Quel est le problème d’Apple avec les cartes SIM ? Depuis l’iPhone 4, le premier téléphone avec une carte micro SIM, Apple semble faire la guerre à cette puce fournie par les opérateurs. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’une carte SIM occupe un espace considérable à l’intérieur d’un téléphone, et c’est une concession qu’Apple n’a plus envie de faire. Même si passage à la carte nano SIM en 2012, avec l’iPhone 5, avait déjà réduit sensiblement la taille des cartes SIM, Apple semble ne plus vouloir s’en contenter.
Depuis l’iPhone XS en 2018, les iPhone sont compatibles avec la technologie eSIM. Contrairement aux idées reçues, une eSIM n’est pas une carte SIM virtuelle, mais une carte SIM intégrée. Plusieurs emplacements dédiés au réseau mobile sont déjà à l’intérieur des iPhone, mais occupent un espace beaucoup plus petit qu’une nano SIM. L’eSIM est aujourd’hui facultative, mais Apple presse les opérateurs pour qu’ils l’adoptent. Selon nos confrères d’iGeneration, la mort des cartes SIM qui s’insèrent serait proche. L’iPhone 15, attendu en septembre 2023, pourrait s’en passer en France.
La drôle de communication d’Apple
iGeneration explique que les opérateurs ne seraient pas encore informés des caractéristiques des prochains iPhone (une information que Numerama est en mesure de confirmer, Apple ayant pour habitude de se déplacer chez ses partenaires quelques jours seulement avant l’annonce officielle). Cependant, Apple, plus bavard que d’habitude, laisse entendre qu’il vaudrait mieux prendre en charge l’eSIM dès maintenant si l’on veut être sûr de recevoir des nouveautés cette année. Coup de bluff ou réalité ? Les sources d’iGeneration pensent que l’iPhone 15 sera le premier iPhone vendu en France sans nano SIM, même s’il est impossible de l’affirmer avec certitude.
Pourquoi préciser en France ? Parce qu’aux États-Unis, les iPhone 14 ont déjà perdu leur port nano SIM. Là-bas, où l’eSIM est beaucoup plus généralisée, il n’y a plus de petit tiroir sur le côté de son iPhone.
Où en est l’eSIM en France ?
En retard au début, la France s’est bien rattrapée en matière d’eSIM. Aujourd’hui, les quatre opérateurs principaux la proposent (Orange, SFR, Bouygues, Free). Tous n’offrent cependant pas la même expérience.
Il nous est, par exemple, arrivé d’être bloqué chez Free à cause de la réinitialisation d’un téléphone, puisque Free ne permet pas de régénérer une carte eSIM facilement (la seule solution était de commander une nano SIM…). Ce point-là, si Apple décidait de tuer la nano SIM, devrait être considérablement amélioré dans les prochains mois. L’eSIM se doit d’offrir une expérience plus agréable que la nano SIM, en permettant à n’importe qui de commander une nouvelle carte SIM facilement depuis son espace client.
Aujourd’hui prisée des touristes (l’eSIM permet de ne pas avoir à se rendre dans la boutique d’un opérateur pour obtenir un forfait à l’étranger), l’eSIM peut-elle devenir le seul moyen de connecter un téléphone au réseau mobile ? Les plus technophiles devraient s’y faire facilement (à condition de ne pas avoir besoin de changer leur carte SIM de téléphone souvent, puisque le transfert d’une eSIM d’un appareil à un autre est rarement possible), mais les néophytes risquent d’avoir plus de mal. Des grands-parents sauront-ils configurer une eSIM seuls, alors qu’il faut scanner un QR Code en étant connecté au Wi-Fi pour la configurer ?
Autre interrogation : le monde entier est-il prêt pour l’eSIM ? Là encore, on peut avoir des doutes. Dans certains marchés comme la Chine, Apple propose un double tiroir nano SIM, puisque l’eSIM n’est pas du tout généralisée. Autrement dit, même si l’iPhone 15 sans carte nano SIM arrive en France, il existera encore un iPhone 15 avec carte nano SIM ailleurs. Pas sûr que la France soit gagnante — à moins que les modèles eSIM disposent d’une plus grande batterie.
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