant avoir proposé des solutions pour accroître la confiance.
À l’AFP, un porte-parole de TikTok a rappelé l’existence de ces discussions, en février : « La façon la plus rapide et la plus efficace de répondre à ces inquiétudes (…) est que le CFIUS adopte l’accord proposé sur lequel nous travaillons avec eux depuis plus de deux ans. » Un autre, récemment, a estimé que la vente de TikTok ne résoudrait pas tout pour la sécurité nationale.
Changer de propriétaire « ne signifiera pas l’imposition de nouvelles restrictions sur la circulation des données ou l’accès à celles-ci », d’après cet autre porte-parole. Il a plaidé pour l’emploi des mécanismes américains de protection des données et une vérification par des tiers de ces dispositifs. TikTok utilise deux centres de traitement de données pour l’Occident : un aux USA et un autre à Singapour.
Ailleurs en Occident, la pression s’accentue contre TikTok. Plusieurs autres pays, comme le Canada, la Belgique, l’Estonie et la Finlande, ont pris des mesures pour interdire l’utilisation de TikTok sur les appareils gouvernementaux. Même chose du côté de la Commission européenne. En France, un tel pas n’a pas encore été franchi, mais l’application est observée de près.
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