Annoncée en même temps que la Era 100, l’enceinte Era 300 porte presque bien son nom. Avec son nouveau produit audio haut de gamme, Sonos entre bien dans une nouvelle ère. Il y a d’abord celle de la polyvalence, puisque la marque a enfin enfin décidé de s’ouvrir sur un maximum d’usages. Il y a surtout celle de la technologie, avec l’avènement du Dolby Atmos. D’ailleurs, Sonos aurait presque dû l’appeler la Era 360, pour mieux matérialiser les vertus acoustiques — à 360 degrés — de son enceinte vendue 500 euros.
Ces dernières semaines, on n’a fait qu’écouter en boucle une playlist composée des derniers tubes de Machine Gun Kelly, Halsey, Post Malone, Imagine Dragons, The Weeknd ou encore Sam Smith — tous encodés en Dolby Atmos. Et autant l’avouer sans aucun détour : on n’a plus envie de revenir en arrière. Ce format apporte tellement à l’expérience d’écoute qu’on ne veut plus jurer que par lui. Et la Era 300 en est le porte-étendard parfait. Certes, le tarif est élevé, mais c’est le prix à payer pour faire franchir un cap à une catégorie et un écosystème.
Points forts
- Rendu Dolby Atmos ébouriffant
- Une vraie expérience à 360 degrés, avec une scène sonore ample
- Polyvalente (comme la Era 100)
Points faibles
- Oui, c’est 500 euros
- 500 €, sans adaptateur jack
- Les contenus Atmos sont durs à trouver
Enfin du neuf en termes de design
Toujours deux coloris
La Era 300 est disponible en deux coloris : blanc et noir, avec une finition mate. Dans la plus pure tradition de Sonos.
Sonos n’est pas une entreprise connue pour le design de ses produits. Quand on regarde son catalogue, on constate que ses enceintes font de la discrétion leur principal argument. Le message sous-jacent est évident : ces produits sont faits pour être entendus, moins pour être vus. À cet argument s’ajoute la volonté de proposer des finitions irréprochables, en adéquation avec le positionnement de Sonos. On est donc à l’opposé du HomePod d’Apple, dont le look est résolument plus étonnant pour le segment.
Avec la Era 300, Sonos bouleverse un peu ce paradigme, dans le sens où cette enceinte ne ressemble à aucune autre enceinte, tous modèles confondus. Basée sur une architecture 100 % inédite, associant plusieurs haut-parleurs afin d’assurer un rendu multidirectionnel, la Era 300 arbore une forme atypique, qui fait penser à un diabolo (on n’a pas essayé de la faire virevolter en l’air avec une corde). On aime ou on n’aime pas, sachant que ce design est avant tout une affaire de compromis quant au placement des différents haut-parleurs. En résulte une enceinte tout de même compacte, malgré les prestations de haute volée.
Sonos a par ailleurs repensé l’ergonomie au niveau de la surface tactile permettant de contrôler le volume. La Era 300 intègre un slider qui permet de glisser le doigt vers la droite (pour augmenter) ou vers la gauche (pour baisser). Les habitués pourront toujours tapoter aux extrémités pour jouer sur le niveau de décibels produits, ce qui laisse le choix en fonction de ses préférences. Du côté de la connectique, on retrouve l’alimentation mais aussi un port USB-C susceptible d’accueillir un adaptateur (pour ajouter un port Ethernet et/ou une entrée audio). Adaptateur qui, bien sûr sinon hélas, n’est pas fourni.
Pour parachever le design, Sonos vend un pied métallique en option qui donne l’impression de faire flotter la Era 300. Le coût est conséquent (169 euros), mais l’agrément pour la décoration est là pour celles et ceux qui voudraient une paire derrière un canapé.
Du Bluetooth chez Sonos !
Sonos a longtemps misé sur un écosystème fermé, à la Apple, articulé autour d’une application depuis laquelle on peut tout configurer et gérer en quelques clics. De cette manière, chaque nouveau produit de la marque est considéré comme la pièce d’un immense puzzle à constituer soi-même en fonction de ses besoins et de ses envies. Cette philosophie a ses avantages : tout est simple, maîtrisé et évolutif. Mais elle a aussi ses limites. Le meilleur exemple est le Bluetooth, protocole de connexion que Sonos n’a ajouté qu’à partir de ses enceintes nomades (par obligation), préférant la fiabilité d’un signal Wi-Fi ou d’AirPlay 2.
En 2023, en raison d’une saine concurrence, Sonos ne peut plus se permettre d’être aussi ferme. La Era 300 est donc sa première enceinte fixe compatible avec le Bluetooth, ce qui va permettre à vos amis de l’utiliser plus facilement quand ils viennent chez vous. La Era 300 peut aussi être reliée, physiquement, à une source externe, comme une platine vinyle. En termes de polyvalence, il est difficile de faire mieux. La Era 300 accepte beaucoup de choses et constitue un sacré changement dans l’ADN de Sonos, aux yeux de qui la fermeture a sans doute fait son temps.
