S’il y a bien un navigateur web qui aime intégrer de nouvelles fonctionnalités, c’est certainement Opera. Historiquement, le logiciel a toujours surfé sur l’actualité de la tech. En 2005, il intégrait le protocole BitTorrent, lorsque les échanges en P2P étaient à la mode. En 2016, c’était un VPN pour sécuriser sa connexion. En 2022, Opera basculait dans le Web3 et la crypto.
Opera bascule sur ChatGPT
Avec la percée des intelligences artificielles génératives, comme ChatGPT pour le texte ou Midjourney et DALL-E pour l’image, Opera ne pouvait pas ne pas prendre le train en marche. Aussi, le navigateur web annonce ce 22 mars 2023 la sortie d’une nouvelle version de son logiciel, qui s’interface avec ChatGPT, le chatbot conçu par la société américaine OpenAI.
En téléchargeant et en installant la mise à jour d’Opera, les internautes ont maintenant à une option expérimentale, à activer dans les paramètres, pour faire réagir ChatGPT selon ce qu’ils ou elles voient sur le web. Vous pouvez ainsi « appeler » l’agent conversationnel pour lui faire faire un travail sur une page, ou bien une portion de texte que vous sélectionnez.
Lorsque vous vous trouvez sur une page web, Opera affiche en haut à droite de la barre des tâches un bouton d’action appelé « AI Prompts », ce qui peut se traduire par « Commandes pour l’intelligence artificielle ». Un prompt est une instruction que l’on donne à un système génératif pour qu’il exécute la tâche demandée, en fonction de ses algorithmes.
Parmi les prompts disponibles, on peut demander à Opera de synthétiser la page, d’extraire le point principal de l’article, de proposer un tweet ou bien de trouver du contenu similaire. Des actions plus divertissantes sont aussi possibles, à l’image de la commande proposant de créer un mème en rapport avec le sujet que vous visualisez.
D’autres commandes sont proposées lorsque vous sélectionnez un seul mot, ou bien un paragraphe, avec là encore un mélange d’actions de productivité ou amusantes. On peut demander une synthèse, créer un quiz, trouver un synonyme, ou bien faire un exercice d’écriture d’invention en reformulant le texte pour qu’il imite un haïku ou un commentaire de football.
Un compagnon et un assistant pour le web
En somme, Opera fait de ChatGPT une sorte de compagnon pour se balader sur le web. C’est un assistant pour produire de l’aide à la volée, plutôt que d’avoir à faire des allers-retours entre le site et la plateforme d’essai mise en place par OpenAI pour donner des instructions au chatbot. C’est ce que décrit Joanna Czajka, directrice des produits chez Opera :
« Le contenu généré par l’intelligence artificielle change la donne pour la navigation sur le web. Notre objectif est d’utiliser ces technologies pour donner à nos utilisateurs de nouveaux superpouvoirs de navigation — en ré-imaginant la façon dont ils apprennent, créent et recherchent. » Un bémol néanmoins : tout se passe en anglais pour l’instant.
L’outil actuellement proposé est une première version. D’autres prompts et d’autres fonctionnalités devraient prochainement arriver, mais aucun calendrier particulier n’est arrêté. Opera évoque une deuxième phase consistant à construire un moteur IA spécifique au navigateur, en se basant sur le modèle de langage d’OpenAI, GPT (la version n’est pas indiquée).
Un outil expérimental et à prendre avec des pincettes
Ces nouveaux outils sont accessibles en cliquant en haut à droite du navigateur, sur l’icône montrant un panneau de commandes — c’est la section configuration facile, si vous connaissez Opera. Ensuite, il vous faut activer la rubrique « AI Prompts » pour faire apparaître le bouton d’action. L’outil rappelle à ce titre qu’il est encore expérimental.
Plusieurs mises en garde figurent d’ailleurs dans l’outil à mesure que vous avancez dans le paramétrage. Il est ainsi rappelé de ne pas s’en servir comme avis médical ou juridique. Par ailleurs, les assertions de l’outil ne doivent pas être considérées comme des paroles d’évangile. Les internautes sont invités à avoir du recul et à vérifier systématiquement les faits.
Opera déclare avoir mis des dispositions pour éviter la génération de contenus inappropriés — plus exactement, le navigateur utilise les garde-fous employés par OpenAI dans son agent conversationnel. Cependant, l’outil n’est pas à l’abri de se rater ponctuellement, avec des contenus biaisés, offensants, faux ou trompeurs.
Il est également rappelé de ne pas partager des informations sensibles ou bien personnelles avec ce service. C’est d’autant plus important que le système peut utiliser les conversations générées pour améliorer son fonctionnement. Il faut se dire que les prompts sont publics. Des avertissements sont affichés sur le navigateur avant de pouvoir utiliser l’outil.
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