Même si plusieurs constructeurs font de belles promesse, la voiture autonome reste un horizon lointain pour la plupart des conducteurs.

La semaine dernière, nous étions chez Tesla pour découvrir le mode pilotage automatique de la Model S. Si nous avons déjà écrit notre sentiment à chaud après avoir été conduit par un robot sur une autoroute française, les quelques jours qui nous séparent de l’expérience ont amené leur lot de discussions et de réflexions sur le sujet. Et la question qui revient le plus sur les lèvres est toute simple : « quand ? ».

Si pour Elon Musk, une voiture traditionnelle est un projectile de deux tonnes lancé à 130 kilomètres par heure et piloté par un humain dont les réflexes sont, doux euphémisme, loin d’être aiguisés, sa solution à ce problème d’ingénierie est pour l’instant réservée à une élite qui peut se payer un véhicule entre 70 000 et 120 000 euros. La Model X s’inscrit dans la même gamme de prix, quand la Model 3, dévoilée l’année prochaine, devrait coûter deux fois moins. Soit, tout de même, encore 35 000 euros pour un modèle de base dont on ignore encore les caractéristiques.

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La résistance des voitures

Tesla a donc raison de prendre de l’avance pour tester cette conduite du futur en conditions réelles, mais la compagnie d’Elon Musk ne semble pas avoir prévu à court terme d’entrer dans des gammes de prix abordables. Du côté de Google, qui travaille aussi sur une solution de voiture complètement autonome, on est encore loin d’annoncer un prix public, d’autant que la firme a confirmé qu’elle préférait collaborer avec des partenaires industriels plutôt que de proposer elle-même un véhicule. Ces Google Cars qui n’en sont pas devraient arriver d’ici cinq ans.

[floating-quote float= »right »]Ce n’est donc peut-être que dans 30 que ces véhicules autonomes occuperont les routes.[/quote]

On sait également que la voiture autonome intéresse Apple, Baidu, Uber ou encore, la mystérieuse Faraday Future. Autant d’entreprises qui ont communiqué leur intention sans dévoiler de prix ou de gamme mais qui, somme toute, semblent bien parties pour être des concurrentes à Tesla.

Sauf que sur les autoroutes françaises, on voit plus de Citroën Picasso, de Renault Scenic et Clio, de Volkswagen Polo ou de  Peugeot 208 que de berlines allemandes à vitres teintées coûtant plusieurs dizaines — ou centaines — de milliers d’euros. Tout cela sans parler du marché de l’occasion qui donne aux voitures une durée de vie plutôt longue dans la grande famille des objets techniques. En pratique, cela signifie que même si demain, un constructeur propose une voiture neuve autour de 10 000 euros équipée d’un autopilote fiable et sécurisé, il faudra encore plusieurs décennies avant que le marché des voitures sans autopilote se soit réduit à des amateurs qui conduisent par plaisir.

Ajoutez à cela les freins législatifs qui ne manqueront pas d’exister et vous décalez encore le monde de la voiture autonome de quelques années. Oui, ce n’est donc peut-être que dans 30 ou 40 ans que ces véhicules sillonneront les routes à notre place.

Entre l’homme et la machine, quelle transition ?

Dès lors, c’est avant tout la période de transition qui mériterait d’être pensée. Notre présent, où quelques possesseurs de Tesla ont le droit de rouler sur autoroute avec l’autopilote activé si et seulement si leurs mains tiennent le volant : une expérience prise entre deux âges, grisante, mais incomplète. Mais surtout, notre futur proche où les voitures autonomes côtoieront les voitures traditionnelles et où il faudra décider de leur place dans la circulation.

Pourra-t-on leur réserver une voie sur les autoroutes ? Sera-t-elle plus rapide, car plus sûre ? Comment devra réagir la police en voyant des gens qui n’auront pas les mains sur le volant quand cela ne sera plus nécessaire ? Les agents de police devront-ils mémoriser tous les véhicules autonomes ? N’y a-t-il pas alors une nécessité de créer une nouvelle signalétique universelle en complément des phares et des clignotants pour indiquer qu’une voiture est en mode autonome ? Est-ce que les voitures autonomes pourront communiquer pour renforcer leur connaissance de leur environnement ?

Google Car Police

Enfin, est aussi à penser notre futur plus lointain dans lequel les voitures traditionnelles deviendront une minorité. Comment les réactions parfois trop humaines des conducteurs influeront sur le comportement des machines qui réfléchissent avec des données brutes, froides et sans nuance pour éviter le moindre choc ?

Tout cela promet des réflexions passionnantes, qui on l’espère, paveront la voie pour réduire le nombre d’années qui nous séparent de ce futur.

 

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