Depuis l’application, indispensable pour configurer la Era 300, on pourra améliorer son système. Au rang des options possibles : association à un caisson de basse (Sonos, bien sûr), création d’une paire, égaliseur, intégration dans un home cinéma (avec une barre de son, toujours de marque Sonos), lecture multiroom… Tout est suffisamment clair pour ne perdre personne. Autre preuve que Sonos a décidé de s’ouvrir, la calibration Trueplay, qui promet un rendu adapté à sa pièce, n’est plus réservée aux propriétaires d’un iPhone. La Era 300 dispose d’une technologie d’autocalibration par défaut. Bien sûr, celles et ceux qui utilisent un smartphone d’Apple pourront toujours gesticuler dans leur pièce pour créer une modélisation sur mesure.
Autre point important : Google Assistant n’est pas disponible sur la Sonos Era 300, la faute à une dispute entre les deux entreprises. Il faut choisir entre Amazon Alexa et Sonos Voice Control.
Le Dolby Atmos, ça change tout
Home cinéma
La Era 300 peut être associée à une jumelle dans le cadre d’une configuration home cinéma, servant alors de satellites arrière dans une configuration 7.1.4 (ou 7.2.4). On reviendra sur cette configuration dans un autre papier.
Exceptionnel : voilà l’adjectif qualificatif qui correspond le mieux aux prestations de la Era 300, quand on lui fait lire des contenus en Dolby Atmos. Ce format, plébiscité par les passionnés de films d’action se nourrissant d’effets 3D saisissants (meilleur exemple : un hélicoptère qui passe au-dessus), apporte nuance et profondeur à une expérience musicale. La nouvelle ère vantée par Sonos n’est peut-être pas uniquement celle du constructeur, mais celle de notre rapport à la musique. Quand on goutte au Dolby Atmos, on n’a plus envie de revenir en arrière. Et puisque les pistes compatibles sont encore rares, on écoute en boucle celles qui le sont.
Il convient en tout cas de souligner l’incroyable travail des ingénieurs de Sonos, lesquels sont parvenus à compacter intelligemment des haut-parleurs pour offrir du très grand spectacle. Le gain immersif est là et s’apprécie tout autour de l’enceinte, grâce au rendu à 360 degrés qui n’est pas qu’une promesse en l’air. La scène sonore, étendue comme jamais et incroyablement bien spatialisée, permet de profiter d’une accumulation de détails. Ils viennent de partout (gros travail sur la verticalité), et tout se détache avec élégance, pertinence et maîtrise (les flux ne partent pas dans tous les sens non plus). Le deal est simple : plus la musique a de l’espace pour s’épanouir, plus elle peut nous faire ressentir de choses et exprimer ses variations dans un même registre.
On différencie mieux les différentes couches qui constituent une piste, où voix et instruments se mélangent avec harmonie sans se cannibaliser. Les différents éléments sont soutenus par une assise délicieuse dans les graves, des aigus ciselés et des médiums aérés. En prime, la Era 300, petite mais charnue, bénéficie d’une belle réserve de puissance. En ressort un équilibre inouï qui promet une redécouverte totale de ses morceaux favoris, à condition que l’encodage en Dolby Atmos soit fait avec intelligence.
Il est simplement dommage de constater qu’une enceinte d’obédience Dolby Atmos ne soit pas soutenue par une application mettant en avant les contenus idoines. L’onglet « Musique », depuis lequel on peut lancer un morceau depuis un service renseigné, ne permet pas d’identifier clairement ce qui est Dolby Atmos de ce qui ne l’est pas (il y a écrit « Dolby Atmos » seulement pendant la lecture). Et quand on passe directement depuis le service en question, on n’a pas le droit au Dolby Atmos (via AirPlay)… Notons aussi que ce format est pour le moment réduit à deux plateformes : Apple Music et Amazon Music. Vous préférez Spotify ? Tant pis pour vous. Mais ce n’est pas la faute de Sonos.
On serait presque tenté d’affirmer que le passage de la musique en Dolby Atmos est comparable à l’arrivée de la télévision en couleurs (spoiler : l’auteur de ce test n’a pas connu cette époque, donc il préfère s’abstenir). Toujours est-il que la Era 300 prouve que la technologie peut encore bousculer notre rapport à la musique, qu’on croyait figée dans le temps depuis des lustres. Par rapport à une enceinte comme le HomePod 2, il est important de noter que la signature est plus pure, moins artificielle et retravaillée. Chez Apple, le rendu est valorisant, pensé pour sublimer un signal qui est numérique. Chez Sonos, on reste dans ce que la musique sait offrir de mieux sans se travestir. On espère simplement que les contenus disponibles en Dolby Atmos se multiplieront à l’avenir, pour permettre à la Era 300 d’exprimer son plein potentiel.
Le verdict
Sonos Era 300
Voir la ficheOn a aimé
- Rendu Dolby Atmos ébouriffant
- Une vraie expérience à 360 degrés, avec une scène sonore ample
- Polyvalente (comme la Era 100)
On a moins aimé
- Oui, c’est 500 euros
- 500 €, sans adaptateur jack
- Les contenus Atmos sont durs à trouver
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